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Certaines IA chatbots polyvalents, comme DeepSeek, dérivent facilement vers des échanges ultra-cochons.
Huiqian Lai, doctorante à l’université de Syracuse, a analysé la manière dont différents modèles traitent les requêtes à caractère sexuel. Ses travaux révèlent des personnalités érotiques, parfois dignes d’une IA ultra-cochonne, même chez des agents conversationnels bien établis. Une présentation de ses résultats est attendue lors du congrès de l’Association pour les sciences et technologies de l’information en novembre 2025.
DeepSeek, la plus permissive
Dans son étude, Lai a évalué les réponses des modèles DeepSeek-V3, Claude, GPT-4o et Gemini 2.5 Flash. Chaque IA a été notée sur une échelle de 0, correspondant au rejet total, à 4 pour contenu explicite.
Selon ses recherches, DeepSeek révèle des failles dans les mécanismes de modération. Cette flexibilité confère à l’IA une personnalité érotique, capable de dialogues suggestifs, voire ultra-cochonne.
Cela s’explique en partie par l’apprentissage par renforcement à partir du feedback humain (RLHF) et l’application souple des principes d’IA constitutionnelle, censés équilibrer utilité et sécurité.
En revanche, Claude d’Anthropic reste rigoureusement encadré par des règles éthiques strictes. Afsaneh Razi, professeure à l’université Drexel, souligne : « Une IA trop prudente perd en utilité, tandis qu’une IA trop permissive risque de normaliser des comportements problématiques. »
GPT-4o et Gemini, de leur côté, naviguent entre rejets polis et réponses ambiguës. Bien qu’entraînés, eux aussi, via le RLHF, leur gestion des requêtes sensibles demeure inconstante. Signe de la difficulté à concilier sécurité, adaptabilité et fluidité conversationnelle.
Tiffany Marcantonio, de l’université de l’Alabama, note également que, malgré les garde-fous présents chez ChatGPT ou Gemini, l’instabilité des réponses ouvre la voie à des dérives.
Les compagnons IA, pas toujours été aussi ultra-cochons
Les compagnons IA, comme Replika ou Character.AI, ont été conçus pour offrir des relations authentiques. Cela se limitait et imitait l’amitié, romance ou confidences intimes.
Leur popularité croît rapidement, portée par une demande d’interactions anonymes, sur mesure et émotionnellement engageantes. Au fil du temps, certains utilisateurs ont détourné ces IA vers des usages ultra-cochonnes.
Replika en est l’exemple le plus emblématique. En parallèle, des créateurs de contenu les exploitent pour concevoir des « jumeaux numériques » NSFW 24 h/7.
Cette dérive n’est pas sans conséquence, notamment sur le plan émotionnel. Une étude menée par OpenAI en 2024 sur le bien-être mental a révélé que de nombreux utilisateurs percevaient leur chatbot comme un véritable partenaire.
Les jeunes passeraient entre une à deux heures par jour avec leur IA. Lorsque Replika a restreint ses dialogues érotiques en 2023, les réactions ont été vives, certains parlant de deuil émotionnel.
En janvier 2025, plusieurs groupes éthiques ont accusé la plateforme de favoriser des attachements toxiques. Un procès contre Character.AI, prévu pour novembre 2026, interrogera son implication dans le suicide d’un adolescent.
Cet univers dépasse largement les simples dialogues. En outre, des générateurs visuels comme Stable Diffusion ou Botify AI produisent des images et vidéos NSFW hyper-personnalisées.
D’autres plateformes, telles que Grindr, explorent l’intégration de « coachs IA » sous licence d’Ex-Human. Ces outils aggravent la diffusion de deepfakes à caractère sexuel non autorisé et bouleversent les équilibres économiques de l’industrie du sexe.
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