La start-up 1X lance Neo, premier robot humanoïde conçu pour le grand public. Capable de ranger, plier, nettoyer et apprendre de nouvelles tâches, il promet de transformer la maison en laboratoire d’intelligence artificielle. Mais derrière l’assistant parfait, un débat s’ouvre : celui de la vie privée à l’ère des robots observateurs.
Le rêve du majordome mécanique se réalise enfin. 1X, société de robotique née en Norvège et désormais installée en Californie, ouvre les précommandes de Neo, un humanoïde de taille réelle conçu pour automatiser les corvées et assister les humains à domicile.
Pour la première fois, un robot domestique n’est plus une simple démo, mais un produit commercial à part entière. Son prix : 20 000 $, ou 499 $ par mois.
Neo mesure 1,67 m pour 30 kg et se déplace avec une souplesse déroutante. Son secret : le Tendon Drive, un système de muscles artificiels à haute densité de couple breveté par 1X, qui reproduit la douceur et la précision du mouvement humain.
Le robot peut soulever jusqu’à 70 kg, bouger en silence à 22 dB, et se connecte en Wi-Fi, Bluetooth ou 5G.
Ce que Neo sait déjà faire
À son lancement prévu pour 2026, Neo pourra déjà exécuter plusieurs tâches simples : ouvrir les portes, ramasser un objet, éteindre les lumières ou ranger une pièce.
Son intelligence embarquée repose sur un modèle de langage capable de comprendre le contexte et d’interagir naturellement, sans écran. Il voit, écoute, et se souvient.
Le mode Chores lui permet d’organiser les corvées : ranger une chambre, plier le linge, nettoyer un espace précis.
Il peut reconnaître les objets sur un plan de travail, suggérer une recette à partir d’ingrédients, se rappeler d’un anniversaire ou d’une discussion passée. Neo devient ainsi un assistant capable de s’adapter à la routine du foyer, et d’évoluer au fil du temps.
Ce qu’il ne sait pas encore faire (et comment il va apprendre)
Malgré son apparente autonomie, Neo n’est pas encore entièrement indépendant. Pour apprendre des tâches complexes, il doit être guidé à distance par un opérateur humain, un “1X Expert”.
Ce téléopérateur prend temporairement le contrôle du robot pour lui montrer comment exécuter un geste ou un enchaînement d’actions.
Cette approche, dite human-in-the-loop, permet à 1X de collecter des données réelles pour entraîner ses modèles. Chaque interaction devient un exemple supplémentaire pour le système d’intelligence artificielle.
Les propriétaires devront toutefois accepter qu’un humain voie, via la caméra de Neo, l’intérieur de leur logement.
1X assure que tout est fait pour préserver la vie privée : visages floutés, zones interdites, autorisation obligatoire avant toute prise de contrôle…
Un robot entre aide domestique et caméra sur pattes
Pour son PDG Bernt Børnich, cette étape est inévitable : « Si nous n’avons pas vos données, nous ne pouvons pas améliorer le produit ». La phrase résume la tension qui traverse toute l’industrie de l’IA. Pour rendre Neo vraiment intelligent, il faut le nourrir de nos vies réelles.
Le robot devient donc un outil d’assistance, mais aussi un capteur permanent de comportements humains. Une présence qui observe, apprend et s’adapte.
On n’achète pas seulement un assistant, mais une machine qui s’entraîne à nous comprendre. Le parallèle avec Alexa ou les caméras connectées est évident ; à la différence près que Neo voit, agit et apprend dans l’espace physique.
Une prouesse technique avant tout
Sur le plan mécanique, l’exploit est remarquable. 1X transpose dans un cadre domestique le savoir-faire développé sur ses robots de sécurité EVE, utilisés dans des entrepôts et sites industriels.
Neo hérite de la même robustesse, mais avec un design plus doux : enveloppe souple, matériaux lavables, teintes neutres (Tan, Gris, Marron foncé). Il n’imite pas l’humain : il cherche à s’intégrer.
Børnich résume la philosophie du projet : « Les humanoïdes relevaient autrefois de la recherche. Aujourd’hui, ils deviennent un produit ».
Prix, précommande et modèle économique
Les précommandes sont ouvertes avec un acompte de 200 $. Les premières livraisons sont prévues aux États-Unis en 2026, avant une extension mondiale en 2027.
Le tarif de 20 000 $ vise clairement les early adopters, mais le modèle à 499 $/mois pourrait rendre l’accès plus large à terme.
1X table sur une montée en puissance progressive : plus il y aura de foyers équipés, plus Neo apprendra vite, et plus sa valeur s’accroîtra. C’est un cercle vertueux… ou un pari risqué, selon le point de vue.
Pour comparer ce prix avec les autres robots du marché, consultez notre dossier sur le coût réel des humanoïdes domestiques en 2026 !
Le robot qui apprendra en même temps que vous
Neo n’est pas un produit fini, c’est un organisme en évolution. Chaque foyer qui l’accueillera contribuera à son apprentissage, chaque tâche répétée affinera son intelligence. Dans ce sens, il ne se contente pas de plier du linge : il apprend nos habitudes, nos gestes, nos préférences.
La frontière entre l’aide et la surveillance n’a jamais été aussi fine. 1X promet un futur où les humanoïdes seront des partenaires discrets, capables de soulager les humains des gestes quotidiens. Mais au fond, la vraie question n’est pas ce que Neo sait faire, c’est ce que nous accepterons de lui apprendre.
Et vous, qu’en dites-vous ? Avez-vous l’intention d’acheter un robot humanoïde ? Ou préférez-vous attendre que cette technologie ait fait ses preuves ? Partagez votre avis en commentaire !
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