Un document secret d’OpenAI sur l’AGI menace son partenariat avec Microsoft. Ce dernier craint de perdre l’accès à la future IA qui surpassera l’humain.
Ce texte, jamais publié, a généré des tensions entre les deux alliés. Une clause contractuelle, souvent qualifiée de « point d’éclair », complique cette alliance. Si OpenAI atteint l’AGI, Microsoft perdrait l’accès exclusif aux futures technologies de la start-up.
Un document d’OpenAI classé confidentiel
Le document interne d’OpenAI, intitulé « Cinq niveaux de capacités générales de l’IA », trace une feuille de route vers l’AGI. Le texte classe les progrès de l’IA en cinq niveaux.
Du niveau 1 – où l’IA maîtrise le langage aussi bien qu’un humain débutant – au niveau 5, synonyme de dépassement net des capacités humaines.
Finalisé à l’automne 2024, ce dossier révèle que certains modèles développés par OpenAI frôlent déjà le niveau 2. Ce stade désigne une IA capable de réaliser, en moins d’une heure, des tâches complexes à un niveau comparable à celui d’un expert humain.
Dans plusieurs entretiens récents, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a évoqué que le modèle interne o1 atteint ce niveau 2. Il prévoit même une transition plus rapide que prévue vers le niveau 3.
Cependant, la confidentialité du document tient moins à son contenu technique qu’à ses implications stratégiques. En effet, ce cadre permet à OpenAI de revendiquer publiquement une première forme d’AGI.
Mais une telle déclaration aurait un impact direct sur les relations contractuelles avec Microsoft, partenaire principal de la start-up. Une clause limite l’accès exclusif du géant de Redmond aux futures technologies développées par OpenAI, notamment celles liées à l’AGI.
Or, selon le Financial Times, Microsoft, encore prudent sur l’imminence de l’intelligence artificielle générale, tenterait d’assouplir ou de supprimer cette clause. L’entreprise fondée par Bill Gates envisagerait même un retrait du partenariat en cas d’échec des négociations.
L’AGI fait vaciller l’alliance OpenAI-Microsoft
Les négociations en cours sur la restructuration d’OpenAI en une entité à but lucratif amplifient ces tensions. Actuellement, Microsoft détient les droits exclusifs de vente des modèles de la startup et perçoit 20 % des revenus jusqu’à 92 milliards de dollars.
L’entreprise craint de perdre son avantage compétitif si OpenAI atteint officiellement l’AGI. Selon le Financial Times, le géant de Redmond envisage même de se retirer si les termes, notamment sa part dans la nouvelle structure estimée entre 20 et 49 %, ne sont pas satisfaisants.
Pourtant, OpenAI doit obtenir l’approbation de Microsoft pour débloquer des financements, particulièrement 30 milliards de dollars provenant de SoftBank. Si les négociations échouent, la start-up californienne risque de perdre des milliards en investissements.
De son côté, Microsoft pourrait se contenter de son accord actuel jusqu’en 2030. En attendant, la firme diversifie ses partenariats, collaborant avec xAI d’Elon Musk. Une mesure d’anticipation face à la banalisation des modèles d’IA.
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