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IBM a entraîné son IA sur des photos Flickr sans autorisation

a entraîné son intelligence artificielle de reconnaissance faciale sur un million de photos téléchargées sur Flickr. Le hic ? Les personnes figurant sur ces photos n'étaient pas au courant…

Pour s'entraîner, l'intelligence artificielle a besoin de données. Dans le cas des algorithmes de reconnaissance faciale, ces données sont des photos de visages. En effet, avant de pouvoir détecter et reconnaitre n'importe quel visage, l'IA doit apprendre en se basant sur des photos déjà existantes.

Dans un article publié sur le web, les chercheurs d'IBM décrivent comment ils ont appris à leur IA à analyser les visages. L'une des étapes consiste notamment à mesurer la distance entre les caractéristiques faciales individuelles d'une personne, en se basant sur 47 points de la tête et du visage.

Grâce à ces données d'entraînement, les réseaux de neurones artificiels sont en mesure de mieux distinguer les différents visages. De fait, plus les ensembles de données utilisés pour l'entrainement sont larges, plus les systèmes de reconnaissance faciale gagnent en précision. De même, plus les photos sont diversifiés, plus le risque que l'IA soit corrompue par des  » biais racistes  » est réduit.

C'est la raison pour laquelle IBM a utilisé des photos issues du service d'hébergement Flickr pour entraîner son IA de reconnaissance faciale. Ce service détenu par Yahoo regroupe d'innombrables photos sous licence Creative Commons, ce qui signifie qu'elles peuvent être utilisées librement avec un très petit nombre de restrictions. Au total, la firme américaine a téléchargé plus d'un million de photos de visages pour  » nourrir  » son algorithme.

IBM accusé d'être  » creepy  » par Privacy International

Cependant, l'une des conditions d'utilisation des photos Creative Commons de Flickr est de  » ne pas être Creepy  » : un terme que l'on peut traduire en français par sinistre ou effrayant. Or, aux yeux du groupe Privacy International, l'utilisation de ces photos pour entraîner une IA de reconnaissance faciale va à l'encontre de  » l'anti-creepiness « , et représente aussi une immense menace pour la confidentialité.

Ce que Privacy International reproche à IBM, c'est surtout d'avoir utilisé ces photos sans la permission directe des personnes qui y apparaissent. De toute évidence, la plupart des personnes figurant sur ces clichés n'avaient aucune idée de la façon dont leurs données ont été utilisées.

De son côté, IBM se défend en affirmant prendre très au sérieux la conformité aux principes de confidentialité. la firme rappelle notamment que les individus peuvent demander à être exclus de cet ensemble de données. Cependant, si ces personnes ignorent que leurs photos ont été intégrées au dataset, il y a peu de chances qu'elles demandent leur suppression…

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