Un poisson robot, capable d’imiter fidèlement les mouvements naturels de ses congénères, parvient à s’intégrer dans un banc réel. Grâce à ses déplacements biomimétiques, il prend la tête du groupe et guide les poissons vivants.
Conçu par des chercheurs de l’Institut polytechnique de l’Université de New York (NYU-Poly), ce dispositif fait l’objet d’une étude publiée en 2012 dans le Journal of the Royal Society Interface. Celle-ci met en lumière des perspectives prometteuses, de l’analyse du comportement animal à la protection de la faune en situation de crise environnementale.
Le poisson robot, un leader biomimétique
Le poisson robot imite parfaitement les signaux physiques des meneurs de bancs. Contrairement à un simple automate, il ajuste sa cadence de nage pour correspondre à celle des poissons dominants.
Inconsciemment, ce comportement incite les poissons, tels que les ménés dorés, à le suivre.
Lors des expériences menées à NYU-Poly, les chercheurs ont noté que l’automate, bien que blanc et sans visage, était ignoré à faible vitesse. Cependant, lorsque l’imposteur augmentait sa vitesse de nage, il devenait un guide incontesté pour le groupe.
Par rapport à d’autres robots biomimétiques, le poisson robot parvient à influencer un groupe sans recourir à des modifications invasives. Contrairement aux expériences dites « cyborg », qui nécessitent l’implantation d’électrodes sur des insectes, son imitation des comportements naturels suffit.
Un espoir pour l’environnement
L’approche non intrusive renforce le potentiel de l’automate pour des applications pratiques, notamment dans la recherche comportementale et la gestion environnementale. Au-delà de la prouesse technique, ce robot guide des bancs de poissons loin des zones polluées, comme lors de marées noires.
Cela représente une solution autonome et respectueuse de la nature, contrairement aux barrières physiques et aux interventions humaines coûteuses. Par ailleurs, les chercheurs envisagent des essais de robots biomimétiques interactifs pour coordonner des actions à grande échelle.
Des avancées similaires
En Chine, les progrès des poissons robots se multiplient. L’entreprise Boya Gongdao a présenté un drone sous-marin ultra-réaliste en forme de poisson pour des applications sous-marines.
De plus, des rapports indiquent que l’armée chinoise développe des projets similaires pour des missions stratégiques, comme la surveillance sous-marine.
En 2023, une étude dans Micromachines a dévoilé un robot poisson imprimé en 3D, utilisé pour surveiller la qualité de l’eau en aquaculture. Cet automate mesure la température, le pH et la turbidité avec une précision remarquable.
Un article de mars 2024 dans Hakai Magazine a exploré le potentiel des poissons robots pour la recherche sous-marine. Weicheng Cui, ingénieur maritime à l’Université Westlake, propose même des bancs de robots autonomes. Des dispositifs alimentés par des énergies renouvelables, comme l’énergie des vagues et dotés de stations de recharge sous-marines.
Ces robots pourraient remplacer les véhicules télécommandés traditionnels (ROVs) d’ici dix ans, si la demande est suffisante.
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