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L’emoji pizza semble inoffensif. Pourtant, il est aujourd’hui au cœur d’une alerte lancée par la plateforme française Pharos. Ce service de la police nationale, chargé de recueillir les signalements sur internet, a remarqué un usage détourné de cet emoji.
Sur TikTok et d’autres plateformes, des comptes affichent cette icône dans leur pseudo pour dissimuler un contenu problématique.
Dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter), les forces de l’ordre tirent la sonnette d’alarme. « Vous êtes nombreux à nous signaler un phénomène inquiétant sur les réseaux sociaux », annonce la voix off. Des comptes utilisent l’emoji pizza pour mettre en avant des images de jeunes filles, parfois à sous-entendu sexuel.
Un code discret utilisé dans les cercles pédopornographiques
En apparence anodin, l’emoji pizza représenterait en réalité bien plus. Dans le jargon de certains utilisateurs, il s’agirait d’un code caché pour désigner du contenu pédopornographique. L’expression anglaise « cheese pizza » (pizza au fromage) serait utilisée comme un alias de « child porn », ou CP. Une astuce de langage devenue un symbole de reconnaissance sur des forums comme 4Chan.
Ce code s’est ensuite propagé sur les réseaux sociaux. Des comptes l’utilisent pour signaler, sans mot, leur intérêt pour des contenus pornographiques. L’algorithme de TikTok modère les vidéos explicites, mais certains contenus échappent à la vigilance grâce à ce type de stratagèmes. L’emoji devient alors un marqueur discret, compris par une minorité, mais aux conséquences lourdes.
Des images qui flirtent avec la légalité sans toujours la franchir
Le problème ne réside pas uniquement dans la diffusion d’images interdites. Certaines vidéos ne relèvent pas clairement d’une infraction, selon les autorités. Cependant, elles créent un terrain glissant. En apparaissant comme légales, ces publications attirent des individus vers des plateformes externes. Telegram est notamment mentionné comme un refuge pour ce type de contenu.
Le service de messagerie, déjà critiqué pour son manque de modération, a vu son fondateur Pavel Durov inquiété par la justice française. Ce manque de coopération et de contrôle sur certains canaux pose un grand défi pour les enquêteurs. Des groupes fermés y partagent des contenus bien plus graves que ceux visibles sur les plateformes publiques.
Pharos appelle à signaler tout contenu suspect avec l’emoji pizza
Face à cette situation, les autorités appellent à la vigilance. Si vous croisez un compte qui utilise cet emoji « 🍕 » dans son pseudo ou sa bio et qui diffuse du contenu suspect, il est recommandé de faire un signalement sur Pharos. Cette plateforme permet de transmettre l’information aux forces de l’ordre, qui pourront ensuite analyser le compte, voire solliciter la collaboration des réseaux sociaux.
Les contenus de ce type ne sont pas anodins. Même lorsqu’ils paraissent « dans les clous », ils servent parfois de porte d’entrée vers des communautés bien plus sombres. Comme le rappelle la police, « l’apparente banalité peut cacher une réalité bien plus grave ». Sur internet, le moindre détail peut devenir un indice clé.
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