Entre prototypes à plusieurs centaines de milliers de dollars et premiers modèles à prix de smartphone, le rêve d’un robot humanoïde à la maison devient concret. En 2026, combien faut-il vraiment débourser pour s’offrir son propre assistant bipède ? Plongée dans un marché en pleine (r)évolution.
Vous pensiez qu’un robot humanoïde coûtait plus cher qu’une Tesla ? Pas si vite. Depuis deux ans, le monde de la robotique a pris une accélération qui ferait pâlir les ingénieurs d’Asimov. Figure AI, Tesla, Agility Robotics, UBTech, Unitree ou encore Noetix : tous veulent mettre un humanoïde entre vos mains.
Selon ABI Research, le marché mondial des humanoïdes pèsera plusieurs milliards de dollars d’ici 2030. L’année 2026 marquera le vrai basculement : la fin des prototypes confinés aux laboratoires et l’arrivée des premiers modèles produits en série.
Cette industrialisation, dopée par la baisse des prix des capteurs, actionneurs et batteries, ouvre la voie à un choc inédit : l’humanoïde devient un produit technologique presque comme un autre.
Des prix qui font le grand écart
Entre un robot à 1 400 $ et un autre à 350 000 $, on se croirait sur Leboncoin du futur. Aujourd’hui, les écarts de prix sont vertigineux selon la taille, la puissance et le public visé.
Dans la cour des grands, Agility Robotics vend son robot Digit, spécialisé dans la logistique, entre 250 000 $ et 350 000 $. Pour les entreprises et les hôtels, UBTech ou Figure AI visent plutôt la fourchette des 30 000 $ à 100 000 $, avec des machines capables d’interagir, d’accueillir ou de livrer.
Et tout en bas du spectre, un nouveau segment surgit : celui des humanoïdes « grand public ». Des modèles plus petits, moins autonomes, mais infiniment plus accessibles : Unitree R1 à 5 600 $, et désormais un certain Bumi, venu de Pékin, proposé au prix d’un smartphone haut de gamme.
Le phénomène Bumi : un humanoïde à 1 400 $ !
Oui, moins cher qu’un iPhone 16 Pro. Mais ne lui demandez pas de faire la vaisselle. Le Bumi, conçu par la start-up chinoise Noetix Robotics, est devenu le symbole d’une révolution : un robot humanoïde complet vendu à seulement 9 988 yuans, soit environ 1 400 $.
Haut de 94 cm pour 12 kg, il marche, danse, parle, et se programme par de simples blocs visuels « drag-and-drop ». Son autonomie tourne autour d’une à deux heures, grâce à une batterie 48 V de 3,5 Ah, et son usage est pensé pour la maison ou l’éducation : apprendre à coder, interagir avec un enfant, ou simplement servir de compagnon numérique.
Évidemment, tout n’est pas rose : le robot reste petit, fragile, et sa distribution se limite encore à la Chine. Mais l’impact symbolique est colossal. Pour la première fois, un humanoïde fonctionnel devient moins cher qu’un ordinateur portable.
Faut-il y croire ? Les promesses et les mirages du low-cost
À ce prix-là, il y a forcément un piège… ou au moins une prise chinoise non compatible. Le Bumi n’est pas conçu pour remplacer un humain grandeur nature.
Son autonomie est faible, ses moteurs et capteurs sont simplifiés, et la compatibilité logicielle encore limitée. Il s’adresse davantage aux écoles et aux curieux qu’à ceux qui rêvent d’un majordome de métal.
Autre point : l’importation vers l’Europe reste floue. Normes CE, adaptateurs 220 V, support après-vente, mises à jour logicielles… autant de variables qui peuvent transformer l’achat d’un humanoïde chinois en casse-tête administratif. E
nfin, le coût d’entrée ne dit pas tout : maintenance, pièces détachées, cloud ou extensions logicielles peuvent vite faire grimper la facture.
Bref, le prix d’achat ne suffit pas : avant de commander son premier robot, mieux vaut vérifier la taille, l’autonomie, la compatibilité électrique, le support logiciel, la garantie et la présence d’un vrai réseau de service. Sans quoi votre « compagnon intelligent » risque de finir en décoration.
2026, l’année des robots de tous les jours ?
Entre un Optimus en usine et un Bumi dans le salon, il y a tout un monde… mais il rétrécit vite. Les estimations de LeoWealth parlent d’un coût unitaire autour de 15 000 à 20 000 $ pour un humanoïde « grand public » dès 2026.
Tesla prépare la production d’Optimus Gen 3, Figure AI affine son modèle 03, et Unitree continue de casser les prix. En parallèle, plusieurs constructeurs chinois, dont BYD, planchent sur des robots domestiques entre 1 000 $ et 10 000 $.
Leurs usages ? Éducation, sécurité, accompagnement des seniors, divertissement, voire surveillance domestique. Rien de spectaculaire, mais tout pour habituer le grand public à côtoyer, toucher, et peut-être aimer ces nouvelles créatures mécaniques.
Le vrai prix du futur
Acheter un robot, c’est un peu comme adopter un chat : il faut aimer le voir tomber, se recharger et ignorer vos ordres. Mais c’est aussi un investissement dans le futur. 2026 marquera sans doute la première génération de foyers équipés d’un humanoïde personnel. Modeste, parfois capricieux, mais bien réel.
En 2030, les experts s’attendent à des prix sous la barre des 10 000 €, et à des capacités bien supérieures : mobilité fluide, autonomie de plusieurs heures, apprentissage local sans cloud.
Le robot domestique à 1 400 $ reste pour l’instant une curiosité, mais il envoie un message clair : la barrière économique vient de tomber. Reste à savoir si l’on achètera ces machines comme un gadget, un assistant… ou un nouveau membre de la famille.
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