L’intelligence artificielle (IA) détruit l’école plus vite qu’on ne l’imaginait. Aux États-Unis, enseignants et élèves abandonnent l’apprentissage. Et ce n’est, hélas, que le début du déclin.
Je ne vais pas reparler ici de la menace que représente l’IA pour le monde du travail. Ce sujet a déjà été largement abordé. Aujourd’hui, intéressons-nous plutôt à un autre domaine tout aussi important : l’éducation.
Certes, l’intelligence artificielle ne semble pas dangereuse en soi. Mais en réalité, le problème vient de nous, les humains. Nous ne savons pas toujours poser les bonnes limites à son usage.
Voilà pourquoi cette technologie, censée nous aider, commence aussi à fragiliser l’école. Vous vous demandez peut-être comment ? Vous pensez sûrement que l’IA est un atout pour les élèves.
Et pourtant, dans cet article, je vais vous montrer pourquoi cette idée mérite d’être sérieusement remise en question.
Les étudiants abandonnent l’effort et comptent sur l’IA
A l’heure actuelle, l’intelligence artificielle s’invite discrètement dans les écoles et les universités. En l’espace de quelques mois, des milliers d’étudiants aux États-Unis ont commencé à confier leurs devoirs à des assistants virtuels. Et d’après le magazine New York, les conséquences se font déjà lourdement sentir.
L’exemple de Chungin « Roy » Lee, aujourd’hui à l’université Columbia, en dit long. Pour entrer dans cette prestigieuse école, il a utilisé ChatGPT pour écrire son essai personnel. Une fois admis, il a cessé de faire ses devoirs.
Comme il l’a confié lui-même : « La plupart des devoirs sont inutiles. Ils sont piratables par l’IA. » Et pour lui, Columbia ne vaut que pour les relations sociales qu’on peut y créer.
Quand j’ai lu ça, j’ai été sidérée. Comment peut-on viser une grande université sans vouloir apprendre ? Si tout peut être triché, alors à quoi bon avoir une école ?
Comment l’IA détruit l’école sans qu’on s’en rende compte
D’ailleurs, il ne s’agit pas d’un cas isolé. Beaucoup de jeunes partagent cette vision. Ils voient l’éducation comme un décor. L’apprentissage devient secondaire. L’IA détruit l’école en amplifiant ce cynisme généralisé.
Et ce bouleversement est survenu avec une rapidité déconcertante. Comme l’explique 404 Media, les écoles américaines n’étaient pas prêtes. Jason Koebler a pu accéder à des milliers de documents internes provenant d’écoles américaines, grâce à la loi sur la transparence (FOIA).
Son enquête montre que ChatGPT est devenu l’un des plus grands défis de l’éducation américaine.
Et plutôt que de le bloquer, des consultants en IA ont proposé aux écoles d’en faire un allié. Par exemple, le ministère de l’Éducation de Louisiane a reçu une présentation intitulée ChatGPT et l’IA dans l’éducation.
Ce document, créé par Holly Clark, Ken Shelton et Matt Miller, vantait l’IA comme un cerveau numérique. Il encourageait les enseignants à utiliser ces outils.
Mais ce qui choque le plus, ce sont les phrases comme : « Il est temps de repenser la triche. » Ou encore : « Revenir aux dissertations en classe peut nuire aux élèves. »
Ces propos valident, d’une certaine manière, l’idée que l’effort est dépassé. Voilà comment l’IA contribue à affaiblir l’école : elle normalise des pratiques qui diminuent l’effort intellectuel.
Les professeurs aussi se tournent vers l’automatisation
Pour couronner le tout, les enseignants eux-mêmes cèdent à la tentation de la facilité. Comme le montre un article du New York Times, de nombreux professeurs d’université rédigent leurs cours grâce à des chatbots.
Autrement dit, les élèves utilisent ChatGPT pour répondre, et les enseignants pour poser les questions. Cette situation devient absurde. Et à mon avis, cette logique déshumanise l’école. Elle vide les cours de leur valeur. On transmet de l’information, mais plus de savoir réel.
L’intelligence artificielle propose un raccourci, mais elle appauvrit le chemin. L’IA détruit l’école car elle inverse les rôles. Le professeur devient un simple utilisateur, et l’élève un client.
De plus, ce modèle ne s’arrête pas là. Il s’inscrit dans une logique économique claire. Les grandes entreprises technologiques veulent transformer l’intelligence en service. On ne réfléchit plus, on consomme de la pensée. On ne comprend plus, on clique.
Et à terme, ces outils s’intègreront peut-être directement à nos cerveaux. Avec des implants comme ceux proposés par Neuralink ou Apple, apprendre deviendra inutile. Chacun recevra des réponses sans effort. L’école deviendra une relique d’un temps révolu. Une coquille vide, sans contenu humain.
Selon vous, faut-il interdire ChatGPT et d’autre IA en classe ou apprendre à s’en servir autrement ? Donnez votre point de vue en commentaire.
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