Selon un mémo envoyé par le secrétariat à la défense au président Donald Trump, les États-Unis doivent rapidement développer une stratégie nationale concernant l’Intelligence Artificielle pour faciliter le travail du Pentagone.
Dans un mémo découvert par le New York Times, Jim Mattis, le secrétaire à la Défense américain implore le président Trump de mettre en place une stratégie nationale pour l’Intelligence artificielle militaire. Le responsable et les dirigeants du Pentagone craignent d’accumuler un retard face à des forces étrangères comme la Chine et d’autres pays.
En effet, ces responsables militaires américains identifient l’Intelligence artificielle comme la prochaine évolution technologique. Elle transformera la manière de faire la guerre, mais aussi la condition humaine. Une telle révolution ne peut être occultée par la première puissance militaire mondiale.
Le pentagone en retard par rapport à la Chine ?
De son côté, la Chine a mis une place une stratégie dite civilo-militaire. Elle implique les chercheurs universitaires et les grandes entreprises du pays. La rivalité économique entre les deux pays se transformerait-elle en course à l’intelligence artificielle ? Rien n’est moins sûr.
Pour Jim Mattis, il s’agit principalement de critiquer les lenteurs administratives. En mai, trois semaines avant l’envoi de ce mémo, le New York Times rapporte que la Maison-Blanche avait annoncé la création d’une commission. Ce groupe de fonctionnaires est en charge d’étudier l’Intelligence artificielle militaire. Selon le secrétaire à la Défense, le gouvernement ne s’est pas encore assez impliqué dans la mise en place d’une stratégie nationale en la matière. Pourtant, les responsables ont déclaré que c’était une priorité nationale en matière de recherche et de développement. Le président Trump lui-même la soutient.
Le Pentagone n’a pas attendu les décisions de l’administration fédérale pour prendre de l’avance dans ce domaine. Selon le célèbre média américain, les dirigeants du célèbre quartier général du département de la Défense ont multiplié les contacts avec les chercheurs en intelligence artificielle travaillant dans la Silicon Valley.
Plein de projets, mais pas de stratégie nationale
C’est aussi le Pentagone qui est à l’origine du JAIC, le Joint Artificial Intelligence Center. Ce centre est en charge d’établir la stratégie d’IA militaire des États-Unis. Selon les informations du New York Times, 75 millions de dollars de son budget annuel sont consacrés à ce projet. Au total, le Pentagone prévoit d’injecter 1,7 milliard de dollars dans les projets d’IA sur cinq ans.
Parmi les solutions imaginées par l’autorité militaire, le projet Maven. Il s’agit de recueillir des données en provenance d’une flotte de drones équipés de caméras. Au départ, le Pentagone avait fait appel à Google pour s’occuper de ce contrat. Finalement, sous la pression de ses employés, le géant du Web a renoncé au projet. Selon Silicon.fr, Booz Allen Halmiton pourrait remplacer la firme de Mountain View. L’entreprise de prestation de services technologiques a signé un contrat de 885 millions de dollars pour cinq ans. Pas moins de 20 entreprises ont travaillé sur ce projet.
Cependant, le Pentagone n’aura pas seulement besoin du financement du gouvernement américain pour mettre à bien ses projets. L’autorité militaire doit montrer patte blanche avant d’utiliser ces nouvelles technologies. Le gouvernement, les responsables politiques, les employés des entreprises technologiques et les citoyens veulent savoir si l’intelligence artificielle sera utilisée à bon escient. L’automatisation de l’armement et une surveillance militarisée sont les deux grandes peurs soulevées par les projets du Pentagone. Pour le moment, le JAIC s’est engagé à explorer les questions éthiques. Accélérer la mise en place d’une stratégie pour l’intelligence artificielle c’est avant tout poser les bases d’un débat national qui permettront de valider les travaux du Pentagone.
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