Alors que les débats sur l’IA envahissent la sphère publique, Bill Gates tempère les inquiétudes. Oui, l’IA va bouleverser notre façon de travailler. Non, elle ne remplacera pas tout le monde, du moins pas tout de suite.
Dans un entretien récent, le cofondateur de Microsoft a affirmé que la majorité des tâches professionnelles pourraient un jour être réalisées par des intelligences artificielles. Une déclaration forte, dans la lignée des prédictions post-ChatGPT depuis 2022. Pourtant, Bill Gates reste confiant face à l’IA sur la valeur humaine de certains métiers.
À ses yeux, trois professions résisteront à la machine. Il cite les biologistes, les experts en énergie et les travailleurs du care (santé, éducation, accompagnement). Trois métiers qui, selon lui, nécessitent des compétences que l’IA ne peut pas reproduire : créativité, empathie et compréhension complexe du vivant.
La créativité scientifique n’est pas un algorithme
« Même si l’IA peut analyser des génomes, reconnaître des maladies rares ou compiler des résultats cliniques, elle ne peut pas mener une recherche scientifique innovante », estime Gates. La biologie, par essence, reste un domaine où l’intuition, la curiosité et la confrontation avec l’inconnu sont centrales.
« L’IA manque de créativité pour les découvertes scientifiques », explique-t-il, en insistant sur la nuance entre un outil d’analyse et un esprit chercheur. Les biologistes pourront donc s’appuyer sur l’IA comme un assistant précieux, mais pas comme un remplaçant.
L’énergie, un défi encore trop complexe pour les machines
Autre bastion de résistance à l’automatisation : le secteur de l’énergie. Bill Gates souligne que les enjeux géopolitiques, économiques et techniques de ce domaine rendent son automatisation difficile. L’IA peut optimiser des réseaux, prédire des besoins ou simuler des modèles climatiques, mais elle ne pourra pas prendre des décisions stratégiques à grande échelle, ni concevoir des systèmes énergétiques novateurs.
Le milliardaire rappelle aussi que la transition énergétique repose sur des compromis humains, des contextes culturels et des priorités politiques, que l’IA ne peut pas gérer seule.
L’humain reste irremplaçable dans l’accompagnement
Enfin, Gates accorde une place essentielle aux métiers du lien humain : soignants, éducateurs, psychologues, aidants. Dans ces secteurs, l’empathie, la présence, la capacité à rassurer ou à inspirer sont au cœur du métier.
L’IA pourra aider, mais pas créer la relation humaine indispensable dans ces contextes. Même les chatbots émotionnels les plus sophistiqués ne remplacent pas une voix bienveillante, un regard compréhensif ou un geste réconfortant.
Face à l’emballement des discours sur l’automatisation généralisée, Bill Gates insiste : il faut préparer les sociétés à vivre avec l’IA, pas en fonction d’elle. Cela implique de repenser l’éducation, les formations et les usages, pour que l’humain reste maître du jeu.
À ceux qui pensent que tous les métiers disparaîtront, Bill Gates répond : l’IA est un outil, pas une conscience. Elle sera ce que nous en ferons.
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