L’ancienne figure emblématique de la robotique française met fin à son activité. Pour quelle raison ? Elle annonce la faute d’offre de reprise jugée acceptable. L’entreprise licenciera les 106 employés encore en poste à la mi-juin.
Triste épilogue pour Aldebaran, pionnière de la robotique française connue pour ses robots Pepper et Nao ! Le tribunal de commerce de Paris vient de prononcer sa liquidation judiciaire. Cette décision entraînera le licenciement des 106 salariés encore en poste, principalement des profils techniques et d’ingénierie spécialisés en robotique, a précisé maître Thomas Novalic.
Aldebaran en liquidation ? Et les possibilités de rachat alors ?
Malheureusement, les parties prenantes ont jugé les offres de reprise insuffisantes. En effet, deux offres avaient été soumises, mais aucune ne les a convaincues.
L’homme d’affaires franco-suisse Jean-Marie Van Appelghem, soutenu par des capitaux en provenance des Émirats arabes unis, a porté la première offre. Cependant, l’administrateur judiciaire et le comité social et économique l’ont jugée trop limitée.
Présentée sous le nom de « NAO Robotics SA », cette proposition se concentrait uniquement sur le déploiement de quelques robots Nao dans des établissements pour enfants en situation de handicap.
Intitulée « NAO Robotics SA », cette proposition visait exclusivement l’installation de quelques robots Nao dans des institutions accueillant des enfants en situation de handicap.
D’ailleurs, une version révisée du projet abandonne toute reprise de contrat. Elle ne présentait plus que des perspectives incertaines, alors qu’il était question au départ de sauvegarder 24 postes et de créer une cinquantaine d’emplois en Suisse.
La seconde offre a été émise par l’ingénieur canadien Malik Bachouchi. Celle-ci visait à relancer les modèles Nao7, Duo et Plato, avec à la clé le maintien de 60 emplois.
Les porteurs de cette proposition l’avaient déjà retirée une première fois, avant de la remanier pour y inclure une reprise partielle par les salariés.
Malgré cet ajustement, elle n’a pas été retenue par le tribunal.
Une ambition technologique freinée par la réalité du marché
Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, Aldebaran s’est rapidement imposée comme une pionnière de la robotique humanoïde, avec des modèles emblématiques comme Nao et Pepper.
Pepper est un petit robot blanc monté sur roulettes, capable de dialoguer et de réagir aux émotions humaines. Des acteurs de secteurs variés, comme les hôpitaux, les commerces ou encore l’accueil en entreprise, l’ont déployé.
Cependant, malgré sa notoriété, Pepper n’a jamais rencontré le succès commercial espéré. Sa production, lancée en 2014, a été arrêtée en 2021.
C’est ce qui a provoqué le licenciement de la moitié des salariés, qui sont passés de 360 à 180, selon Othman Meslouh.
L’entreprise a également peiné à convaincre avec son dernier projet, le robot Plato, encore en phase de développement et dont les performances n’ont pas répondu aux attentes.
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