Vos héros de Ghibli transformés par OpenAI en outils d’IA ? Ou vos boss mythiques de Final Fantasy traités de la même façon ? C’est exactement ce que reprochent les studios japonais à Sora 2.
Le débat n’est pas nouveau. L’utilisation d’œuvres protégées pour entraîner des IA revient régulièrement sur la table. Midjourney en a déjà fait les frais, avec des artistes qui hurlaient que leurs œuvres servaient de base sans qu’on leur demande rien.
Et cette fois, le souci, c’est OpenAI et son Sora 2 qui pioche directement dans l’univers de Ghibli. Mais aussi dans celui de Square Enix et de Bandai Namco pour générer du contenu. Les studios japonais ne comptent évidemment pas rester silencieux.
Ghibli n’est pas un terrain de jeu pour OpenAI
Après son lancement le 30 septembre 2025, Sora 2 a généré des centaines d’images et de contenus. Beaucoup saluent la fluidité et la beauté des résultats. Sa spécialité ? Reprendre et remodeler des créations existantes.
Mais cette capacité ne fait pas l’unanimité. Car OpenAI s’est mise à reprendre directement les univers de Ghibli, les personnages de Square Enix et les licences de Bandai Namco. Ce qui n’a pas du tout plu au gouvernement japonais. Ce dernier a même demandé à la firme d’Altman de stopper l’utilisation de ces créations.
CODA, l’association qui défend les studios nippons, n’a pas fait dans la dentelle. Dans une lettre publiée la semaine dernière, elle rappelle que « la réplication du contenu lors de l’apprentissage automatique peut constituer une violation du droit d’auteur ». Cela signifie donc qu’OpenAI a franchi la ligne en utilisant des œuvres protégées pour entraîner son IA.
Ce n’est pas la première fois qu’OpenAI s’inspire des médias japonais. Le lancement de GPT-4o en mars avait déjà été marqué par une pluie d’images style Ghibli, jusqu’au portrait de Sam Altman sur X, transformé façon film du studio. Une tendance qui met les studios en colère.
Retrait après coup : ce n’est pas suffisant
Face à la polémique, OpenAI a annoncé qu’elle allait ajuster la politique de retrait de Sora pour les détenteurs de droits. Théoriquement, les studios pourraient demander que leur contenu soit retiré des bases de données de l’IA.
CODA, elle, reste inflexible : « En vertu du système japonais du droit d’auteur, une autorisation préalable est requise pour l’utilisation d’œuvres protégées, et aucun système ne permet d’éviter la responsabilité par un retrait ultérieur. »
Retirer les œuvres après leur usage ne règle donc rien. L’association ne veut qu’une chose. Qu’OpenAI cesse immédiatement toute utilisation non autorisée des créations de ses membres. Cela concerne non seulement le contenu généré par Sora 2, mais aussi l’usage des propriétés intellectuelles japonaises comme données d’entraînement.
Ce conflit pourrait évidemment devenir un signal fort pour le monde entier. Même les géants de l’IA doivent composer avec les lois locales et respecter les créations emblématiques. Pour les fans, c’est un combat entre tech et pop culture. Pour OpenAI, c’est un rappel qu’il existe des limites légales à la créativité virtuelle.
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