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Une étude menée par Tamara Rubin, fondatrice de Lead Safe Mama, révèle que 90 % des dentifrices analysés contiennent du plomb. Et ceux destinés aux enfants ne sont pas épargnés.
Qui aurait pu imaginer qu’un geste aussi anodin que se brosser les dents puisse exposer à des risques insidieux ? Après le scandale du fluor dans les dentifrices, un autre agent nocif fait parler de lui : le plomb. Plus inquiétant encore, certains produits contiendraient d’autres métaux lourds, tels que l’arsenic, le mercure et le cadmium.
Scandale du plomb dans les dentifrices, danger pour tous
Les analyses de Rubin ont porté sur 51 marques de dentifrice. Il en ressort que des produits populaires comme Crest, Sensodyne, et même certains dentifrices naturels, contiennent du plomb.
En outre, 65 % renferment des métaux toxiques tels que l’arsenic, 47 % contiennent du mercure et 35 % du cadmium.
Des dentifrices pour enfants, comme Colgate Watermelon Burst, Orajel Kids Paw Patrol ou Tom’s of Maine, sont également concernés. Certaines marques, comme Primal avec 7 800 ppb, dépassent même les normes strictes de l’État de Washington. La limite étant fixée à 1 000 ppb pour les cosmétiques.
Redmond et VanMan’s dépassent aussi cette limite. Et presque toutes les marques testées excèdent les seuils stricts proposés pour les aliments pour bébés (6 à 10 ppb).
Paradoxalement, ces produits restent conformes aux seuils fédéraux plus permissifs de la FDA, qui vont de 10 000 à 20 000 ppb.
Pourquoi le plomb dans les dentifrices est-il problématique ?
Le plomb, en particulier celui présent dans les dentifrices, est un neurotoxique puissant. Cette substance est particulièrement dangereuse pour les enfants, dont le cerveau en développement est vulnérable.
Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), toute exposition au plomb, même à faible dose, est dangereuse. Un usage prolongé peut entraîner des troubles de l’apprentissage, une baisse du QI, des dommages au système nerveux et même des risques accrus de cancer.
La contamination au plomb semble provenir d’ingrédients courants dans les dentifrices. Parmi la liste, on trouve l’hydroxyapatite extraite d’os de vache et le carbonate de calcium, utilisés pour blanchir les dents.
Les dentifrices contenant de l’argile bentonite, un agent nettoyant, affichent les niveaux de plomb les plus élevés. Les causes exactes — qu’il s’agisse de matières premières contaminées ou de pratiques industrielles douteuses — restent floues.
Cependant, le problème est suffisamment grave pour justifier des enquêtes approfondies. Un choix économique similaire à la compote de pomme pourrait s’appliquer aux dentifrices.
Des entreprises réticentes à agir
Aucune des marques contactées par Lead Safe Mama n’a annoncé de mesures concrètes pour éliminer le plomb de leurs dentifrices. Certaines ont même envoyé des mises en demeure à Tamara Rubin, fondatrice du site, que celle-ci a choisi d’ignorer.
D’autres entreprises justifient la présence de plomb en évoquant sa présence naturelle dans l’environnement. Rubin a également été accusée de tirer profit de ses révélations en insérant des liens d’affiliation vers des produits « sans plomb » sur son site.
Ses méthodes, notamment l’utilisation d’un détecteur par fluorescence X (XRF), bien que non destructives, ont suscité des débats quant à leur fiabilité par rapport aux analyses réalisées en laboratoire.
La FDA, pour sa part, n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. Les régulateurs ne se sont pas non plus manifestés pour enquêter ou exiger le rappel des produits concernés.
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