Selon les autorités fédérales, il s’agit de la toute première affaire criminelle aux États-Unis engageant un streaming de musique artificiellement gonflé.
Des procureurs fédéraux ont inculpé un musicien de Caroline du Nord pour escroquerie contre des services de streaming. Comment ? Le rapport du New York Times parle d’une stratégie parfaitement élaborée avec l’intelligence artificielle.
Un musicien accusé de fraude électronique et de conspiration !
L’histoire de Smith montre un autre élément créé par l’IA. Toutefois, il s’agit toujours d’un délit, car il a mis en place un système élaboré de faux auditeurs.
Damian Williams, le procureur américain du district sud du New York a déclaré les chefs d’accusation contre ce musicien. Ils comprennent la conspiration de blanchiment d’argent et d’une fraude électronique.
D’après le rapport, s’il est prouvé que Smith est réellement coupable de ces délits, il risque jusqu’à 20 ans de prison pour chaque charge.
Ils estiment que Michael Smith, 52 ans, a utilisé l’IA pour générer des centaines de milliers de fausses chansons de groupes qui n’existent même pas. Ensuite, il les aurait diffusées en streaming grâce à des robots collectant des royalties à partir des plateformes de streaming. Parmi ces plateformes, on peut citer Apple Music, Spotify ou encore Amazon Music.
Comment ce musicien a-t-il gagné autant de sommes grâce à l’IA ?
Les procureurs affirment que Smith utilise cette technique depuis plus de sept ans. Sa technique consiste à générer des milliers de faux comptes de streaming avec des adresses e-mail achetées.
Ensuite, il diffuse en boucle sa musique créée par l’IA via de nombreux ordinateurs, imitant des auditeurs, se trouvant à différents endroits. Notons qu’il a développé lui-même le logiciel qui permet de diffuser la musique.
Ainsi, le catalogue réalisé par Smith aurait permis de récolter des milliards de streams.Rappelons que pour éviter d’être démasqué, Smith a dispensé son activité de streaming sur plusieurs fausses chansons, sans pour autant jouer le même morceau trop de fois.
Par ailleurs, il a aussi créé des noms uniques pour les chansons générées par l’IA et les artistes. Pour ce faire, il a essayé de faire très petit en utilisant des noms originaux de groupes musicaux légitimes. Ce musicien a utilisé des noms d’artistes comme « Calorie Screams » et « Callous Post ». En outre, il a baptisé les titres des chansons comme « Zymotechnical » ou encore « Zygotic Washstands ».
Une stratégie particulièrement lucrative
Sans surprise, la manœuvre de Smith était lucrative. Il a envoyé un e-mail en 2017, dans lequel on trouvait un calcul de ce qu’il pouvait gagner en diffusant ses musiques 661 440 fois par jour. Avec ce volume de diffusion, il peut gagner en moyenne 3 307 dollars par jour, soit jusqu’à 1,2 million de dollars par an.
En juin 2019, on estimait que le musicien avait gagné 110 000 dollars par mois, dont il partageait une partie avec ses complices, dont un PDG d’une musique IA, un promoteur de musique, etc.
Le New York Times rapporte qu’ il a déclaré avoir réussi à obtenir 4 milliards de streams et 12 millions de dollars de royalties depuis l’année 2019, dans un e-mail envoyé plus tôt cette année.
Rappelons que Smith a été interrogé en 2018 par une entreprise de distribution de musique concernant de « multiples signalements d’abus de streaming ». Cependant, le NYT affirme qu’il a réagi comme si c’était la première fois qu’il l’a entendu.
De plus, il a tout nié, insistant sur le fait qu’il ne s’agissait aucunement d’une fraude.
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