Depuis la mise en ligne du générateur d’image de GPT-4o, Internet est en ébullition. Les images générées par l’IA reprenant le style si reconnaissable du Studio Ghibli sont partout sur les réseaux sociaux.
Totoro, Chihiro, Mononoké… tous ont été réinventés, et pas seulement par ChatGPT. Car Google Gemini, Grok – l’IA de X (Twitter) – et bien d’autres proposent aussi la transformation d’images en style Ghibli.

Actuellement, c’est un genre de tendance. D’ailleurs, si vous souhaitez savoir comment faire, tout est expliqué ici. Mais derrière tout l’enthousiasme autour de ces photos, une question se pose : et si l’IA finissait par remplacer les artistes, en particulier les dessinateurs d’animes japonais ?
Voyons cela de plus près
Selon Goro Miyazaki, réalisateur et fils du légendaire Hayao Miyazaki, cette hypothèse n’a rien d’absurde. Dans un entretien accordé à l’AFP fin mars, il a affirmé qu’il ne serait « pas surprenant que, dans deux ans, un film d’animation soit entièrement réalisé par l’IA ».
Au fait, au Japon, le métier d’animateur est loin d’être une sinécure. Salaires précaires, longues heures de travail et formation exigeante en font un chemin semé d’embûches.
La pénurie de talents qualifiés inquiète déjà l’industrie, et l’IA pourrait bien aggraver la situation. Après tout, pourquoi passer des années à apprendre à dessiner alors qu’un logiciel peut produire une scène en quelques secondes ?
Cela dit, son père Hayao Miyazaki est d’un tout autre avis. Et ce n’est un secret pour personne : le maître incontesté de l’animation, ne porte pas l’IA dans son cœur.
Il n’a jamais caché son aversion pour ces outils qui, selon lui, vident l’art de sa substance et de son humanité. Une vidéo datant de 2016, récemment exhumée par les internautes, le montre même en train de qualifier une animation générée par IA d’« insulte à la vie même ».
Et pourtant, l’industrie de l’animation pourrait bien s’en emparer à grande échelle. Déjà, certains studios utilisent des modèles d’IA pour accélérer le processus de création.
Moins coûteux, plus rapides, ces outils séduisent dans un marché où la production est souvent chronophage et exténuante. Reste à savoir si le public suivra.
Qu’adviendra-t-il de l’animation japonaise ?
C’est la question, en effet. Avec Hayao Miyazaki qui approche des 85 ans et le décès d’Isao Takahata en 2018, l’avenir du Studio Ghibli est incertain.
D’ailleurs, son fils Goro s’inquiète : « Si ces deux personnes ne peuvent plus faire d’animation ou ne peuvent plus bouger, alors que se passera-t-il ? Ce n’est pas comme s’ils pouvaient être remplacés. »
L’IA pourrait-elle combler le vide laissé par les maîtres de l’animation japonaise. Toutefois, il n’est pas certain que le public accepterait un film artificiellement conçu de A à Z.

Pourquoi ? Car au-delà de la prouesse technique, l’animation traditionnelle japonaise est un art profondément humain. Les films Ghibli, empreints d’émotion et d’une vision du monde inspirée par l’expérience de la guerre et de la nature, ne sont pas qu’une succession d’images.
Comme l’a dit Goro : « Il est impossible de créer quelque chose avec le même sens, la même approche et la même attitude que la génération de mon père »
Et vous qui lisez cet article, qu’est-ce que vous en pensez ? Un anime généré par IA pourra-t-il captiver autant qu’un chef-d’œuvre dessiné à la main ?
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