Alta Ares

Alta Ares : comment la France mise sur l’IA embarquée pour la défense ?

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) redéfinit les contours des stratégies militaires à travers le monde. En France, une initiative ambitieuse baptisée Alta Ares s’attèle à intégrer largement cette technologie dans le domaine de la défense. Mais en quoi consiste réellement ce projet et quels sont ses objectifs ? Je vous invite à plonger au cœur de cette innovation qui suscite tant d’intérêt.

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Qu’est-ce que Alta Ares ?

Alta Ares est une startup française spécialisée dans l’intelligence artificielle embarquée pour la défense et la surveillance. Fondée par Hadrien Canter en janvier 2024, elle développe des solutions d’analyser en temps réel les flux vidéo captés par des drones, sans nécessiter de connexion au cloud. La société française a déployé l’intelligence artificielle sur les théâtres d’opérations militaires. L’origine de ce projet remonte aux enseignements tirés de la guerre en Ukraine. Sur le front, l’analyse d’images satellitaires et de vidéos drones a joué un rôle décisif dans la détection des mouvements ennemis.

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Le système d’Alta Ares repose sur une architecture edge computing. Il permet un traitement local des données sans dépendre d’infrastructures cloud vulnérables. Les algorithmes utilisés, initialement testés sur des drones Bayraktar TB2 modifiés par des ingénieurs français, offrent une analyse pixel par pixel en temps réel. Alta Ares identifie alors des changements infimes dans l’environnement (déplacement de blindés, camouflages, pièges explosifs).

Un outil IA d’analyse pixel par pixel au service de l’armée

Les capacités de détection et de reconnaissance offertes par l’IA aident les forces armées françaises de rester à la pointe de l’innovation. Ainsi, Alta Ares a développé Gamma, une IA de vision par ordinateur soutenue par la plateforme Ulixes. Ces outils offrent une supériorité informationnelle et décisionnelle en temps réel, essentielle pour les opérations militaires modernes.

Concrètement, Gamma IA repose sur des algorithmes avancés de traitement d’image et d’apprentissage profond. Ce modèle est optimisé pour fonctionner dans des environnements contraints, sans nécessiter de connexion au cloud. Pour sa part, Ulixes est une plateforme MLOps. Cette technologie basée sur le Machine Learning Operations est conçue pour gérer le cycle de vie des données opérationnelles. Elle offre aux utilisateurs la possibilité d’entraîner leurs propres modèles d’intelligence artificielle à partir de leurs flux vidéo.

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Solution d’intelligence artificielle dédiée aux conditions extrêmes

La particularité de la solution proposée par Alta Ares serait principalement son réseau neuronal convolutif (CNN) optimisé pour les contraintes militaires. Quasiment autonome, le modèle IA Gamma est capable de fonctionner avec une latence inférieure à 100 ms. Ce n’est pas la première intelligence artificielle du genre, mais elle a le mérite d’offrir une consommation énergétique réduite de 40 % par rapport aux solutions commerciales.

Les laboratoires de recherche français derrière le projet ont développé des unités de traitement embarquées spécifiques, baptisées « Cartes Mérignac« . Elles sont capables de fonctionner dans des conditions extrêmes (-40°C à +70°C) avec une consommation électrique inférieure à 100 watts.

À l’épreuve des interceptions, le système Alta Ares utilise également une architecture matérielle redondante avec trois couches de sécurité. Ce sont notamment : un module cryptographique durci, un pare-feu matériel et une mémoire autonome effaçable en moins de 50 millisecondes. Lors des tests réalisés à Bourges en 2023, ces unités ont démontré une résistance aux impulsions électromagnétiques de niveau NATO STANAG 4667.

Les apports concrets de l’IA d’Alta Ares en Ukraine

Alta Ares s’impose comme un acteur clé dans l’intégration de l’intelligence artificielle au sein des systèmes militaires. Cette solution se démarque en particulier pour les drones et l’analyse vidéo en temps réel. Ses solutions, déployées sur plusieurs plateformes opérationnelles, offrent des performances inégalées en matière de rapidité, de précision et d’efficacité énergétique.

L’IA embarquée à bord de drones militaires

La société collabore étroitement avec les forces armées pour équiper des drones de dernière génération, comme le Patroller MK2, avec des processeurs ultra-performants. Ces composants, développés en partenariat avec la startup française Prophesee, réduisent la latence d’analyse vidéo à 8 millisecondes, contre 150 ms pour les systèmes conventionnels. Lors d’un exercice en Corse, un essaim de 12 drones équipés de cette technologie a cartographié 180 km² en 47 minutes. Ils identifient automatiquement 34 cibles potentielles avec une précision inédite.

Par ailleurs, les drones Reaper modifiés intègrent désormais le système SCORPION, conçu par Alta Ares, capable d’analyser 16 canaux sensoriels simultanés (EO/IR, radar, SIGINT). Testé en conditions réelles en Afrique, ce système a démontré un taux de détection de 98,7% pour des convois suspects à plus de 20 km de distance. L’IA optimise également la gestion du carburant et augmente l’autonomie des appareils de 22%.

