L’intelligence artificielle de l’application Qotmii place Éric Zemmour au coude à coude avec Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle 2022, et prédit la présence du candidat Reconquête! au second tour. Peut-on se fier à cette IA ? Découvrez tout ce que vous devez savoir.
Kantar, Ipsos, OpinionWay, IFOP… tous les instituts de sondage annoncent une défaite cuisante d’Éric Zemmour au premier tour de l’élection présidentielle, avec un score aux alentours de 10%. Pourtant, l’intelligence artificielle n’est pas de cet avis.
Tout du moins, l’IA de l’application mobile Qotmii disponible sur iOS et Android annonce une victoire étincelante du candidat de Reconquête! au premier tour. Selon ses dernières prédictions, en date du 4 avril 2022, Zemmour totaliserait 21,5% des votes. Il se hisserait en seconde position, juste derrière Emmanuel Macron avec 24,8% des voix et loin devant Marine Le Pen en troisième place à 15,1%.
Largement critiquée par les adversaires du Z, acclamées par ses partisans, cette IA propose un pronostic à contre-courant. Alors, quelle crédibilité peut-on lui accorder ?
Comment fonctionne Qotmii ? Quelle est sa méthodologie ?
L’entreprise Qotmii est basée au Québec. Elle a été fondée en 2019. Auparavant, sa maison-mère Filteris fondée par Jérôme Coutard proposait déjà des prédictions pour les élections.
Sur son site officiel, Qotmii explique que son classement reflète le « potentiel électoral » de chaque candidat. Il est généré par une intelligence artificielle.
La firme présente son outil comme « un moteur de recherche » et un « simplificateur de tendances à la frontière des neurosciences, du marketing et de la psychologie sociale ».
Son algorithme scanne l’intégralité du web, et parcourt les articles de presse et les réseaux sociaux pour analyser l’opinion. Cette méthodologie repose donc sur des principes couramment utilisés par les agences de marketing numérique.
Selon Jérôme Coutard, créateur de Qotmii, les sciences comme l’analyse linguistique et la psychologie peuvent être combinées avec l’intelligence artificielle pour « capter et analyser en quasi-temps réel les sensibilités, les perceptions ». L’application collecte ainsi de vastes volumes de données, et effectue chaque jour 150 millions de calculs.
Toutes les informations évoquant les politiques et les candidats sont collectéees. Il s’agit d’un outil de diagnostic d’influence. Seules les informations les plus visibles comme les publications très partagées sur les réseaux ou les articles de gros médias sont prises en compte, car c’est ce type de contenu qui peut influencer les individus et les groupes. Ainsi, Qotmii estime que la presse et les médias sociaux sont « à la fois miroirs et guides des opinions publiques ».
Toutefois, Qotmii ne présente pas son classement comme une illustration des intentions de vote. L’objectif est plutôt de déterminer le poids de chaque candidat au sein de l’espace numérique. Ainsi, cette hiérarchie pourrait refléter l’omniprésence de Zemmour sur les réseaux sociaux sans pour autant présager d’une victoire par les urnes.
Outre le classement de potentiel électoral, l’application propose d’autres listes. On retrouve deux classements de popularité, dont la méthodologie n’est pas présentée. Sur ces deux classements, Éric Zemmour arrive en quatrième place derrière Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et le Premier ministre Jean Castex.
Pour convertir les sentiments et les émotions analysées via les réseaux sociaux en intentions de vote, Qotmii se base sur « des valeurs et des contre-valeurs qui sont au cœur des perceptions ou sensibilités des groupes et des individus ». Comme l’explique Jérôme Coutard, ces valeurs sont les « critères du désirable et du haïssable propres à une société donnée à un moment donné » et portent à la fois un sens et des émotions.
Selon lui, le débat et les contenus collectées par l’IA se structurent principalement autour de deux valeurs : la fidélité et la traitrise. Ces deux valeurs fondamentales sont « porteuses d’adhésion ou de rejet qui vont peser sur les intentions de vote, voire sur le vote lui-même ». En captant les valeurs qui priment aux yeux des électeurs, et donc leurs émotions, Qotmii estime être en mesure de cerner leurs convictions et dissonances cognitives sur lesquelles tout le suspens de l’élection repose…
Quels sont les avantages de Qotmii par rapport aux sondages classiques ?
La technologie permet à Qotmii d’analyser des opinions, sans avoir besoin de poser de questions aux électeurs comme lors de sondages classiques. Selon Jérome Coutard, les sondeurs traditionnels utilisent d’ailleurs eux aussi cette approche pour surmonter la problématique des non-répondants. Cette affirmation rejoint d’ailleurs l’avis d’Eric Zemmour, selon qui il existe un « vote caché » en sa faveur.
En outre, les sondeurs fonctionnent avec un système de quotas visant à représenter toute la France. De son côté, Qotmii cherche à capter des sources aussi diverses que possible pour représenter l’ensemble du spectre des opinions politiques françaises, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite.
