Dans les montagnes du Caucase, Dmanisis Gora, une forteresse vieille de 3 000 ans, vient de surprendre. Grâce à la technologie des drones, des chercheurs ont découvert que ce site historique est 40 fois plus vaste que prévu.
Le Caucase, cette région fascinante où se croisent la Russie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie, est un véritable carrefour des civilisations depuis des millénaires. Là-bas, les cultures se mêlent et témoignent d’un passé riche en échanges et en innovations.
Selon une étude récente, c’est entre 1500 et 500 avant J.-C. que d’imposantes forteresses ont commencé à voir le jour dans cette région, marquant une période d’urbanisation et de construction spectaculaire.
Et c’est en 2018 qu’Erb-Satullo, accompagné de Dimitri Jachvliani du Musée national géorgien, s’est lancé dans l’exploration.
Sacré découverte !
Tout a commencé lorsque l’équipe d’archéologues a exploré la forteresse. Apparemment, ils ont travaillé dans les herbes hautes et denses de l’été.
Ce qui nous intéresse c’est qu’à leur retour sur place en automne, le décor avait changé. En gros, la végétation avait perdu de sa densité, des murs de fortification et des structures en pierre sont apparus.
Et ces derniers s’étendent bien au-delà de ce qu’ils avaient initialement repéré. Impossible de documenter sa taille depuis le sol.
« C’est ce qui a donné naissance à l’idée d’utiliser un drone pour évaluer le site depuis les airs. », affirme Erb-Satullo. Ils ont capturé près de 11 000 photos qui ont ensuite été assemblés pour produire des modèles numériques en 3D et des orthophotographies.
« Ces données nous ont permis d’identifier des caractéristiques topographiques subtiles et de créer des cartes précises de tous les murs de fortification, tombes, systèmes de champs et autres structures en pierre au sein de la colonie extérieure.
« Les résultats de cette étude ont montré que le site était plus de 40 fois plus grand que ce que l’on pensait à l’origine, y compris une grande colonie extérieure défendue par un mur de fortification de 1 km de long. » poursuit Erb-Satullo.
La prochaine étape des chercheurs…
Pour pousser encore plus loin leur analyse, Erb-Satullo et son équipe ont comparé les orthophotographies obtenues par drone à des images satellites d’espionnage datant de la guerre froide, déclassifiées en 2013.
Cette comparaison leur a permis de retracer l’évolution du site au cours des cinquante dernières années. Cela a révélé l’impact grandissant de l’agriculture moderne sur cette forteresse, une zone historique.
Malgré les menaces posées par l’expansion actuelle, les chercheurs pensent qu’il y a des milliers d’années, Dmanisis Gora a elle-même connu une impressionnante croissance. Selon Erb-Satullo, cette urbanisation aurait été alimentée par les interactions avec des groupes pastoraux nomades.
« Son vaste peuplement extérieur semble s’être étendu et contracté au rythme des saisons. », précise-t-il, mettant en lumière l’adaptabilité fascinante de la colonie.
L’équipe compte désormais exploiter les précieuses données recueillies pour approfondir des questions du genre : quelle était la densité de population à l’époque ?
Comment les habitants géraient-ils leurs troupeaux et leurs pratiques agricoles ? Autant d’éléments qui pourraient révéler des détails inédits sur la vie quotidienne de cette société ancienne.
Ça s’annonce intéressant non ?
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