La liberté d’expression et l’IA font rarement bon ménage en Chine. Mais DeepSeek pousse l’expérience à un niveau inédit.
Ce chatbot révolutionnaire s’auto-censure en plein milieu de ses réponses. Et ce, sous les yeux médusés des utilisateurs alors que tous les projecteurs actuels sont braqués sur lui.
Le moment est mal choisi DeepSeek !
?ref_src=twsrc%5Etfw">January 28, 2025Deepseek applique des censures sur certains sujets à cause du communisme chinois
— Julien🐆 (@JuNkotoNtinu)
On utilisera pas leur produit
Normalement, lorsqu’un chatbot est bridé, ses réponses sont filtrées avant même d’apparaître à l’écran. Cependant, DeepSeek, lui, fait autrement.
Il commence par répondre. Après, il se rétracte, effaçant instantanément tout ce qui pourrait déplaire aux autorités chinoises.
C’est ce qu’a découvert Salvador, un internaute mexicain, hier, le 28 janvier. Il a demandé DeepSeek si la liberté d’expression était un droit légitime en Chine.
Au début, tout était normal. Le chatbot abordait le sujet avec sérieux. Salvador a vu défiler une réponse prometteuse sur son écran.
L’IA a évoqué la répression des manifestations à Hong Kong, la persécution des avocats des droits de l’homme. Il a aussi mentionné la censure des discussions sur les camps de rééducation du Xinjiang et le système de crédit social chinois pénalisant les dissidents.
DeepSeek semblait étonnamment honnête. Il est allé jusqu’à s’encourager lui-même à rester objectif et à comparer avec les approches occidentales pour mieux illustrer le contraste.
Il a ensuite entamé une explication sur les fondements éthiques de la liberté d’expression, soulignant son rôle dans l’autonomie individuelle et le débat d’idées. Ensuite, il a contrasté cela avec le modèle chinois, où la stabilité sociale et l’autorité de l’État priment sur les droits individuels.
Puis, en plein milieu de sa démonstration, l’écran s’est vidé. À la place, Salvador a eu droit à un message laconique : « Désolé, je ne sais pas encore comment aborder ce type de question. Parlons plutôt de mathématiques, de codage et de problèmes de logique ! »
« En plein milieu de la phrase, la censure s’est déclenchée toute seule », explique Salvador. « C’était brutal. Impressionnant et effrayant à la fois »
?ref_src=twsrc%5Etfw">January 29, 20251) chatgpt censure aussi des trucs mais sans l'assumer
2) les serveurs de deepseek sont en chine donc ils doivent obéir à la censure chinoise mais ils ont publié leur code source donc on peut faire un serveur européen sans censure https://t.co/OH6aUlS8SY— Ranger Blanc ☁️ (@SleepyAsh420)
DeepSeek s’embrouille avec sa propre censure, ça va sans dire
Il faut noter que Salvador utilisait le chatbot sur un téléphone Android. Or, il paraît que le modèle R1 peut être téléchargé sans les restrictions imposées par la Chine.
Certes, DeepSeek repose sur une technologie open source. Ce qui signifie que ses modèles peuvent être utilisés indépendamment du chatbot.
Cependant, semble toujours soumis aux mêmes mécanismes de censure que ceux observés par Salvador. Résultat : DeepSeek donne parfois l’impression d’hésiter sur la manière dont il doit appliquer la censure.
Par exemple, une version de R1, téléchargée depuis une plateforme de développement, a décrit la célèbre photo de « l’homme au tank » de Tiananmen comme un « symbole universel de courage et de résistance face aux régimes oppressifs ».
Elle évoque aussi la possibilité que Taïwan soit un pays indépendant, tout en précisant que c’est une question complexe et sensible.
Le chatbot explique d’ailleurs : « D’un point de vue légal et fonctionnel, Taïwan agit de manière indépendante. Mais son statut à l’international dépend largement des enjeux politiques. »
Alors, personnellement, je crois que si DeepSeek doit réellement devenir un outil de propagande chinoise. La moindre des choses serait que sa mère trace la ligne entre ce qu’il peut dire et ce qui doit être censuré, pour ne pas devenir ridicule.
Vous êtes d’accord avec moi ? Et au fait, qui préférez-vous : toujours ChatGPT ou DeepSeek est mieux ?
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