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CloudWatt : tout savoir sur le Cloud hébergé en France par Orange

Tout savoir sur CloudWatt d'Orange, une offre IaaS de public ou privé basée sur OpenStack hébergeant notamment des solutions de développement. Avis, gratuit, recrutement, portail, etc.

Certaines entreprises et certains acteurs du Cloud déplorent une dépendance trop forte des produits proposés par les GAFA. Cela ne permet pas aux sociétés européennes de rivaliser avec leurs concurrents américains. Les entreprises et le gouvernement français s'inscrivent dans ce courant de pensée. Des acteurs majeurs veulent pouvoir assurer les mêmes services proposés aux professionnels par les géants du Cloud. Il s'agit se battre contre , ou encore .

Histoire de la création de CloudWatt

En 2009, l'idée du projet Andromède voit le jour. L'État français le pousse. Il souhaite favoriser la création d'un partenariat public privé dans le domaine du Cloud Computing. Il s'agit de développer un “Cloud souverain”, c'est à dire localisé en France. Protéger les données sensibles des puissances étrangères, voilà le souhait du gouvernement Sarkozy qui s'interrogeait des conséquences du Patriot Act.

Cette volonté du Premier ministre de l'époque, François Fillon, prend de l'ampleur en 2011. C'était après l'officialisation du Grand Emprunt en 2010. Ce programme d'investissement aujourd'hui nommé “Investissements d'Avenir” était toujours en cours en 2018. Au travers du Fonds d'Initiative Stratégique, le gouvernement français confie à deux acteurs naissants du secteur 225 millions d'euros chacun. L'un se nomme Numergy. Il s'agit d'un projet de SFR, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), et Bull (devenue filiale d'Atos en 2014). L'autre se nomme CloudWatt. Il rassemble Orange, la CDC et Thales.

C'est dans ce contexte que CloudWatt voit le jour le 6 septembre 2012. Il est porté par le célèbre opérateur de télécommunication et le groupe industriel spécialisé dans l'aérospatial, la défense, la sécurité et l'informatique, ainsi que le gouvernement qui voit là une véritable alternative aux solutions d'AWS, de ou d'IBM.

Cela passe par une différenciation technologique. La direction de CloudWatt n'a pas voulu calquer les modèles et les infrastructures proposés par les entreprises qui l'ont financé. La plateforme de type IaaS a été donc été entièrement conçue par la société en Open Source. L'environnement choisi est OpenStack, un ensemble de logiciels codés en Python qui a la particularité d'être modulaire. De nombreux outils donnent accès au contrôle de la puissance de calcul, du stockage, du réseau et des data centers sollicités.

Un projet Open Source

Cette batterie de logiciels est portée par la fondation OpenStack qui est supportée par de nombreux acteurs comme AT&T, Cisco, Dell, IBM, Yahoo, Orange, VMware, , Netapp, Yahoo!, Canonical, , ou encore Red Hat. CloudWatt adhère également à cette fondation. Le projet open source a connu sa première version en 2010. L'on peut dire que l'entreprise a rapidement le train en marche d'une technologie maintenant réputée.

Dès la mise en place du projet, il fallait apporter aux clients une infrastructure ouverte. Ouverture, interopérabilité, réversibilité, transparence sont quelques valeurs portées par les instigateurs du projet. Technologiquement, CloudWatt prend même de l'avance sur ses concurrents en proposant le premier déploiement du framework sur OpenStack en novembre 2013. Un peu moins d'un an après CloudWatt devient la première entreprise au monde à déployer OpenContrail, un système de réseau virtualisé Open Source sur le Cloud. Au même moment, elle ouvre ses offres de Cloud public nommées Compute et Stockage objet.

Les ambitions des acteurs derrière le projet prennent rapidement fin. Le 20 mars 2015, Orange rachète les parts de la Caisse des Dépôts et de Thales. Les centres de données restent tout de même localisés en France à Val-de-Reuil et Rueil-Malmaison : il conserve son statut technique de Cloud souverain, mais ne ressemble plus du tout au projet de base. L'entreprise basée à Boulogne-Billancourt devient à 100 % la propriété de l'opérateur téléphonique qui fusionne CloudWatt avec sa filiale Orange Cloud For Business (elle même filiale d'Orange Business Services) le 1er janvier 2016.

