À l’arrivée de ChatGPT en 2022, beaucoup s’inquiétaient de voir les étudiants s’en servir pour tricher. Cependant, aujourd’hui, selon le New York Times, ce sont de nombreux enseignants qui utilisent à leur tour l’IA générative. Une situation qui peut parfois agacer les étudiants.
Alors que de nombreux étudiants se voient interdire l’usage de l’IA pour leurs devoirs, ils sont souvent frustrés de constater que certains de leurs enseignants y ont recours. C’est le cas d’Ella Stapleton, étudiante à la Northeastern University, qui a confié au New York Times avoir été choquée en début d’année. Elle soupçonne son professeur de commerce d’avoir rédigé ses notes de cours avec ChatGPT.
Un professeur triche avec ChatGPT ? L’étudiante veut récupérer ses frais de scolarité
Tout a commencé quand Ella a consulté les notes de cours. La nouvelle étudiante a repéré plusieurs signes révélateurs d’un contenu généré par l’IA.
Parmi les signes, elle a constaté une citation qui mentionne ChatGPT et des fautes d’orthographe flagrantes. Elle a également repéré des images avec des anomalies comme des membres déformés ou des chiffres incohérents.
« Il nous dit de ne pas l’utiliser », s’est indignée Stapleton, « et ensuite il l’utilise lui-même. »
Particulièrement inquiète, cette étudiante de dernière année a tout de suite signalé l’usage de l’IA par son professeur à l’administration de Northeastern. Puis, elle a demandé le remboursement de ses frais de scolarité.
Après une série de réunions qui s’est étalé jusqu’à sa remise de diplôme ce mois-ci, l’université a tranché : elle ne serait pas remboursée de ses 8 000 dollars.
De leur côté, la majorité des enseignants interrogés par le New York Times, estiment que ce genre de recours à l’IA n’est pas si problématique. Notons qu’eux-mêmes sont parfois confrontés à des cas d’étudiants qui utilisent ChatGPT.
ChatGPT corrige les dissertations des étudiants ?
Certains enseignants ne se contentent pas d’utiliser l’IA pour préparer leurs cours. Beaucoup s’en serviraient aussi pour corriger les copies.
« J’ai eu l’impression que la prof n’avait même pas lu ce que j’avais écrit », a déclaré Ella Stapleton.
L’enseignante concernée a été contactée et s’est défendue qu’elle avait bien lu la dissertation. Toutefois, elle s’était aidée de ChatGPT pour formuler ses retours.
D’ailleurs, notons que cette pratique est autorisée par l’établissement. Certaines universités tolèrent en effet l’usage de l’IA générative, mais sous certaines conditions.
Il faudra avant tout qu’elle n’occulte pas le rôle pédagogique des enseignants. Néanmoins, ce recours ne fait pas l’unanimité.
« La véritable valeur que nous apportons en tant qu’enseignants, c’est la qualité du feedback que nous donnons aux étudiants », rappelle Paul Shovlin, professeur d’anglais à l’Université de l’Ohio, cité par le New York Times.
De son côté, Paul Shovlin, professeur d’anglais et chercheur en intelligence artificielle à l’Université de l’Ohio, pense qu’il n’existe pas de méthode unique pour intégrer les technologies émergentes en classe.
À ses yeux, il est « ridicule » que des étudiants dépeignent les enseignants qui utilisent l’IA comme « une sorte de monstre ».
Et vous, êtes-vous pour ou contre l’IA utilisé dans le cadre de l’enseignement, que ce soit pour les étudiants ou pour les enseignants ?
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