L’intelligence artificielle (IA) se positionne comme un acteur clé de la transition écologique, avec un potentiel immense pour transformer nos pratiques et réduire notre empreinte carbone. Pourtant, son utilisation intensive soulève des préoccupations environnementales majeures, notamment en termes de consommation d’énergie et de ressources. Entre opportunité et défi, l’IA doit être intégrée de manière responsable pour maximiser ses bénéfices et limiter son impact écologique.
Un enjeu environnemental majeur pour l’IA
L’intelligence artificielle, en particulier l’IA générative (GenAI), consomme énormément d’énergie et d’eau. L’impact environnemental est significatif, car la construction de centres de données pour héberger ces systèmes se multiplie. « Les algorithmes de GenAI consomment autant d’électricité qu’une recharge complète de smartphone« , déclare Sasha Luccioni, responsable climat chez Hugging Face. Entre 2022 et 2026, la demande mondiale en électricité pour les centres de données pourrait doubler. Cette consommation énergétique est l’un des défis majeurs à relever pour une adoption durable de l’IA.
Stéphane Roder, fondateur et PDG d’AI Builders, confirme que « la réalité est que l’IA se concentre à 99,9 % sur l’optimisation commerciale et financière, et seulement à 0,1 % sur les enjeux environnementaux. » L’impact environnemental de l’IA s’étend au-delà de la consommation d’électricité. La gestion des ressources en eau est également cruciale. Le refroidissement des centres de données est principalement basé sur l’utilisation d’eau. Selon les experts, cela pourrait entraîner un retrait de 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes d’eau d’ici 2027. C’est près de la moitié de la consommation annuelle du Royaume-Uni.
L’IA comme catalyseur de l’innovation verte
Malgré ces défis, l’IA a un potentiel immense pour soutenir la durabilité. Elle peut optimiser les chaînes d’approvisionnement, réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la gestion des ressources. Selon Cyril Vart, vice-président exécutif chez EY Fabernovel, « notre manifeste identifie de nombreux cas d’utilisation positifs de l’IA pour l’environnement, mais le défi est maintenant de les mettre à l’échelle en fédérant les acteurs publics et privés autour d’une économie du bien commun.«
Les modèles de machine learning (ML) et deep learning (DL) offrent des solutions concrètes pour surveiller l’état des forêts à partir d’images satellites. Cela permet de mieux anticiper les risques climatiques ou encore d’optimiser la consommation d’énergie des bâtiments intelligents. Par exemple, les bâtiments dotés de capteurs IoT et d’automatisation permettent de contrôler et d’optimiser le chauffage, la ventilation et l’éclairage. Ainsi, ces technologies permettent de réduire l’empreinte carbone et d’améliorer le confort des occupants.
Adoption responsable et éthique de l’IA
Pour tirer parti des avantages de l’IA toutet limiter son impact environnemental, les entreprises doivent adopter des stratégies responsables. Sylvain Duranton, directeur général chez BCG X, indique que « seulement 10 % des entreprises mesurent précisément leurs émissions, mais celles utilisant l’IA ont 2,5 fois plus de chances de le faire. » Les entreprises doivent définir des objectifs de durabilité pour leur utilisation du cloud. Il faut aussi établir des pratiques d’IA frugale et utiliser des infrastructures plus efficaces.
L’un des axes prioritaires est de développer des outils pour mesurer l’impact environnemental des activités de l’IA. Des initiatives telles que l’outil EcoLogits de GenAI Impact aident à quantifier ces impacts. En outre, l’adoption de normes et de spécifications telles que celles proposées par l’AFNOR en France sur l’IA frugale est essentielle pour guider les entreprises vers une utilisation plus responsable de la technologie.
L’IA représente à la fois un défi et une opportunité. Si elle est utilisée à bon escient, elle peut contribuer de manière significative à l’atteinte des objectifs de durabilité mondiale. Cependant, cela nécessite une collaboration étroite entre les acteurs technologiques et les décideurs politiques pour s’assurer que l’innovation se fait dans le respect des limites planétaires.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
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