Le sommet de l’IA à Paris devait être un moment d’union et de coopération internationale. Au lieu de cela, il a mis en lumière une fracture grandissante entre les grandes puissances mondiales.
Si 58 pays, ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine, ont signé une déclaration en faveur d’une IA « inclusive et durable », les États-Unis et le Royaume-Uni ont décidé de s’en dissocier.
Reprenons ce qui s’est passé au Sommet de l’IA depuis le début
Au fait, il s’agit d’un engagement pour réglementer et d’orienter le développement de l’IA vers des objectifs sociétaux et environnementaux.
Les signataires se sont accordés sur six priorités. Accessibilité de l’IA pour réduire la fracture numérique, promotion d’une IA éthique et transparente, encouragement à l’innovation tout en limitant la concentration du marché, impact positif sur l’emploi, durabilité environnementale et renforcement de la coopération internationale en matière de gouvernance.
L’Union européenne a déjà investi des milliards de dollars dans cette initiative. Ce qui confirme son intérêt pour une gouvernance rigoureuse et éthique de cette technologie.

La consommation croissante d’électricité des systèmes d’intelligence artificielle inquiète de plus en plus les observateurs, qui s’interrogent sur la viabilité écologique de ces technologies.
Toutefois, cette préoccupation ne semble pas être partagée par les gouvernements américain et britannique. Pour Washington et Londres, il était hors de question d’accepter une réglementation qui freinerait l’innovation.
Cette déclaration a pourtant été adoptée par 58 pays, incluant la Chine et l’Inde. Ce chiffre est d’autant plus remarquable qu’il dépasse celui de la déclaration de Bletchley, adoptée lors du Sommet sur la sécurité de l’IA organisé par le Royaume-Uni en novembre 2023.
D’ailleurs, à l’époque, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient signé cette déclaration aux côtés de l’UE, de la Chine et de l’Inde.
Pourquoi un tel refus ?
JD Vance, vice-président américain, a déclaré que l’objectif principal des États-Unis était de garantir la domination américaine sur l’IA, plutôt que de s’attarder sur des considérations de sécurité et de durabilité.
Il a été on ne peut plus clair : « Réglementer trop tôt, c’est tuer l’industrie avant même qu’elle ne décolle ». La régulation européenne, incarnée par la loi sur l’IA, est ainsi perçue comme un frein que Washington refuse d’adopter.
Pas très étonnant puisque depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a promu la doctrine de déréglementation.
Le Royaume-Uni, de son côté, a justifié son refus en invoquant des préoccupations liées à la sécurité nationale et à la gouvernance mondiale. Une réticence croissante à l’idée d’une coordination internationale trop contraignante sur l’IA, un domaine perçu comme stratégique pour l’avenir économique et militaire.
Outre la question réglementaire, la sécurité nationale est un autre point de friction. Vance a insisté sur la nécessité de protéger la technologie américaine contre l’espionnage et l’usage détourné par des régimes autoritaires.
Il a promis de renforcer les restrictions d’exportation des semi-conducteurs et des technologies d’IA pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. Visiblement, les États-Unis entendent rester le principal acteur de l’IA, sélectionnant leurs partenaires et limitant l’accès aux avancées technologiques.
La course à l’IA continue
La course aux investissements dans l’IA s’accélère, en effet. Trump a annoncé un projet colossal de 500 milliards de dollars baptisé Stargate, destiné à renforcer l’infrastructure IA aux États-Unis.
Cette somme repose encore en partie sur des engagements hypothétiques. Cependant, Vance s’est montré confiant quant à la domination américaine sur les investissements mondiaux.
Il a estimé que sur les 700 milliards de dollars prévus pour l’IA en 2028, plus de la moitié seraient injectés aux États-Unis.
De son côté, l’UE tente de rivaliser avec une annonce de 200 milliards d’euros mobilisés pour l’IA. Cela dit, seuls 20 milliards proviennent de fonds publics, le reste étant attendu du secteur privé.
Alors, à votre avis, faut-il privilégier la dérégulation et la domination technologique façon États-Unis ou une approche plus encadrée comme celle de l’UE ?
L’innovation doit-elle primer sur les risques environnementaux et éthiques ? Dites-nous ce que vous en pensez en commentaire !
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ll semble s’agir d’un « clash » avec l’angleterre et les états unis et pas entre.