Google a récemment bouleversé le monde scientifique en affirmant que sa nouvelle puce quantique, Willow, pourrait tirer parti d’univers parallèles pour effectuer ses calculs.
Hartmut Neven, fondateur de Google Quantum AI, a décrit Willow comme une prouesse technologique révolutionnaire. Selon lui, cette puce aurait réalisé en cinq minutes un calcul qui prendrait 10 septilliards d’années à un supercalculateur classique. Cela dépasse largement l’âge de l’univers.
Un écho à l’hypothèse du multivers
Neven s’appuie sur l’hypothèse avancée par le physicien David Deutsch, qui suggère que les calculs quantiques s’exécutent simultanément dans de multiples univers. Cette théorie a été introduite dans The Fabric of Reality en 1997. En fait, elle propose que les ordinateurs quantiques exploitent l’intrication des particules pour réaliser des tâches complexes. « Willow pourrait être la preuve que nous vivons dans un multivers », avance Google, une déclaration qui suscite fascination et scepticisme.
Une technologie impressionnante, mais sans utilité concrète
Malgré les performances de Willow, certains experts tempèrent l’enthousiasme. Sabine Hossenfelder, physicienne et communicatrice scientifique, critique l’approche de Google : « Le calcul effectué n’a aucune utilité pratique. Il s’agit de produire une distribution aléatoire, un problème difficile pour un ordinateur classique mais sans impact réel. » Ce même type de test avait déjà été réalisé en 2019 sur une puce de 50 qubits, où Google avait proclamé avoir atteint la « suprématie quantique ».
Willow, avec ses 100 qubits, reste loin des millions nécessaires pour des applications pratiques. Hossenfelder souligne que ces affirmations pourraient être réfutées si une méthode classique plus efficace venait à être découverte. En 2019, IBM avait déjà contesté les résultats de Google. Il a affirmé que le calcul prétendument « impossible » pouvait être accompli par un ordinateur classique en 2,5 jours.
Malgré les critiques, Google reste optimiste quant à l’avenir de l’informatique quantique. Neven considère Willow comme un prototype démontrant la faisabilité des ordinateurs quantiques à grande échelle. « Il s’agit du qubit logique évolutif le plus convaincant construit à ce jour », affirme-t-il.
Le multivers : mythe ou réalité ?
La déclaration de Google sur les univers parallèles relance le débat sur l’interprétation des phénomènes quantiques. Si certains soutiennent l’hypothèse du multivers, d’autres privilégient l’interprétation de Copenhague, selon laquelle les particules quantiques occupent un état de superposition jusqu’à leur mesure.
Par conséquent, Google semble déterminé à continuer sur cette voie et promet des avancées qui pourraient rendre l’informatique quantique réellement utile. En attendant, la communauté scientifique reste divisée, elle oscille entre émerveillement et prudence face à ces annonces spectaculaires.
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