L’ère numérique semble dominée par l’IA. Dans notre enthousiasme à adopter cette technologie, nous mettons souvent en avant ses incroyables capacités logiques, tout en considérant nos propres émotions comme des obstacles à surmonter. Nous apprécions particulièrement l’IA et sa rationalité croissante. Par ailleurs, nous cherchons à éclipser nos impulsions « primitives », à savoir nos peurs, nos désirs et nos réactions viscérales. Cependant, et si nous nous trompions ? Et si ces pulsions émotionnelles fondamentales, ce bourdonnement unique du système limbique, étaient justement ce qui rend l’intelligence humaine irremplaçable ?
L’intuition humaine, un élément caché de notre prise de décision
Depuis quelques années, l’IA s’est améliorée considérablement. De ce fait, elle excelle de plus en plus dans des tâches autrefois réservées à l’humain. Désormais, cet outil peut analyser de vastes ensembles de données, reconnaître de modèles complexes et peut même faire de la création artistique.
Elle brille dans des domaines où sa puissance cognitive pure dépasse largement la nôtre. Avec l’avènement de l’informatique quantique, cette puissance atteint des sommets inimaginables.
À titre d’exemple, la puce quantique Willow de Google est capable d’effectuer en moins de cinq minutes un calcul qu’un superordinateur mettrait 10 septilliards d’années à résoudre. C’est-à-dire, un délai bien plus long que l’âge de l’univers. En début de semaine, je vous ai aussi parlé du Sycamore, le processeur quantique de Google.
Néanmoins, malgré cette supériorité, l’IA manque d’un élément essentiel : l’émotion. C’est elle qui donne à notre pensée toute sa richesse et sa profondeur. Réfléchissez à la manière dont vous prenez vos décisions.
Bien que nous aimions penser que nous agissions de façon purement rationnelle, nos choix sont souvent influencés par des facteurs émotionnels. Notre ressenti instinctif, notre attirance inexplicable ou notre confiance immédiate envers un inconnu sont des éléments fondamentaux de notre processus décisionnel. Ils sont nourris par des millions d’années d’évolution et d’expériences vécues.
Notre système limbique ne vient pas troubler nos pensées rationnelles, au contraire, il les enrichit. Il nous transmet des informations cruciales, nous aidant à prioriser ce qui est essentiel et à ignorer ce qui ne l’est pas.
La peur, par exemple, ne se contente pas d’enregistrer un danger, elle mobilise tout notre système cognitif pour assurer notre survie.
L’IA ne peut pas ressentir ? Voici pourquoi ?
Certes, l’IA a une importante puissance de calcul, mais elle traite tout de manière égale. Par exemple, elle analyse un poème d’amour avec le même détachement qu’un bulletin météo. Elle peut créer de l’art, mais sans l’urgence émotionnelle qui motive la créativité humaine.
Elle peut aussi identifier des schémas dans le comportement, mais sans comprendre viscéralement ce que ces émotions impliquent. Cette limitation n’est pas un défaut de conception, mais une caractéristique essentielle de l’IA.
Les systèmes d’IA, en tant que néocortex pur, ne possèdent pas de base limbique. Ils peuvent simuler des émotions, mais ne peuvent les ressentir. Ils peuvent analyser des menaces ou des opportunités, mais sans la réponse viscérale qui donne sens à ces informations pour l’humain.
Et je dois avouer que les implications sont profondes. Même si l’IA renforce nos capacités analytiques, je pense qu’elle ne pourra jamais remplacer l’intelligence émotionnelle qui nous rend humains.
L’empathie d’un médecin, la passion d’un artiste ou l’intuition d’un leader vont au-delà du simple traitement de données. Elles sont ancrées dans le ressenti, la connexion et la compréhension.
Et vous, quel est votre avis ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires !
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