Actuellement, entre 20 et 30 % du code utilisé dans les projets et infrastructures de Microsoft est déjà produit par des modèles d’IA. C’est ce qu’a confirmé Satya Nadella, PDG de l’entreprise, lors d’une discussion publique avec Mark Zuckerberg, le 29 avril à l’occasion de la conférence LlamaCon organisée par Meta.
« Je dirais qu’environ 20 à 30 % du code dans nos centres et certains projets sont probablement déjà entièrement générés par logiciel », a-t-il évoqué. Kevin Scott, directeur technique de l’entreprise, estime même que d’ici cinq ans, ce chiffre augmentera à 95 %.
L’IA au coeur du développement web
Aux côtés de Mark Zuckerberg, Nadella a profité de l’événement pour évoquer les progrès de l’IA et l’engagement de leurs entreprises respectives dans l’écosystème open source.
Durant leur échange, Zuckerberg et Nadella ont également détaillé la manière dont l’IA est intégrée dans les processus internes. Du côté de Microsoft, environ un tiers du code de ses dépôts et projets est généré par des modèles d’IA.

Nadella a par ailleurs souligné que les performances de l’IA en matière de génération de code varient considérablement selon les langages. Il observe apparemment de meilleurs résultats avec Python qu’avec C++.
Il explique que c’est dû à plusieurs facteurs. La syntaxe plus accessible de Python, par exemple. Ou encore son typage dynamique, une gestion des erreurs plus souple, ainsi qu’un système de mémoire assisté par garbage collector.
Ce qui n’est pas le cas des langages comme C ou C++, historiquement plus proches du bas niveau. Ces derniers, en raison de leur complexité et de leur proximité avec les ressources matérielles, sont beaucoup plus difficiles à automatiser.
Meta, quant à lui, avance de façon plus mesurée. Mark Zuckerberg n’a pas fourni de chiffres précis, mais a détaillé les ambitions de son groupe.
Apparemment, la startup planche actuellement sur un nouveau modèle d’IA capable de concevoir, à terme, les futures itérations de la famille Llama.
« Notre pari, c’est que l’année prochaine, peut-être… environ la moitié du développement sera effectué par l’IA, plutôt que par des humains. Et ce ratio ne fera qu’augmenter », a-t-il expliqué.
Microsoft et Meta sont loin d’être les seuls à utiliser pour le code
En effet, Google est aussi dans la team. 25 % du code produit par le géant du web est aujourd’hui généré par des outils d’intelligence artificielle. C’est Sundar Pichai le CEO lui-même qui l’avait déjà indiqué lors des résultats financiers du troisième trimestre 2023.
Et c’est assez compréhensible, du moins, à mon avis. Après tout, l’IA décharge les développeurs des tâches les plus répétitives ou prévisibles. Et cela améliore la productivité.
D’autres vont également suivre ce chemin d’ailleurs. Duolingo, un site d’apprentissage par le jeu, a annoncé le 28 avril dernier son intention de réduire progressivement sa dépendance à la sous-traitance humaine. Et devinez au profit de qui ? Des solutions d’IA.
Malgré leur enthousiasme, le code produit par l’IA n’est pas encore totalement autonome. Il exige toujours une validation humaine, en particulier lorsqu’il s’agit de déployer en production.
Des profils expérimentés doivent rester en contrôle pour éviter les dérives — et s’assurer que la machine ne fasse pas n’importe quoi là où elle n’a pas le droit à l’erreur. Ce qui signifie que Duolingo ne peut pas se passer des développeurs humains du jour au lendemain.
Sans être alarmiste, la prudence est tout de même de mise car l’IA n’est plus très loin de complètement nous mettre au chômage.
Alors, à votre avis, est-ce si embarrassant que ça que les grandes entreprises utilisent l’IA pour coder ?
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