Ces derniers mois, une nouvelle forme d’abus sexuel en milieu scolaire fait son apparition : la création et la diffusion non consensuelle d’images deepfakes pornographiques d’élèves. Ce phénomène, facilitée par la technologie d’intelligence artificielle, soulève de sérieuses inquiétudes quant à la protection de la dignité et de l’intégrité des jeunes.
L’affaire Bacchus Marsh Grammar
L’un des cas les plus médiatisés concerne l’école privée Bacchus Marsh Grammar en Australie. Un élève adolescent a été arrêté pour avoir présumément créé et partagé sur les réseaux sociaux des images deepfakes pornographiques de 50 camarades de classe féminines.
Malheureusement, cette affaire n’est pas un cas isolé. Des incidents similaires ont été signalés dans d’autres pays comme l’Espagne et les Etats-Unis. Les développeurs d’applications d’IA permettant de telles dérives affichent une indifférence révoltante : ils prétendent simplement vouloir « faire rire les gens« .
Misogynie et culture de l’impunité
Ces abus mettent en lumière le manque criant de réglementation encadrant l’utilisation des technologies d’IA dans la création de contenus pornographiques non consensuels. La production et la diffusion de telles images constituent pourtant une infraction pénale assimilable à de l’exploitation sexuelle d’enfants.
Hormis l’aspect juridique, ce phénomène est inextricablement lié à la persistance d’une culture misogyne et d’un sentiment d’impunité, en particulier dans certains milieux privilégiés. Les statistiques montrent que le nombre de plaintes pour inconduite sexuelle est quatre fois plus élevé dans les écoles privées par rapport aux établissements publics.
Appel à l’action
Face à cette situation alarmante, des mesures fortes s’imposent. Il est crucial de légiférer pour interdire la création et la diffusion de deepfakes pornographiques, et de responsabiliser juridiquement les plateformes qui les hébergent. Par ailleurs, un travail de fond doit être mené auprès des jeunes, en particulier les garçons, pour déconstruire les stéréotypes misogynes et inculquer des valeurs de respect et de consentement.
Le phénomène des deepfakes pornographiques en milieu scolaire n’est que la face émergée d’un problème bien plus vaste : celui de la perpétuation d’une culture sectaire valorisant le mépris et la chosification des femmes. Si aucune action ferme n’est prise, de tels abus risquent de se multiplier, et pas seulement en Europe et aux Etats-Unis.
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