Alta Ares renforce ses capacités d’analyse en temps réel avec une solution innovante d’interprétation automatisée des images de drone par intelligence artificielle. Ce module complète les systèmes OCULUS et MINERVA avec une couche d’analyse aérienne optimisée pour la détection de menaces asymétriques. L’algorithme, entraîné sur des centaines d’heures de vidéos opérationnelles, identifie les patterns suspects (mouvements tactiques, dispositifs camouflés, anomalies thermiques) avec une précision de 89,2%.

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Pourquoi la France investit-elle dans l’IA embarquée ?

La France investit dans l’intelligence artificielle embarquée. Ceci vise à garantir sa souveraineté technologique. Cela renforce aussi ses capacités de défense en pleine ère de la guerre numérique. L’Agence de l’Innovation de Défense (AID) joue un rôle clé. La Direction Générale de l’Armement (DGA) aussi. Elles financent et développent ces technologies. Elles travaillent avec des entreprises comme Thales et Atos. Ces sociétés sont des acteurs clés de l’IA appliquée à la défense. « Les outils IA assurent une supériorité informationnelle et décisionnelle en temps réel, essentielle pour les opérations militaires modernes.

Le projet Alta Ares bénéficie également de partenariats avec des start-ups innovantes comme Prophesee, spécialisée dans la vision neuromorphique. A cela s’ajoutent des collaborations avec des laboratoires de recherche tels que l’Institut de Recherche Technologique Saint-Exupéry et le CEA. Ces institutions apportent leur expertise pour perfectionner les algorithmes de localisation et de suivi. Elles assurent une meilleure intégration des systèmes automatisés et maintiennent des normes de sécurité élevées. Par ailleurs, je vous invite également à lire l’article de Bastien L. intitulé Robots de guerre : la France va remplacer ses soldats

Systèmes comparables à Alta Ares dans d’autres pays

Plusieurs nations développent des technologies similaires à celles d’Alta Ares pour des applications militaires. Aux États-Unis, des entreprises innovent dans le domaine militaire. Anduril Industries et Shield AI en sont des exemples. Elles développent des systèmes autonomes pour la reconnaissance et le combat. Ces projets sont menés en collaboration avec le Pentagone.

Leurs technologies utilisent des algorithmes avancés. Ces derniers analysent des données multispectrales avec précision. L’objectif est double : identifier des cibles efficacement et coordonner des essaims de drones. Ces solutions redéfinissent les capacités militaires modernes.

La Chine investit massivement dans l’intelligence artificielle appliquée à la défense, avec des sociétés comme CETC ou DJI qui proposent des technologies de surveillance avancée. Leurs systèmes intègrent fréquemment des capacités de reconnaissance faciale et de suivi automatique, déployées notamment dans les drones militaires et les systèmes de surveillance frontalière.

En Russie, des groupes tels que Kalachnikov ou Kronstadt travaillent sur des drones équipés d’IA pour le ciblage autonome. Ces technologies, testées en Ukraine, montrent des capacités croissantes en matière de détection et d’engagement automatique, bien que leur efficacité réelle fasse encore débat parmi les experts.

Alta Ares a gagné l’Innovation Challenge 2025 de l’OTAN

L’Innovation Challenge 2025 de l’OTAN confirme la valeur de la technologie de la startup. Le premier produit, Gamma, résulte d’une collaboration avec les troupes ukrainiennes. Hadrien Canter a vécu une partie de ses années lycée en Ukraine, où il a noué des amitiés durables. Quand la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, certains de ses amis ont dû devenir soldats. Cet événement a provoqué un choc chez l’entrepreneur, qui s’est alors demandé comment les aider.

Grâce à ces relations personnelles, la startup a identifié un besoin spécifique des forces sur place et a pu tester sa solution dans des conditions réelles. La première levée de fonds aidera Alta Ares à industrialiser ces solutions pour les armées européennes et l’OTAN. La société emploie environ dix personnes et développe déjà son prochain produit. Le CEO a discrètement évoqué un système qui fusionne des données radar, visuelles et acoustiques.

Les technologies d’Alta Ares profitent aussi aux civils

Alta Ares se spécialise dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle à usage militaire. Leur coopération avec les forces ukrainiennes en démontre l’efficacité opérationnelle. Leur technologie Gamma fut initialement conçue pour des missions défensives. Son architecture modulaire présente néanmoins un potentiel d’adaptation à un public élargi. Le cœur de leur innovation se trouve dans le traitement en temps réel des données. Cette expertise s’associe à des systèmes embarqués performants. Ces deux éléments pourraient être transposés à la surveillance de sites sensibles dans le secteur civil.

La société insiste particulièrement sur la robustesse de ses solutions. Cette fiabilité technique pourrait répondre aux besoins des industries civiles évoluant dans des environnements exigeants. Leur maîtrise de la fusion de données multi-capteurs ouvre des perspectives intéressantes. La société propose notamment des applications pour la protection d’infrastructures stratégiques. La gestion de situations d’urgence pourrait également en bénéficier.

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