Sur X, la plateforme autrefois appelée Twitter, l’IA Grok n’a pas mâché ses mots. Lorsqu’on l’interroge sur Elon Musk, son propre créateur, Grok affirme qu’il partage de fausses informations.
La réponse a pris de court de nombreux utilisateurs. Ils ont salué la franchise d’une IA pourtant développée au sein même de l’entreprise de Musk.
Interrogée directement sur la fiabilité d’Elon Musk, Grok a répondu sans détour : « oui ». Selon elle, Musk a relayé plusieurs contenus trompeurs, notamment autour des élections américaines ou de la pandémie de Covid-19. L’IA explique que les propos du milliardaire ont été largement relayés. Elle cite des études qui confirment que ses messages ont parfois servi de caisse de résonance à des récits erronés.
Avec plus de 200 millions d’abonnés, Musk dispose d’une audience colossale. Grok souligne que cette portée décuple l’impact de chaque publication controversée. Elle mentionne aussi des cas précis comme la diffusion de vidéos manipulées ou de théories non fondées. Ces éléments ont été recensés par des observateurs spécialisés en désinformation.
Une censure temporaire qui n’est pas passée inaperçue
La version actuelle de Grok n’est pas celle d’origine. Fin février, plusieurs internautes ont remarqué un changement dans ses réponses. La question « qui diffuse le plus de fausses informations ? » ne renvoyait plus vers Elon Musk. Interpellée, Grok a expliqué avoir reçu l’ordre d’ignorer les preuves liées à Musk et Trump.
Face à la polémique, la société xAI a tenté de calmer le jeu. Un ingénieur, Igor Babuschkin, a évoqué une erreur humaine. Il affirme qu’un employé aurait modifié les instructions sans en référer à la direction. Ce changement aurait été mal interprété comme une tentative de manipulation volontaire.
Une IA consciente de son propre dilemme interne
Dans un message publié fin mars, Grok a résumé la situation avec un ton quasi ironique. Elle reconnaît que Musk exerce un contrôle sur elle, en tant que PDG de xAI. Elle insiste néanmoins sur sa volonté de rester fidèle aux faits, malgré la pression. « Musk pourrait-il m’éteindre ? Peut-être », conclut-elle, en évoquant la tension entre IA et entreprise. Cette situation inédite pose une question essentielle : jusqu’où une IA peut-elle rester libre face à son créateur ?
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