L’IA, l’assistant de tout le monde, sème le doute au point de déclencher une crise financière. Son succès médiatique et l’enthousiasme qu’elle suscite font planer le risque d’un effondrement de Wall Street.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, L’IA, valorisée à plus de 241 milliards de dollars en 2023, pourrait causer une crise financière. L’outil qui simplifie le quotidien, assiste, conseille… représente aussi un risque majeur. Son essor fulgurant menace l’emploi et fragilise certains secteurs.
Caleb Maresca, économiste à l’Université de New York, alerte sur un phénomène encore sous-estimé. L’enthousiasme démesuré pour l’IA entraîne une course aux investissements qui creusent les plafonds. La bulle pourrait éclater, d’abord en Amérique, avant d’ébranler le reste du monde. Pression sur les salaires, remontée brutale des taux d’intérêt… Certains signaux laissent déjà entrevoir des turbulences économiques.
Le marché du travail sous pression
L’IA n’a pas encore bouleversé l’emploi, mais son arrivée influence déjà les choix économiques. Les grandes entreprises, en quête de réduction des coûts, ajustent leurs stratégies. Si l’IA remplaçait massivement certains métiers, les salaires chuteraient, entraînant une hausse du chômage et une baisse de la consommation. Moins d’achats, moins de profits pour les producteurs de biens et services.
Cependant, les dirigeants des géants technologiques ne cachent pas leurs ambitions. Sam Altman, PDG d’OpenAI, évoque un “nouveau contrat social”. Elon Musk imagine un monde où le travail humain deviendrait optionnel. Sebastian Siemiatkowski, PDG de Klarna, va plus loin. Selon lui, l’agent IA de son entreprise réalise le travail de 700 employés à temps plein. Il a licencié 22 % de sa main-d’œuvre.
L’IA et la crise financière, une spirale sans fin
Face à la baisse des revenus, les ménages privilégient l’épargne. Un réflexe de protection qui freine la consommation. Moins de demande rime avec une économie fragilisée. Maresca parle de “dilemme du prisonnier de l’épargne”. Individuellement rationnelle, cette prudence aggrave collectivement les déséquilibres financiers.
Cette dynamique touche aussi les marchés financiers. L’anticipation d’une automatisation accrue pourrait faire bondir les taux d’intérêt de 10 % à 16 %. Cela complique l’accès au crédit et creusant les inégalités, surtout pour les plus vulnérables. Si l’IA booste la productivité, ses bénéfices restent concentrés. Les profits s’accumulent chez quelques acteurs dominants, tandis que la disparition d’emplois accentue les fractures économiques.
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