Elon Musk a proposé 97,4 milliards USD pour acquérir OpenAI. Une somme colossale, mais insuffisante pour convaincre la société d’intelligence artificielle. « OpenAI n’est pas à vendre » dixit Bret Taylor, son président du conseil d’administration.
Vendredi 14 février 2025, le conseil d’administration d’OpenAI a rejeté à l’unanimité la proposition de rachat d’Elon Musk et d’un consortium d’investisseurs. Cette décision ravive une querelle déjà bien installée entre le propriétaire de xAI et Sam Altman, directeur général d’OpenAI. Dans une lettre adressée à Marc Toberoff, avocat de Musk, OpenAI justifie son refus. L’offre « ne sert pas au mieux la mission » de l’entreprise, qui vise à développer une IA au service de toute l’humanité.
Un conflit d’intérêts entre Musk et Altman qui interroge la mission d’OpenAI
Piqûre de rappel, le conflit entre Musk et Sam Altman ne date pas d’hier. En 2015, Musk cofonde OpenAI en tant qu’organisation à but non lucratif. Il quitte l’entreprise en 2018, après un désaccord sur son contrôle. Depuis, la structure d’OpenAI a évolué pour inclure OpenAI LP, une entité commerciale permettant de lever des fonds auprès d’investisseurs.
Sam Altman et Greg Taylor auraient écarté l’offre d’Elon Musk bien avant de l’examiner. Une décision prévisible, mais vivement critiquée par maître Toberoff. Dans un communiqué au New York Times, il rappelle que le conseil d’administration d’OpenAI a des obligations fiduciaires envers l’association à but non lucratif qui encadre l’entreprise. Ces obligations imposent un examen honnête et transparent de toute offre d’envergure, en tenant compte des intérêts de l’association et de ses parties prenantes.
Une bataille judiciaire sur fond de rivalité ancienne
Toberoff accuse ainsi Altman et le conseil d’administration d’organiser une vente interne des actifs de l’association. Plutôt que de céder des actions d’OpenAI à un tiers comme Musk, au prix du marché, ils les transféreraient à des structures sous leur contrôle pour un montant inférieur. Une manœuvre qui, selon lui, profiterait aux investisseurs et aux membres du conseil, au détriment de la mission d’intérêt général de l’association.
Cette transaction semble en contradiction avec la mission initiale d’OpenAI susmentionnée. À sa création l’entreprise s’engageait à limiter les risques pour la société tout en garantissant une approche ouverte et responsable. Si les dirigeants utilisent leur position pour favoriser certains investisseurs, comme Microsoft, ou s’enrichir personnellement, leur engagement envers cette vision altruiste apparaît discutable. De son côté, Elon Musk n’a pas encore réagi aux demandes de commentaire.
En revanche, il a déposé une plainte contre la restructuration d’OpenAI. Le procureur général de Californie enquête sur la conformité de cette transformation avec les lois caritatives. En parallèle, Musk poursuit le développement de xAI, sa propre startup d’IA. pouvant atteindre 75 milliards USD de valorisation après un nouveau tour de financement.
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