L’IA épargne l'emploi des hommes, les femmes doivent faire avec !

L’IA épargne l’emploi des hommes, les femmes doivent faire avec !

Dans le grand virage numérique, tous les postes ne sont pas logés à la même enseigne. Les emplois occupés par des femmes seraient près de trois fois plus menacés par l’IA que ceux des hommes.

Selon un rapport de l’Organisation internationale du Travail et du centre NASK, les emplois des femmes sont particulièrement exposés à l’automatisation par l’IA. Dans les pays à revenu élevé, près de 10 % des emplois des femmes pourraient être partiellement pris en charge par l’IA, contre seulement 3,5 % pour les emplois masculins.

Les postes administratifs et de bureau, historiquement féminins, sont les plus vulnérables. Entre 2000 et 2019, 93 à 97 % des secrétariats étaient occupés par des femmes aux États-Unis. Or, ces tâches sont précisément celles que les algorithmes maîtrisent désormais avec efficacité.

Les auteurs du rapport rappellent cependant que l’IA ne remplacera pas entièrement les emplois administratifs. Ces postes nécessitent encore du discernement humain et une forme d’interaction sociale. L’enjeu devient donc d’identifier les segments de tâche que les machines peuvent prendre en charge.

Marek Troszyński, du centre NASK, insiste sur cette idée stratégique : « Cet indice montre où l’IA générative risque de bouleverser l’emploi, pour anticiper les transformations. »

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Automatiser ou augmenter : la ligne est fine

Rembrand Koning, professeur à Harvard, voit dans cette transition une occasion. L’IA pourrait libérer du temps sur certaines tâches. Cela va permettre aux employés d’en assumer d’autres, mieux valorisées. Mais tout le monde ne perçoit pas ce potentiel d’augmentation de la même manière.

« Les hommes abordent l’IA comme un levier personnel », analyse Koning. « Ils pensent qu’ils en sortiront gagnants. » Les femmes, en revanche, semblent adopter une approche plus prudente, parfois méfiante face à ces outils.

Les données récoltées par Koning montrent une réalité inquiétante : les femmes utilisent les outils d’IA environ 25 % moins souvent que les hommes. La raison la plus importante est l’inquiétude éthique. Certaines craignent qu’on les voit comme des tricheuses ou de perdre en crédibilité face à leurs collègues.

Ce n’est pourtant pas aux travailleuses de porter seules le poids de l’intégration de l’IA. Selon Koning, la responsabilité incombe aux managers, qui doivent créer un cadre clair pour que chacun puisse s’approprier ces outils. Il faut rendre cette transformation inclusive, en posant des règles transparentes.

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Une prise de conscience nécessaire des dirigeants

Dans bien des bureaux, les expérimentations IA se font en cachette, souvent à l’initiative d’hommes. Cette situation creuse un fossé entre ceux qui testent et ceux qui restent à distance.

Pour éviter un déséquilibre plus grand encore sur le marché de l’emploi, les dirigeants doivent s’impliquer. Mettre en place des formations, offrir un cadre d’usage sécurisé et intégrer pleinement les femmes dans cette transition numérique devient urgent. Car si l’IA transforme l’emploi, elle ne doit pas amplifier les inégalités existantes. Elle devrait au contraire servir à les corriger.

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