Le nouveau modèle d’image 4o développé par OpenAI fascine autant qu’il inquiète. Ce générateur est capable d’intégrer du texte lisible, fluide et réaliste directement dans les images créées.
Une prouesse technique que les anciens modèles d’IA n’arrivaient pas à reproduire. Résultat : certains utilisateurs se sont empressés de tester ses limites sur des documents du quotidien.
Deedy Das, associé chez Menlo Ventures, a publié sur X une image générée par 4o : un reçu de restaurant. Le document simule une addition complète d’un steakhouse réputé à San Francisco, avec sous-total, pourboire et taxes réalistes. Il précise dans son tweet : « Il existe trop de processus de vérification réels qui s’appuient sur de “vraies images” comme preuve. Cette époque est révolue. » Une déclaration qui illustre le basculement des preuves visuelles dans l’ère numérique.
Des détails troublants de précision
Certains utilisateurs ont poussé l’expérience encore plus loin. À l’image de celui qui a ajouté des taches de sauce et un filtre vintage à un faux reçu. Le document prend alors l’apparence d’un ticket vieux de quelques heures, glissé dans une poche de veste. La fraude aux notes de frais devient soudainement plus facile à dissimuler, dans un contexte professionnel déjà sujet aux abus.
Mais l’expérimentation ne s’est pas arrêtée aux restaurants. Toujours selon Deedy Das, le générateur a pu créer de fausses ordonnances médicales. Certaines concernent même des substances réglementées comme le Zoloft. Ces documents, à l’apparence officielle, peuvent être détournés pour de fausses démarches administratives ou médicales. Le danger dépasse alors le cadre de la simple blague visuelle.
Les anciens générateurs d’images produisaient souvent des textes flous ou des lettres tordues. Désormais, 4o génère des caractères nets, bien alignés, avec une mise en page crédible. Cela rend le repérage des faux plus difficile pour les services de contrôle. Les filigranes ou métadonnées censées détecter les images IA peuvent facilement être supprimés.
Une fraude déjà bien ancrée dans les usages
Avant même ces outils d’IA, une enquête menée en 2015 révélait que 85 % des personnes interrogées avaient triché sur leurs remboursements professionnels. Des pratiques souvent passées inaperçues à cause de contrôles internes trop faibles. L’IA ne fait qu’élargir le champ des possibilités pour ceux qui souhaitent exploiter les failles existantes.
- Partager l'article :