La Metropolitan Police de Londres annonce le déploiement de la reconnaissance faciale dans la capitale du Royaume-Uni. Une décision qui provoque la colère et l’inquiétude des défenseurs de la confidentialité…
C’est officiel : la Metropolitan Police de Londres annonce qu’elle va déployer la reconnaissance faciale dans la capitale britannique. Elle sera exploitée pour trouver les criminels recherchés et les personnes disparues. Selon Nick Ephgrave, commissaire assistant, » il s’agit d’un devoir pour une force de police moderne d’utiliser les nouvelles technologies pour protéger les Londoniens « .
La police précise que cette technologie ne sera déployée » qu’à des endroits spécifiques « en se basant sur des listes de surveillance de personnes recherchées pour crimes violents. L’utilisation de la reconnaissance faciale sera par ailleurs communiquée publiquement, et indiquée sur les lieux concernés par des panneaux.
En outre, le système ne sera pas connecté aux caméras de surveillance déjà existantes dans la ville ou aux caméras portées par les policiers. Pour l’heure, on ignore cependant combien de systèmes seront utilisés, à quels endroits, et à quelle fréquence.
La police de Londres est la première en Occident à adopter la reconnaissance faciale
Il s’agit d’une annonce majeure, puisqu’il s’agit a priori du déploiement le plus important de la reconnaissance faciale en occident par l’une des plus grandes forces de police. Rappelons que la Metropolitan Police compte plus de 30 000 policiers et couvre les 32 quartiers du Grand Londres. La capitale du Royaume-Uni était déjà l’une des villes les plus surveillées du monde avec 627 000 caméras.
Depuis maintenant plusieurs mois, la reconnaissance faciale suscite la controverse. Beaucoup perçoivent cette technologie comme une menace pour la confidentialité des citoyens. De plus, cette technologie est encore loin d’être fiable à 100% et tend à confondre les personnes de couleur.
Par le passé, la Met a déjà testé la reconnaissance faciale dans dix lieux de Londres. Or, selon des chercheurs de l’Université d’Essex ayant accédé au rapport, seules huit personnes sur 42 identifiées par l’IA ont pu être confirmées avec une certitude absolue.
L’annonce de la Metropolitan Police survient dans un contexte particulièrement tendu. Plusieurs villes américaines, dont San Francisco, Oakland et Somerville ont décidé de bannir l’usage de cette technologie par les autorités. De même, l’Union européenne prévoit d’interdire la reconnaissance faciale pendant 5 ans jusqu’à ce qu’elle puisse être règlementée correctement.
Sans surprise, cette décision de la police londonienne déchaîne la colère d’associations de protection de la vie privée. Selon Big Brother Watch, » la reconnaissance faciale est par essence un outil autoritaire encourageant aux abus de pouvoir « . De plus, l’organisation craint que cette adoption par une démocratie occidentale encourage les régimes plus répressifs à en faire usage.
De même, Privacy International estime que » cette technique de surveillance hautement intrusive offre aux autorités de nouvelles opportunités pour étouffer la démocratie en prétendant la défendre « . L’autorité de protection des données du Royaume-Uni, l’Information Commissioner Office, estime qu’il est capital que le gouvernement mette en place des règles concernant l’usage de la reconnaissance faciale pour éviter qu’elle ne menace la confidentialité des citoyens…
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