Le test ADN réalisé sur un Néandertalien surnommé Thorin a indiqué qu’il descend d’une lignée d’humains anciens. Ceux-ci sont héréditairement séparés des autres groupes d’au moins 50 000 ans.
Des chercheurs ont récemment analysé le génome d’un fossile de Néandertalien qui date d’environ 45 000 ans, appelé Thorin. Rappelons que ce fossile a été découvert en 2015 dans une grotte française nommée Grotte Mandrin. Cette dernière est un site captivant, car c’est l’Homo sapiens qui y vivait avant les Néandertaliens. C’est en 2023 que les chercheurs ont publié la première preuve de l’usage d’arcs et de flèches en Europe dans cette grotte.
Les Néandertaliens : qui sont ces groupes d’humains ?
C’est la première fois que vous entendez parler des Néandertaliens ? Vous n’êtes pas le seul ! Les Néandertaliens étaient un groupe d’hommes ancestraux qui ont disparu des archives fossiles depuis plus de 40 000 ans.
Ces groupes d’humains se caractérisent par un torse en tonneau, un nez assez haut et des sourcils prononcés. Les Homo neanderthalensis était une espèce humaine différente des Homo sapiens.
D’ailleurs, ces deux espèces (Homo neanderthalensis et Homo sapiens) se sont croisées. C’est ce qui fait bon nombre de gens porte aujourd’hui des fragments d’ADN néandertalien.
D’après l’estimation de l’âge de Thorin, il fait partie des espèces de Néandertalien tardif. À l’époque où Thorin vivait, sa population exceptionnelle n’avait pas interféré avec d’autres groupes néandertaliens. Et cela a durée depuis au moins 50 000 ans.
Une étude d’ADN qui a duré près de 10 ans
L’étude de l’homme de Néandertal a commencé aussitôt après la découverte de Thorin en 2015. Après avoir comparé le génome de Thorin et celui d’autres néandertaliens tardifs connus, l’équipe a fait une grande découverte.
Il se révèle que la population à laquelle appartenait Thorin n’avait pas échangé de gènes avec d’autres groupes de Néandertaliens durant des dizaines de milliers d’années. Désormais, on peut découvrir les résultats de recherche de cette équipe sur le sujet dans Cell Genomics.
Ludovic Slimak, chercheur au CNRS et auteur de l’étude, a déclaré dans un courriel adressé à Gizmodo que la découverte de Thorin est « le genre de découverte unique dont un archéologue ne peut que rêver dans une vie bien remplie ».
« Mais l’étude présentée dans Cell va bien plus loin que la simple anecdote remarquable d’une découverte exceptionnelle. Nous présentons le résultat de près de 10 ans de recherche, dans l’ombre, autour de ce corps et de la génétique de cette population. »
Des groupes d’humains migrant en France ?
Ces chercheurs ont comparé le génome de Thorin à celui d’autres Néandertaliens d’Europe, ce qui leur a permis de découvrir que le génome de Thorin est identique à celui d’un individu remarqué à Gibraltar.
C’est la raison pour laquelle Slimak a suggéré dans un communiqué de Cell que la population de Thorin aurait pu migrer de Gibraltar vers la France.
Il souligne dans le même communiqué qu’une population néandertalienne distincte vivait « à environ dix jours de marche » du groupe de Thorin. Néanmoins, les deux populations ne montraient aucune génétique de mélange.
Cela montre que les Néandertaliens étaient plus insulaires que les Homo sapiens, bien que certains d’entre eux se sont quand même croisés avec notre espèce. D’ailleurs, Slimak a développé ces idées dans son livre The Naked Neanderthal en 2023.
« L’étude de Slimak et de ses collaborateurs présente des preuves très importantes concernant les populations néandertaliennes isolées de petite taille », affirme Marcelo Briones dans un courriel adressé à Gizmodo. C’est un chercheur en génome à l’Université fédérale de Sao Paulo au Brésil. Notons qu’il n’a pas été affilié à l’étude récente.
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