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Eau et Big Data : une technologie inutile sans éducation ?

L'eau est une denrée qui se raréfie. Cette ressource nécessaire à la vie est largement utilisée dans tous les types d'industrie, de l'agroalimentaire à la production d'énergie électrique. Les nouvelles technologies comme le peuvent permettre aux entreprises, aux collectivités et aux personnes de surpasser cet enjeu crucial pour l'humanité. Encore faut-il que cette transformation numérique de l'eau soit faite en bonne intelligence.

Les auteurs de Harvard Business Review ont exploré le sujet de l'industrie de l'eau par le prisme du Big Data. Dans leur développement, ils évoquent un rapport édifiant édité par l'ONU. Selon les analystes, la demande en eau dépassera les ressources disponibles de 40 % en 2030.

Qu'il y ait conflit autour de cette denrée ou une surconsommation dans certaines régions du monde, il ne faut pas oublier un problème purement technique : les fuites. Cette fois-ci c'est la Banque Mondiale qui s'intéressait au 2013 au problème et pointait du doigt des pertes colossales à cause des fuites d'eau et autres incidents techniques. L'organisation estime les pertes annuelles des services municipaux dans le monde à 14 milliards de dollars par an, soit 25 à 30 % des ressources disponibles à cause du « manque » d'entretien.

Des solutions technologiques abouties

Pour pallier ce problème, les entreprises travaillant pour les collectivités installent des smart meters, des capteurs intelligents qui remontent des données et permettent de géolocaliser les zones inondées dans la ville, des tuyaux percés ou tout autre problème du genre. En ce sens, les investissements sont importants. Installer 150 000 capteurs d'eau intelligents représente une manne financière d'environ 60 millions de dollars. Bien évidemment, sans les systèmes d'information pour correctement les contrôler, les réseaux compatibles, difficile de tirer un avantage ou même un retour sur investissement.

Les objets connectés ne sont pas forcément utiles sans un outil pour les interconnecter et les gérer. Sans une plateforme qui réunit les informations et les tri, identifie les problèmes des capteurs eux-mêmes, donc sans l'intervention des outils du Big Data, les problèmes techniques et informatiques s'accumulent.

Cela ne suffit pas, il faut également former les équipes aux rapports émergeant de ces technologies. L'exemple d'une municipalité australienne cité par Harvard Business Review semble résoudre en grande partie ce problème. En formant les techniciens au système d'information, en organisant des réunions hebdomadaires, ils ont pu petit à petit reconnaître les différentes caractéristiques du smart watering et ainsi créer des procédures afin de réduire le temps d'intervention de 66 %.

Former et éduquer les citoyens à l'importance de l'eau

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Cette question de la formation, les groupes comme Veolia se la posent également. L'instauration de son ServO, un centre de pilotage, d'hypervision, des réseaux de conduits d'eau potable de plus de 8500 kilomètres en Île-de-France, transforme la manière dont les collaborateurs évoluent dans leur métier. Capable de repérer des pollutions, de fermer les vannes et d'alerter la population par SMS, ce système fleuron de la compagnie gère 1,2 milliard de données. Parmi ces informations, le suivi en temps réel des quelque 1400 agents travaillant pour le Sedif (Syndicats des eaux de l'Ile-de-France). Comme en Australie, il s'agit de réorganiser les équipes en les aménageant en se basant sur les données remontées par le système d'hypervision. Cela demande de former le personnel, de leur expliquer les tenants et aboutissants de cette nouvelle technologie.

Dans cette dynamique, la transversalité des nouvelles technologies permet de multiplier les moyens de remonter de l'information. Dans une ville qui n'a pas la force d'investissement d'une mégalopole, une simple application appuyée par un système Big Data accélère les interventions d'urgence. En région parisienne et dans 60 villes partout en France, l'application mobile Tellmycity incite les citoyens à signaler les problèmes de voiries, comme les fuites d'eau. Les données sont présentées sur un dashboard afin de prioriser les déplacements des équipes techniques.

Là encore, sans publicité, sans éducation, impossible de sensibiliser les habitants à cette initiative en provenance des municipalités. L'enjeu économique réveille les autorités et les entreprises, mais sans vraie prise de conscience de l'enjeu crucial, les changements seront minimes. Peu importe la technologie employée, la formation et l'apprentissage semblent nécessaires.

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