Le PDG de Meta souhaite faire une refonte en profondeur du marché publicitaire grâce à l’intelligence artificielle. Le seul problème, c’est qu’il souhaite juste reléguer les acheteurs médias au second plan.
Dans un entretien accordé au podcast Stratechery, cité par Le Figaro, Mark Zuckerberg a exposé une vision sans détour. Il pense que dans le futur, l’IA de Meta pourrait devenir l’unique interface entre les annonceurs et les plateformes. Fini les intermédiaires, place à un système totalement automatisé, pensé pour « optimiser » le secteur et simplifier l’achat média à l’extrême.
Est-ce une ambition qui sonne comme une rupture nette avec le modèle publicitaire traditionnel ? Est-ce que cela pourrait redéfinir les rôles des agences, des créateurs, et même des marques.
Révolutionner la publicité… mais à quel prix ?
Lors de la conférence Stripe Sessions à San Francisco, Mark Zuckerberg a annoncé qu’il souhaite automatiser entièrement la publicité grâce à une IA « boîte noire ».
Cette dernière serait donc capable de décider seule des contenus à afficher pour chaque utilisateur.
Pour les PME, il s’agit d’une promesse de simplification extrême. En effet, ces structures n’ont qu’à entrer leurs objectifs, fixer un budget, connecter un compte bancaire… et laisser l’algorithme tout gérer.
Mais on se demande à quoi ressemblera l’expérience sur Facebook, Instagram ou Threads quand ces plateformes seront inondées de milliers de publicités « test », générées automatiquement par l’IA ? Et surtout, que deviendra la créativité dans ce modèle entièrement délégué aux machines ?
Meta affirme que ses outils sont déjà plus efficaces que n’importe quel marketeur humain. L’IA peut générer des milliers de variantes d’une même annonce et choisir celle qui convoite le mieux.
La publicité automatisée est-elle un progrès ou une dérive ?
Effectivement, la promesse de l’IA dans la publicité pourrait séduire de nombreuses entreprises. Toutefois, la question de l’expérience utilisateur reste largement ouverte.
Meta inonde déjà ses plateformes de contenus comme des images et des commentaires sur Instagram générés par IA. C’est ce qui suscite parfois gêne et confusion.
L’arrivée massive de publicités pilotées par des algorithmes pourrait bien amplifier ce sentiment de saturation, voire de déshumanisation, sur les réseaux sociaux.
Faut-il se résigner à ce nouvel équilibre où l’utilisateur devient définitivement le produit, et l’annonceur, le seul véritable client de Meta ?
Beaucoup d’utilisateurs sont ainsi inquiets, notamment les créateurs et les professionnels du secteur. Plus de 11 000 artistes et auteurs ont signé une lettre ouverte dénonçant l’usage non consenti de leurs œuvres pour entraîner des modèles d’IA. Par ailleurs, plusieurs actions en justice sont en cours contre les géants technologiques.
Cependant, tout le monde ne croit pas à la fin des agences créatives. Certains rappellent que la stratégie, la narration et l’émotion humaine demeurent des piliers irremplaçables.
Effectivement, les IA peuvent générer des milliers de déclinaisons publicitaires, mais on se demande si elles peuvent vraiment créer des campagnes mémorables ? Quel est votre avis ?
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