Bien qu’il soit habitué à jouer avec des monstres et des univers sombres, Tim Burton avoue que l’intelligence artificielle (IA) l’inquiète réellement.
À l’occasion de l’exposition « The World of Tim Burton » à Londres, il a exprimé sa gêne face à l’usage de l’IA dans le domaine artistique. « Voir mes dessins combinés à des personnages Disney via l’IA m’a profondément perturbé », confie-t-il.
Burton explique qu’il n’a pas eu une réaction intellectuelle, mais un sentiment viscéral d’inquiétude. Il a trouvé que certaines œuvres générées par IA étaient « plutôt réussies », ce qui a renforcé son malaise. Selon lui, une fois que cette technologie est disponible, les gens l’exploiteront inévitablement, avec des conséquences imprévisibles.
L’exposition au Design Museum dévoile un Burton fidèle à son art d’origine : le dessin. Depuis son enfance en Californie dans les années 1960, il s’exprime à travers des croquis et des peintures. Je me souviens bien de ses œuvres qui sont devenus cultes, comme « Edward aux mains d’argent », « Batman » et « Beetlejuice », des œuvres qui continuent d’influencer des générations entières. Aujourd’hui encore, chaque projet démarre par un coup de crayon.
Une exposition enrichie et immersive
L’exposition, qui parcourt le monde depuis dix ans, fait escale à Londres avec 90 nouvelles pièces. Les visiteurs peuvent y découvrir des croquis, marionnettes, costumes et décors emblématiques. Parmi eux, les serres de Johnny Depp dans « Edward aux mains d’argent » et le costume de Catwoman porté par Michelle Pfeiffer dans « Batman ».
Bien que l’exposition célèbre son talent, Burton avoue avoir du mal à regarder ses propres œuvres. « C’est comme voir son linge sale accroché aux murs », plaisante-t-il. Le réalisateur, actuellement en tournage de la saison 2 de « Mercredi » sur la plateforme Netflix, prépare aussi la sortie de « Beetlejuice Beetlejuice », très attendue après sa projection au Festival de Venise.
Un cinéaste fidèle aux marginaux
Burton, malgré sa notoriété, se sent toujours comme un outsider. « Une fois que vous ressentez cela, cela ne vous quitte plus », déclare-t-il. Chacun de ses films a été une épreuve, même les plus anciens comme « Beetlejuice » et « Pee-wee’s Big Adventure ».
Maria McLintock, commissaire de l’exposition, souligne que Tim Burton est un cinéaste profondément émotif qui célèbre souvent le monstre incompris et le marginal. « Ses films peuvent sembler sombres, mais ils contiennent toujours une lueur d’espoir », dit-elle. Et si Burton nous attire dans ses univers gothiques, c’est parce qu’on y trouve un réconfort inattendu au cœur de l’obscurité.
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