Des bébés à partir de crottes ? Bienvenue dans The Poo Zoo !

Créer des embryons à partir d’excréments : l’idée semble improbable, voire absurde. Pourtant, c’est bien ce que tentent des chercheurs à travers le projet The Poo Zoo.

Issus notamment de l’Université d’Oxford, ils explorent une voie nouvelle pour préserver les espèces en danger. À partir des cellules contenues dans les déjections animales, ils espèrent produire des descendants viables.

Ces cellules, récupérées dans des excréments encore frais, proviennent de la paroi intestinale des animaux. Souris, éléphants ou rhinocéros : les chercheurs y trouvent de précieuses informations génétiques. L’idée est d’utiliser ce matériel comme base pour recréer la diversité d’espèces menacées, sans même capturer les individus dans leur habitat.

YouTube video

Reprogrammer la vie grâce aux technologies de reproduction

La piste la plus suivie s’appuie sur l’analyse génétique des cellules extraites. Cela permet de comprendre les variations entre différentes populations et d’orienter les programmes de préservation. Mais le projet va plus loin. Les scientifiques veulent transformer ces cellules en ovules ou en spermatozoïdes.

En laboratoire, ces gamètes reprogrammés pourraient être utilisés pour de la fécondation in vitro. Ainsi, plus besoin de collecter des cellules reproductives directement sur les animaux. Les chercheurs pourraient créer une descendance totalement nouvelle, sans clonage, pour enrichir la diversité génétique d’une espèce menacée.

Du clonage au biohacking, une nouvelle conservation

Autre piste explorée : le clonage pur. En insérant le noyau d’une cellule dans un ovule donneur, on peut créer un embryon cloné. Celui-ci est ensuite implanté dans une mère porteuse pour donner naissance à un jumeau génétique. Cette technique est déjà bien connue, mais The Poo Zoo y ajoute une approche inédite.

Ce qui distingue leur travail, c’est l’utilisation non invasive des excréments. Il n’est plus nécessaire de capturer des animaux sauvages ou de prélever des tissus. Le matériel biologique est accessible, abondant et récupéré sans danger pour les espèces.

Des premiers résultats sur le rhinocéros blanc du Nord

Le projet a déjà permis des résultats prometteurs, notamment sur le rhinocéros blanc du Nord. Grâce à des tissus ovariens prélevés, les chercheurs ont pu produire un grand nombre d’ovules en laboratoire. C’est une étape essentielle pour une future fécondation.

Mais malgré l’enthousiasme, les défis sont nombreux. Il faut d’abord traiter d’importants volumes de matière fécale. Ensuite, extraire et cultiver les cellules sans être envahi par les bactéries présentes. Enfin, mieux comprendre la reproduction des espèces ciblées reste indispensable.

YouTube video

Certains experts, comme Paul De Ornellas du WWF UK, appellent à ne pas tout miser sur la technologie. Créer des embryons peut aider, mais cela ne suffira pas. Selon lui, s’attaquer aux vraies causes de l’effondrement de la biodiversité reste la priorité. Cela passe par la lutte contre la destruction des habitats naturels, la pollution et la surexploitation des espèces.

En somme, The Poo Zoo propose une piste aussi originale que prometteuse. Mais pour sauver la vie sauvage, la science seule ne suffira pas.

Restez à la pointe de l'information avec LEBIGDATA.FR !

Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Newsletter

La newsletter IA du futur

Rejoins nos 100 000 passionnés et experts et reçois en avant-première les dernières tendances de l’intelligence artificielle🔥