DeepSeek est accusé de transmettre des données à ByteDance, propriétaire de TikTok. Une enquête officielle a été lancée pour éclaircir ces accusations.
Selon l’agence de presse Yonhap, le régulateur sud-coréen a confirmé que DeepSeek partageait des informations avec la maison mère de TikTok. On ignore encore l’ampleur et la nature exacte des données concernées.
Lancé en janvier 2025, DeepSeek a rapidement marqué l’industrie. La startup chinoise a conquis plus de 12 millions d’utilisateurs en seulement 48 heures grâce à son chatbot IA. Cependant, ce succès a aussi éveillé la méfiance des autorités.
En Corée du Sud, l’application a été retirée samedi dernier des magasins Apple et Google, malgré plus d’un million de téléchargements. Néanmoins, les utilisateurs déjà inscrits peuvent encore accéder à DeepSeek via leur navigateur Web.
Face aux accusations, la société n’a pas directement réagi. Elle admet toutefois ne pas avoir suffisamment respecté les lois locales de protection des données. DeepSeek affirme désormais travailler main dans la main avec les autorités coréennes pour résoudre ces problèmes.
Des accusations loin d’être nouvelles
Ces critiques ne sont pas une exception. Depuis son lancement, DeepSeek fait face à des interrogations similaires dans plusieurs pays. Parmi eux figurent l’Italie, la France, l’Allemagne, les États-Unis, Taïwan, l’Australie et bien sûr, la Corée du Sud.
Le principal problème vient du fait que les données des utilisateurs de DeepSeek et de TikTok sont stockées sur des serveurs en Chine. Dans sa politique de confidentialité, DeepSeek mentionne que ces informations peuvent être utilisées pour répondre à des obligations légales ou servir l’intérêt public. Une formulation vague qui alimente les inquiétudes. En théorie, le gouvernement chinois pourrait donc y avoir accès. D’autant plus que la loi sur le renseignement national lui confère de larges pouvoirs en matière de surveillance.
Cette polémique sur DeepSeek rappelle celle autour de TikTok. Une entreprise américaine spécialisée en cybersécurité avait déjà soulevé des soupçons sur un possible partage de données entre les deux entités. Si TikTok a toujours nié ces accusations, elle reconnaît néanmoins s’appuyer sur Volcano Engine, une filiale du groupe, pour ses services cloud. Un récent rapport de SecurityScorecard a d’ailleurs révélé que le code de DeepSeek intègre certains services de ByteDance, ravivant ainsi les doutes.
TikTok et DeepSeek sous pression
TikTok continue d’affronter des restrictions dans plusieurs pays pour des raisons de sécurité. Après les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres nations européennes ont également banni l’application sur les appareils des fonctionnaires.
De son côté, DeepSeek subit une pression croissante pour expliquer comment il gère les données utilisateur. La Commission sud-coréenne de protection des informations personnelles (PIPC) a ainsi ordonné le blocage temporaire des nouveaux téléchargements de l’application. Cette décision vise à protéger les utilisateurs pendant l’enquête en cours.
Si les accusations sont confirmées, cela pourrait menacer sa présence sur de nombreux marchés stratégiques. Déjà, plusieurs gouvernements ont émis des avertissements concernant les failles de confidentialité de l’application.
Cette crise survient alors que DeepSeek cherchait à concurrencer des leaders comme ChatGPT. Malgré un démarrage prometteur, l’entreprise voit aujourd’hui son classement chuter dans de nombreux pays, y compris au Royaume-Uni et aux États-Unis.
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