Google est au cœur d’une bataille judiciaire historique : le ministère de la Justice exige des mesures radicales, comme la vente de Chrome et une refonte complète de ses pratiques.
Le ministère américain de la Justice a présenté des mesures drastiques pour réduire le monopole de Google sur la recherche en ligne. Parmi ces propositions, la vente de Chrome et une interdiction temporaire d’entrer sur le marché des navigateurs sont envisagées. Le ministère affirme que ces mesures visent à rétablir une concurrence équitable sur un marché dominé par Google, qui contrôle environ 90 % de la recherche en ligne.
Les propositions incluent plusieurs actions majeures. D’abord, Google pourrait être contraint d’arrêter de payer des entreprises comme Apple pour que son moteur de recherche devienne la valeur par défaut sur leurs produits. Ensuite, le ministère envisage la cession d’Android si les premières mesures ne suffisent pas. De plus, Google devrait donner aux éditeurs la possibilité de bloquer l’utilisation de leurs données pour former ses modèles d’intelligence artificielle.
Le ministère insiste également sur la vente de Chrome, estimée à 20 milliards de dollars. Son objectif est d’ouvrir l’accès des moteurs concurrents à un navigateur dominant. Actuellement, Chrome représente plus de 50 % du marché des navigateurs aux États-Unis. Ce qui fait de lui un atout clé pour la domination de Google. Selon le ministère, Chrome est une « passerelle vers Internet » essentielle pour de nombreux utilisateurs.
Une opposition ferme de Google
Google critique vivement ces propositions et les qualifie de « radicales » et de « nuisibles ». Kent Walker, président des affaires mondiales de Google, avertit que ces mesures pourraient affecter la sécurité et la confidentialité des utilisateurs américains. Selon lui, elles mettraient également en péril la compétitivité technologique américaine, particulièrement dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Ces propositions seront examinées en 2024 par le juge Amit Mehta, qui décidera des mesures à imposer. Google devra également soumettre ses propres suggestions lors d’une audience prévue en avril. Ce processus déterminera si l’entreprise devra se conformer aux exigences du ministère ou proposer des solutions alternatives.
Une dimension politique influente
L’attitude de l’administration Biden, qui a pris la relève de celle de Trump, sera déterminante. Bien que Trump ait initialement porté l’affaire, ses commentaires récents mettent en doute une éventuelle scission de Google. Il a affirmé que cela pourrait « détruire l’entreprise » tout en accusant Google de promouvoir des contenus négatifs à son sujet.
Cette affaire pourrait devenir l’une des plus importantes dans l’histoire de la régulation technologique. La décision finale aura un impact significatif sur la structure de Google et sur la concurrence dans l’industrie technologique. Alors que la justice tranche, le monde entier observe les conséquences potentielles pour les consommateurs et l’innovation.
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