Le contenu généré par l’intelligence artificielle (IA) suscite des préoccupations croissantes, surtout lorsqu’il est clairement identifié comme tel. Une étude récente montre que les consommateurs d’information se méfient des titres créés par l’IA, qu’ils soient véridiques ou trompeurs.
Les lecteurs montrent une méfiance de plus en plus marquée envers les titres identifiés comme créés par une IA. Une étude menée par Sacha Altay et Fabrizio Gilardi révèle que les consommateurs trouvent ces titres moins fiables. Même s’ils sont exacts, les lecteurs les perçoivent comme inférieurs en qualité. Cela reflète une croyance répandue que l’IA ne peut pas produire un contenu de qualité.
Les chercheurs ont soumis près de 5 000 participants, issus des États-Unis et du Royaume-Uni, à divers titres d’articles. Ces titres, créés soit par des humains soit par des IA, étaient parfois vrais, parfois faux. Certains étaient explicitement étiquetés comme générés par l’IA. Les résultats montrent que les lecteurs se méfient davantage des titres associés à l’IA. Ils jugent ces titres moins crédibles et partagent moins volontiers ce type de contenu.
Les auteurs de l’étude ont cherché à comprendre les raisons derrière cette méfiance. Ils ont découvert que les participants perçoivent négativement les titres créés uniquement par l’IA, surtout lorsqu’ils croient qu’aucun humain ne les a supervisés.
L’absence de contrôle humain suscite la suspicion. Ce constat souligne l’importance d’une transparence accrue dans la création de contenu assistée par l’IA.

L’étiquetage, un remède qui peut aggraver la situation
Les plateformes numériques choisissent parfois d’étiqueter le contenu généré par l’IA pour informer les utilisateurs. Toutefois, cet étiquetage peut produire des effets indésirables. Si l’objectif est d’augmenter la transparence, cela risque de renforcer la défiance.
Selon les auteurs, la meilleure solution consiste à signaler le contenu faux comme “faux” et non uniquement comme produit par l’IA. Cela permettrait de mieux guider les lecteurs sans accroître leur scepticisme.
L’étude met en lumière un point central, à savoir que la façon dont l’information est présentée influe profondément sur sa crédibilité. Qu’elle soit générée par l’IA ou par des humains, les utilisateurs jugent l’information sur ses étiquettes et son contexte. Les chercheurs recommandent que les entreprises de médias clarifient leurs processus de création.

A mon avis, il est aussi important d’accompagner ces efforts par une sensibilisation des lecteurs à l’évolution des outils numériques. Cela leur permettrait d’adopter une approche plus critique et nuancée face aux contenus qu’ils consomment, qu’ils soient issus d’IA ou non.
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