Avis en attente de l'État français

Le nom de l'entreprise désigne aujourd'hui le Cloud public déployé par la filiale professionnelle de l'opérateur. En 2016, la Dinsic passe un contrat avec la plateforme IaaS afin de stocker les données et les services des ministères et d'une dizaine d'établissements publics selon les informations de Silicon.Fr. En juin 2017, une annonce fait tiquer les fervents défenseurs du Cloud souverain. OCB signe avec Huawei, l'équipementier chinois, pour qu'il se charge du matériel et des logiciels OpenStack. Or, les États-Unis le soupçonne “d'espionner” pour le compte du gouvernement chinois. L'entreprise française veut rassurer l'État français avec l'obtention du label SecNumCloud remis par l'Agence Nationale de la sécurité des systèmes d'information.

La réévaluation du service par les autorités françaises devrait avoir lieu cette année. L'activité qui rassemble 1500 collaborateurs chez Orange dont 900 en France profite des volontés du groupe. Philippe Laplane, directeur d'Orange Cloud for Business a déclaré en février 2018 que la firme souhaite croître de plus de 20 % par an dans le Cloud Computing. CloudWatt n'est plus un concurrent des GAFA, mais “a pour vocation de servir une niche de marché où , Microsoft et autre Google ne sont pas présents”, comme l'a déclaré Philippe Laplane à nos confrères de l'Usine Digitale. Pour développer cette offre Cloud, le recrutement est ouvert chez Orange.

CloudWatt Tarif

Cette niche de marché renvoie au besoin de sécurité et de confidentialité. CloudWatt propose les mêmes services que les plus gros acteurs. De la conception et l'hébergement d'applications, l'hébergement de sites Web, la sauvegarde et l'archivage, le stockage Cloud et l'analyse de données professionnelles ou personnelles, mais de manière sécurisée. La business unit d'Orange veut faire de CloudWatt une référence dans ce domaine tout en se basant sur la modularité offerte par la conception à partir d'API offerte par OpenStack.

Les APIs Glance (image), Cinder (Stockage Bloc), Swift(Stockage Objet), Horizon (Console), Magnum (container), Heat (Orchestration), Neutron (réseau), Keystone (Identification) et Nova (Compute) sont directement disponibles depuis CloudWatt. Il faut ajouter à cela l'accès à l'offre Hadoop as a service.

Plus haut dans cet article, nous évoquions la transparence prônée par les fondateurs de ce cloud souverain d'un point de vue technique. Cette valeur se voit surtout à même la grille de prix. En effet, elle permet à une entreprise de rapidement de se rendre compte du coût des services à déployer. Pour ceux qui voudraient vérifier la qualité du Cloud, ils peuvent essayer une offre découverte CloudWatt gratuite. Elle couvre le stockage objet jusqu'à 50 Go, le trafic du stockage objet jusqu'à 10 Go, et le stockage bloc jusqu'à 20 Go. Le prix du trafic sortant est gratuit jusqu'à 2 To.

Fermeture de CloudWatt au 1er février 2020

Par un mail diffusé aux clients, Orange a annoncé la clôture de son offre Cloudwatt. La plateforme IaaS basée sur OpenStack sera fermée le 1er février 2020. Cet arrêt de service induit que les utilisateurs doivent récupérer leurs données avant le 31 janvier 2020 sinon elles seront effacées. Cela marque un arrêt définitif à la vision de Cloud Souverain selon Nicolas Sarkozy et François Fillon. Orange entend rediriger ses clients vers une autre offre.

Dans la lettre de service, l'opérateur explique : « Nous disposons ainsi d'une autre solution OpenStack opérée par Orange Business Services, disponible en France comme à l'international : Flexible Engine. Cette solution permet notamment d'héberger vos applications aussi bien traditionnelles que cloud native et vous offre une richesse fonctionnelle incomparable ».

OBS évoque notamment une approche multicloud. La filiale B2B vante une meilleure sécurisation des données. Flexible Engine bénéficie en effet de services SLA, de VPN, d'infrastructure anti-DDOS. L'hébergement des données reste en France, mais la plateforme est développée en partenariat avec Huawei depuis 2017. La branche Cyberdefense s'occupe de la couche sécurité. L'équipementier chinois fournit les logiciels et les serveurs. Orange s'occupe de l'hébergement et du réseau. Flexible Engine entend répondre aux projets de refonte de SI, de la gestion de Cloud privé virtuel, de solutions impliquant des containers, ainsi que les cas d'usage Big Data.

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