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La scène semble irréelle : un constructeur automobile, habitué aux circuits terrestres, s’essaye à la propulsion verticale. Pourtant, c’est bien Honda qui vient de réussir le lancement et l’atterrissage de sa première fusée réutilisable. Un essai concluant, court mais symbolique, qui marque un jalon inattendu dans la stratégie de long terme du groupe japonais.
Le prototype mis au point par Honda R&D mesure six mètres de haut pour moins de 900 kg. Mardi, il a décollé sans encombre, atteint une altitude de 260 mètres, puis amorcé un retour contrôlé. L’engin a déployé ses jambes avec fluidité avant de se poser en douceur sur la plateforme.
Une vidéo publiée par Honda montre l’engin debout, stable, comme si le vol n’avait duré qu’une fraction de seconde. Cette performance place la fusée de Honda dans la catégorie des lanceurs réutilisables, à l’image du fameux Grasshopper de SpaceX.
Comparée à SpaceX, Honda adopte un format miniature
Le Grasshopper, lancé par SpaceX en 2012, culminait à 32 mètres. La fusée de Honda, cinq fois plus petite, affiche donc une ambition mesurée mais maîtrisée. Cette différence de gabarit n’empêche pas le constructeur d’explorer une technologie complexe, encore dominée par les géants du secteur.
Avec cette fusée, Honda se place dans une course spatiale où même les petits formats ont leur rôle à jouer. La performance de ce test prouve qu’un acteur venu de l’automobile peut aussi réussir un défi aéronautique.
Le projet de fusée ne date pas d’hier. Dès 2021, Honda avait annoncé travailler sur un moteur adapté au vol spatial. Plus récemment, en avril, la marque japonaise a testé un système d’énergie renouvelable prévu pour la Lune, via un module embarqué à bord de la Station spatiale internationale.
Dans le même temps, Honda a ouvert une division spatiale aux États-Unis. L’objectif est clair : nouer des partenariats industriels et développer des applications compatibles avec ses services existants. La fusée Honda devient ainsi un prolongement technologique au service d’autres ambitions.
Des satellites aux services connectés, un modèle inspiré de SpaceX et Amazon
Comme SpaceX l’a fait avec Starlink, Honda envisage d’utiliser ses fusées pour accompagner d’autres projets. Le lancement de satellites pourrait renforcer ses solutions de mobilité, d’énergie ou de communication.
Amazon suit une voie similaire avec Blue Origin, son bras spatial en soutien à ses futures offres connectées. La logique industrielle est simple : maîtriser l’espace, c’est gagner en autonomie dans la chaîne de valeur. Honda semble vouloir adapter cette stratégie à son échelle, sans brûler les étapes.
Une compétition spatiale aussi japonaise qu’internationale
Reuters rappelle que Toyota investit aussi dans le spatial. Le constructeur soutient la start-up Interstellar Technologies, qui travaille sur la fabrication de fusées à grande échelle. Honda, de son côté, avance prudemment. Cela affirme qu’aucune décision commerciale n’a encore été prise.
Néanmoins, la démonstration réussie de sa fusée prouve que ses ambitions sont bien réelles. Même si le projet reste discret, la volonté d’explorer ce marché ne fait aucun doute.
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