Une mélodie issue de calculs quantiques ? C’est désormais une réalité sonore. L’artiste électro ILĀ vient de dévoiler une chanson inédite, conçue à partir d’IA et d’informatique quantique.
Ce titre, baptisé « Recurse », redéfinit la création musicale en y mêlant des technologies encore rares dans le domaine artistique.
Le projet a été mené en collaboration avec la startup britannique Moth, spécialisée dans les outils de génération créative. Ensemble, ils ont utilisé la plateforme logicielle Archaeo, développée par Moth et déployée sur un ordinateur quantique signé IQM.
Contrairement aux IA génératives habituelles, souvent critiquées pour s’appuyer sur des bases de données incluant des œuvres d’autres artistes, cette IA a été entraînée uniquement à partir de contenus fournis par ILĀ. Une manière d’éviter toute accusation de plagiat et de respecter l’intégrité des œuvres originales.
Une IA qui accompagne, sans copier ni deviner
Plutôt que de produire un morceau complet de manière autonome, l’IA quantique fonctionne ici comme un assistant créatif. Elle restructure, combine et réorganise les séquences musicales fournies par ILĀ, sans jamais piocher dans des banques de sons externes. « J’ai créé un morceau comme je le ferais normalement, et ces séquences ont servi à entraîner le système », a expliqué l’artiste. L’algorithme n’invente pas à partir de rien, il prolonge une intention artistique déjà existante.
Disponible sur Spotify, YouTube et d’autres plateformes, la chanson Recurse s’accompagne d’un clip utilisant un effet visuel appelé “flou quantique”. Ce filtre, imaginé par Moth, évoque les instabilités et superpositions typiques de l’univers quantique. Le rendu visuel fait écho à la nature expérimentale du projet. L’objectif était clair : créer une œuvre cohérente, née d’une nouvelle interaction entre l’artiste et la machine.
Du côté de Moth, le ton est solennel. « C’est un moment décisif l’avenir de la créativité elle-même. », affirme l’équipe. La technologie employée permettrait, selon eux, d’élargir les outils créatifs sans sacrifier l’originalité ni l’empreinte de l’auteur. Contrairement aux IA qui génèrent des titres entiers en imitant des styles préexistants, cette approche valorise la co-création entre humain et machine.
Une piste de réflexion pour l’industrie musicale
Alors que les débats autour de l’IA dans les arts restent vifs, ce projet propose une autre voie. L’IA peut ici enrichir le processus sans le court-circuiter. Elle devient un outil d’expérimentation, pas un substitut à l’inspiration. Recurse se présente ainsi comme une expérience musicale mais aussi comme un manifeste technologique.
Avec cette chanson, ILĀ et Moth montrent que l’IA quantique ne sert pas qu’à résoudre des équations complexes. Elle peut aussi, d’une certaine manière, écrire des partitions.
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C’est vraiment pénible à écouter.