Meta lève enfin le voile sur son nouveau pari : créer une « superintelligence personnelle ». De quoi s’agit-il ? Une stratégie mêlant IA, lunettes connectées et puces maison. Objectif : proposer une IA intime, embarquée, taillée pour chaque utilisateur… et concurrencer OpenAI sur son propre terrain.
Qui se souvient du métavers ? C’était censé être l’avenir de Meta. Mais après plus de 60 milliards de dollars engloutis par Reality Labs, l’adoption tarde à venir et l’odeur du flop commence vraiment à se faire sentir…
C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles Zuckerberg change de cap. Son nouveau pari ? Une intelligence artificielle sur-mesure, pensée comme un compagnon numérique personnel.
Dans une lettre ouverte publiée juste avant les résultats financiers du second trimestre 2025, le PDG de Meta assume un virage stratégique majeur : « ce n’est pas pour automatiser tout le travail. C’est pour renforcer les individus. »
Un tacle clair à OpenAI et Google, accusés de développer une AGI standardisée et conçue pour remplacer.
Une superintelligence pour vous, pas contre vous
Contrairement aux autres géants de l’IA, Meta ne veut pas créer une superintelligence générale, mais personnelle.
Il ne s’agit pas d’une IA omnisciente, mais d’un assistant adapté à chaque individu : ses routines, ses objectifs, son contexte. Une sorte de coach invisible, toujours présent, qui apprend avec vous.
L’ambition est d’offrir une alternative à l’AGI de remplacement, en proposant une intelligence augmentative.
Là où OpenAI veut gérer des entreprises entières avec un seul agent, Meta veut construire des IA qui vous accompagnent dans votre quotidien via les lunettes AR, les applications mobiles, les dispositifs VR.
Sans lunettes IA, vous serez bloqué dans le passé
La superintelligence de Meta ne se limitera pas au cloud. Zuckerberg le répète : l’avenir est dans les lunettes.
Plus de deux millions de Ray-Ban Stories ont déjà été vendues. Et selon lui, ne pas en porter demain sera un « désavantage cognitif ».
Ces lunettes deviennent la porte d’entrée de l’IA personnelle. Elles voient, écoutent, contextualisent. Pour que cela fonctionne sans latence, Meta mise sur des puces maison.
Les MTIA (Meta Training and Inference Accelerators) sont déjà en place pour l’inference ; une puce pour l’entraînement est en cours de finalisation, avec un déploiement prévu en 2026.
Zuck aligne les milliards pour atteindre son but
Pour rendre cette vision réelle, Meta déploie des moyens hors normes. Sur l’année 2025, l’entreprise prévoit entre 66 et 72 milliards de dollars de dépenses d’investissement, dont une immense majorité affectée à l’IA et aux infrastructures associées.
Le Meta Superintelligence Labs, dirigé par Alexandr Wang (ex-Scale AI), centralise cette ambition. Les recrutements explosent : chercheurs d’OpenAI, de Google DeepMind, d’Anthropic… attirés à coups de packages à neuf chiffres.
Meta veut développer ses propres modèles (comme Llama), mais surtout, son propre hardware. Son objectif est de sortir de la dépendance à NVIDIA, comme Google l’a fait avec ses TPUs.
Une décennie pour imposer sa vision
« La fin de cette décennie sera décisive », prévient Zuckerberg. Il veut réussir à imposer l’IA personnelle avant que l’AGI ne devienne la norme.
Créer une relation intime entre utilisateur et machine, avant que le modèle ne soit figé par d’autres.
Mais peut-on faire confiance à une entreprise ayant déjà aspiré des milliards de données personnelles pour être l’architecte d’une superintelligence « à votre service » ?
Peut-on croire à une IA décentralisée, si elle fonctionne grâce à du matériel et des modèles 100 % contrôlés par Meta ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? L’avenir est-il dans la superintelligence personnelle, comme le propose Meta, ou dans les AGI comme celles que développent OpenAI et Google ? Partagez votre avis en commentaire !
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