Autre point fort : Qotmii collecte des données en continu, et se base sur ces données pour calcule les cotes. Cet outil cerne les perceptions, sentiments, valeurs et émotions sans cesse. Or, les émotions (et donc les intentions de vote) peuvent changer au gré des événements. Une simple phrase assassine ou une affaire judiciaire peut bouleverser les opinions, et les sondages traditionnels ne peuvent être suffisamment réactifs.
Quelles étaient les prédictions de Qotmii pour l’élection présidentielle de 2017 ?
Au vu de la description officielle de Qotmii, on pourrait déduire que son classement ne traduit nullement la probabilité d’une victoire d’Éric Zemmour. Toutefois, force est de reconnaître que cette IA a fourni des pronostics proches du résultat final lors des précédentes élections. Et souvent plus précis que les sondages traditionnels.
Avant la création de Qotmii en 2019, sa maison-mère Filteris proposait déjà des prédictions pour les résultats des élections présidentielles. Cette entreprise est spécialisée dans la gestion de la réputation en ligne.
En 2017, la firme s’était placée en alternative aux sondages traditionnels. Elle mettait déjà en avant son système basé sur l’analyse Big Data et l’intelligence artificielle.
Début mars, Filteris annonçait la qualification de François Fillon au second tour. Le candidat LR n’avait finalement atteint que la troisième position, probablement à cause de » l’affaire Fillon « .
Une semaine avant le scrutin du 23 avril, Filteris estimait qu’Emmanuel Macron teminerait en quatrième place et serait surpassé par Jean-Luc Mélenchon. Au final, le candidat En Marche est arrivé en tête du premier tour tandis que le candidat de La France Insoumise a fini en quatrième place.
En outre, Filteris s’est aussi trompé lors de la primaire ouverte de la droite et du centre en 2017. Elle avait prédit un duel entre François Fillon et Nicolas Sarkozy au second tour, mais Alain Juppé était parvenu à voler la vedette à l’ex-président.
De même, l’IA de Filteris avait prévu la victoire de Manuel Valls face à Arnaud Montebourg à la primaire citoyenne du Parti Socialiste. Le candidat PS choisi par les électeurs fut finalement Benoît Hamon.
Néanmoins, malgré ces prédictions erronées, Filteris est parvenu à proposer des estimations relativement proches de la réalité à une semaine des précédentes élections.
En 2012, elle avait annoncé un score de 28,5% pour François Hollande et 27,8% pour Nicolas Sarkozy. Les deux candidats avaient finalement obtenu respectivement 28,6% et 27,2% des suffrages.
En 2017, elle avait prédit les scores de 20% pour Macron, 22,7% pour LePen, 21,6% pour Fillon et 21,3% pour LFI. Les résultats réels furent 23,9% pour Macron, 21,4% pour LePen, 19,9% pour Fillon et 19,6% pour LFI.
Au total, sur l’ensemble des estimations de Filteris pour les 11 candidats au premier tour de l’élection présidentielle 2017, l’écart moyen n’est que de 1,07% entre les prédictions et les résultats réels. Autant dire que l’IA de Qotmii n’était pas si loin de la réalité.
Or, l’eau a coulé sous les ponts depuis 2017. La firme a amélioré ses algorithmes, et corrigé ses faiblesses afin de réduire la marge d’erreur. Ainsi, le résultat du premier tour de l’élection 2022 pourrait bel et bien créer la surprise…
Le pronostic de Qotmii pour l’élection présidentielle 2022
En janvier 2022, Qotmii percevait une tendance inverse à celle captée par les sondeurs. Son IA prédisait Eric Zemmour entre 19% et 21% en première ou deuxième position. Le candidat Reconquête! était alors devant Emmanuel Macron qui n’atteignait que 16% à 19%, alors même que les sondeurs le voyaient entre 22% et 26%.
De son côté, Marine Le Pen oscillait entre la deuxième et la troisième position avec un score similaire à celui prédit par les sondeurs : entre 16% et 18%. Parmi les candidats de gauche, seul Jean-Luc Mélenchon parvenait à tirer son épingle du jeu avec une cote entre 12% et 14,5%.
Au 4 avril 2022, à moins d’une semaine du premier tour, Qotmii donne une cote de 21,5% à Eric Zemmour derrière Emmanuel Macron à 24,8%. Viendrait ensuite Marine LePen à 15%, Jean-Luc Mélenchon à 11,8%, et Valérie Pécresse à 5,8%. Rendez-vous le 10 avril 2022 pour savoir si les prédictions étaient justes…
Eric Zemmour cite Qotmii pour prouver que les sondages mentent
Le 8 avril 2022, Éric Zemmour était l’invité de Laurence Ferrari sur CNEWS. La journaliste lui a notamment demandé une bonne raison de voter pour lui, alors que le programme de Marine LePen est similaire et qu’elle est mieux placée dans les derniers sondages.
En réponse, Éric Zemmour lui a fait remarquer que les sondages se sont souvent trompés lors des précédentes élections. Y compris aux dernières élections régionales, lors desquelles le RN n’avait remporté aucune région alors que les sondages lui en prédisaient plusieurs.
