Aussi étonnant que cela puisse paraître, ChatGPT semble avoir un sérieux problème d’attractivité… auprès des femmes. Il a beau avoir 400 millions d’utilisateurs actifs par semaine, il ne séduit pas tout le monde de la même manière.
L’année dernière déjà, une étude réalisée au Danemark – publiée vers le mois d’août – a révélé le fait que les femmes utilisent très peu l’IA. Des milliers de travailleurs ont été interrogés sur leur utilisation de ChatGPT pour arriver à cette conclusion.
Mais je croyais qu’avec le temps, cela finira par changer. Après tout, bien que l’on méprise l’IA, nous admettons qu’elle peut être d’une grande aide, non ? Cependant, il faut croire que je me suis trompée.
Une étude récente a encore mis en lumière cette fracture de genre. Menée par Anders Humlum, économiste à l’Université de Chicago et Emilie Vestergaard de l’Université de Copenhague, l’enquête s’est aussi portée sur l’utilisation de ChatGPT.
La recherche a été publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) vers la fin de l’année 2024.
Un décalage omniprésent, quelle que soit la profession
Pour faire simple, l’étude révèle que les femmes sont 16 % moins nombreuses que les hommes à utiliser ChatGPT. Et ce, même s’ils exercent des fonctions similaires. Vous vous demandez certainement comment peut-on en être si sûr.
Eh bien, je vais éclaircir vos lanternes. Au fait, l’étude s’est penché sur 11 professions. Et par n’importe lesquelles. Particulièrement celles exposées à l’IA comme les développeurs de logiciels, les enseignants, les juristes et les représentants du service client.
Résultat : les journalistes et les spécialistes du marketing figurent parmi les plus grands utilisateurs, avec un taux d’adoption d’environ 64 %.
Les conseillers financiers et les comptables sont, quant à eux, ceux qui exploitent le moins ChatGPT. Seuls 18 % d’entre eux déclarent l’utiliser, probablement en raison de la sensibilité des informations qu’ils traitent.
Mais la différence la plus marquante est celle entre les hommes et les femmes. Même dans les métiers où l’IA est largement adoptée, les professionnelles sont toujours en retrait.

Par exemple, seulement 62 % des femmes journalistes et marketeuses utilisent ChatGPT dans leur travail. L’écart est encore plus frappant dans le conseil financier, où moins de 10 % des femmes déclarent s’en servir.
Mais pourquoi les femmes détestent l’IA ?
Les chercheurs ne parviennent pas encore à expliquer avec précision le pourquoi du comment. Cela dit, je crois que le mot “détester” n’est pas très approprié.
Contrairement aux idées reçues, les femmes ne sont pas moins enthousiastes que les hommes face aux possibilités offertes par l’IA. Elles en tireraient même un léger avantage en termes de gain de temps lorsqu’elles l’utilisent.
C’est peut-être le manque de formation et une certaine appréhension face à l’outil qui freine leur adoption. D’autant plus qu’elles étaient plus nombreuses que les hommes à affirmer qu’elles ne savent pas comment utiliser ChatGPT.
Pour étayer cette hypothèse, les chercheurs se sont appuyés sur une autre étude menée en Norvège en 2024. Celle-ci révèle que, parmi plus de 500 étudiants interrogés, les hommes sont entre 10 et 25 % plus enclins à utiliser régulièrement le chatbot d’OpenAI.
De plus, les étudiantes maîtrisent moins bien la rédaction de prompts. Sans parler du fait qu’elles respectent davantage les interdictions d’utilisation de l’IA dans les établissements scolaires.
Quoi qu’il en soit, ce n’est qu’une hypothèse. Car il n’est pas exclu que nous les femmes, avons tendance à nous fixer des règles, comme bannir l’IA sous prétexte que ce serait de la triche par exemple.
Bref, nous avons chacune nos raisons. Toutefois, n’hésitez pas à partager dans le commentaire votre théorie si vous en avez !
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