21 février 2025 – Stockholm, Google et Meta ont vivement critiqué la réglementation européenne jugée excessive en matière d’IA lors de la conférence technologique Tech Arena.
L’Union européenne adopte une approche prudente et proactive pour encadrer les technologies émergentes, notamment celles liées à l’IA. L’objectif est de protéger les droits fondamentaux des citoyens, comme la vie privée et la sécurité, tout en favorisant une utilisation responsable et éthique.
Deux régulations illustrent cette volonté. L’AI Act classe les applications d’IA en fonction de leur risque : faible, modéré ou élevé, imposant des mesures strictes pour les systèmes les plus sensibles. Le RGPD, quant à lui, continue de défendre les données personnelles, représentant une contrainte majeure pour les modèles d’IA qui exploitent d’immenses volumes d’informations.
Normes européennes, freins à l’innovation en IA
Les grandes entreprises technologiques estiment que ces réglementations freinent l’innovation dans un secteur en plein essor. Elles compliquent le développement et le déploiement rapide des technologies basées sur l’IA. Chris Yiu, de Meta, souligne que le lancement des lunettes Ray-Ban connectées a été retardé en Europe en raison des exigences réglementaires complexes. Ce délai prive temporairement les citoyens européens des dernières avancées de l’IA.
En outre, les normes actuelles semblent déjà en retard face au rythme effréné du progrès technologique. Dorothy Chou, de Google DeepMind, rappelle que l’AI Act a été introduit en 2021, avant même la sortie de ChatGPT en 2022. Ce décalage souligne la difficulté d’adapter les lois à l’évolution rapide de l’IA.
Malgré ces critiques, les géants de la tech affirment avoir établi des exigences éthiques et techniques élevées pour leurs produits. Google et Meta investissent massivement dans des initiatives visant à garantir que leurs technologies respectent les normes.
Appel à une régulation plus flexible
La critique s’inscrit aussi dans une comparaison transatlantique. Kent Walker, de Google, dénonce le code de bonnes pratiques de l’Union européenne sur les modèles d’IA, le jugeant inadapté. Meta refuse également de le signer, considérant ses exigences irréalisables. Les géants de la tech appellent à des règles plus flexibles, un appel soutenu par l’administration Trump, qui privilégie l’innovation face à la régulation.
Investisseurs et startups partagent cet avis et réclament une simplification des règles européennes. Une proposition de « 28ᵉ régime » vise à harmoniser les réglementations pour faciliter la création d’entreprises et l’embauche transfrontalière.
Aux États-Unis, la régulation reste généralement plus souple, favorisant une innovation rapide. Cependant, cette liberté accroît les risques pour les utilisateurs, notamment l’exploitation abusive des données personnelles. L’Union européenne, de son côté, défend son approche. Un cadre clair et robuste garantit une innovation durable et éthique tout en offrant aux entreprises une meilleure prévisibilité.
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