En outre, le candidat Reconquête! a évoqué l’application Qotmii en la désignant comme » l’intelligence artificielle qui avait prédit la victoire de Trump « .
Qotmii piraté à deux jours du premier tour ?
Que s’est-il passé ce 8 avril 2022 ? À l’avant-veille du premier tour, les prédictions à contre-courant de Qotmii suscitent un vif intérêt (comme en témoigne d’ailleurs le grand nombre d’internautes consultant notre dossier depuis sa publication). Pour cause, Zemmour l’a lui-même évoquée sur CNEWS pour démentir les sondages.
Alors que l’application est sous le feu des projecteurs, ses derniers pronostics sont particulièrement surprenants. À la dernière minute, et alors qu’il caracolait quatre jours plus tôt en deuxième place, Éric Zemmour dégringole soudainement dans les estimations de l’IA.
Le 4 avril 2022, Qotmii annonçait Éric Zemmour à 21,5% juste derrière Emmanuel Macron à 24,8%. Ce 8 avril 2022, le candidat Reconquête! est tombé en quatrième place à 12,8%, derrière Jean-Luc Mélenchon à 15,6%, Marine Le Pen à 17,6% et Emmanuel Macron à 20,1%.
Faut-il croire que les dernières interventions de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen leur ont permis de gagner du terrain ? Il est vrai que le candidat de La France Insoumise a marqué les esprits avec un meeting holographique en simultané dans 11 villes de France.
La baisse soudaine d’Éric Zemmour reste néanmoins surprenante, d’autant que son ultime meeting, organisé la veille et dédié à la jeunesse, a ému de nombreux Français au Palais des Sports et sur le web…
En réalité, cette chute n’a rien à voir avec les dernières prestations du candidat. Sur Twitter, Qotmii révèle avoir subi un piratage et explique que de telles variations de cotes ne sont pas possibles pour son IA. La baisse de Zemmour est bien trop importante et incohérente pour être naturelle.
Suite à cette anomalie, les équipes techniques de Qotmii analysent les données dans le but de restaurer les véritables prédictions. En attendant, la firme invite à ne prendre en compte que la cote précédent la baisse brutale. Ainsi, Éric Zemmour serait toujours en deuxième place avec 18,3% derrière Emmanuel Macron à 19,1%. De leur côté, MLP et JLM sont respectivement à 16,5% et 14,5%.
Plusieurs internautes confirment en effet avoir constaté une extrême volatilité de l’application Qotmii pendant une certaine période, et rapportent même une inaccessibilité temporaire au matin du 8 avril.
Ce piratage de Qotmii est très inquiétant, d’autant que l’application est a priori sécurisée contre les cyberattaques. Les hackers à l’origine de l’assaut sont donc très expérimentés. Une question demeure : qui a mené ce piratage, et dans quel but ?
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Sondages beaucoup plus réalistes qui reflètent ce que l’on peut voir sur le terrain. Merci à Qotmii pour ce travail qui redonne espoir d’une victoire au Second Tour pour notre candidat #EricZemmour !
BONSOIR .IL ME SEMBLE QUE VOUS ËTE DANS LA LOGIQUE DYNAMIQUE DE ZEMMOUR. VOS ESTIMATIONS ME PARAISSE JUSTIFIER.
merci à qotmii pour son travail et sa neutralité. Super équipe. En espérant que la lumière sera faite sur ce piratage, par qui et pourquoi. La peur du vrai sondage est bien dans le camp Macron…
Ah que voilà de nouvelles qui semblent plus crédibles à la réalité ! Merci
Je ne peux plus me connecter à qotmii…..!
J’y crois plus que jamais
ESPOIR
Macron ne sera pas au 2 eme tour
Votre estimation me semble être la seule honnête
Ben voyons….voyons les vrais chiffres….!
BRAVO pour vos analyses qui remettent l église au centre du village, comme on dit….
Un sondage plus en adéquation avec ce que l’on peut voir….
Il faut y croire.
La victoire c’est déjà pour demain.
La victoire d’Eric Zemmour, nous la voulons….
Nous l’obtiendrons.
Bravo pour votre methode extraordinaire, de precision, et correspond bien à ce que nous percevons sur le terrain, un entousiasme incroyable que l:on ne voit pas ailleurs, vive Eric Zemmour, merci
oui les estimations paraissent justifier mais beaucoup de français vont se faire leurrer par ce piratage ! il faut apporter un contredit sur les fausses affirmations rapidement et apporter les preuves de cette arnaque seul Qotmii à le pouvoir de démystifier cet état de fait ! et de le dénoncer ! c’est grave !
Si l’on veut garder notre France, il faut voter Zemmour c’est le plus attaché à nos valeurs, notre culture et nos traditions qu’on aimerait transmettre à nos petits enfants
Nous sommes le surlendemain du premier tour et… surprise !
Ah ben zut alors, tout faux ! c’est ballot, n’est-ce pas ?
Enfin, le ridicule ne tue pas, heureusement…