La véritable limite de l’IA est la tension croissante sur nos ressources énergétiques et en eau.
Dans un épisode du podcast Moonshots diffusé le 17 juillet 2025, Eric Schmidt en discute avec Peter Diamandis et Dave Blundin. L’ancien PDG de Google le dit sans détours : la vraie limite de l’IA, c’est ce que notre planète peut encore fournir.
La superintelligence, nouveau Graal de l’IA
L’IA atteint des sommets, avec la superintelligence pour objectif ultime. Les géants de la tech multiplient les modèles, toujours plus puissants, dans l’espoir de créer l’AGI.
Cette ambition déclenche une vague de chasse aux talents. Les entreprises se livrent une guerre discrète, à coups de salaires astronomiques. Meta n’a pas hésité à sortir le carnet de chèques pour recruter les meilleurs profils d’OpenAI.
L’obsession commune reste de concevoir en premier une intelligence qui « dépasse largement les performances cognitives humaines dans pratiquement tous les domaines d’intérêt », selon le philosophe Nick Bostrom dans Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies.
Mais même si les géants de l’IA franchissent cette étape décisive, les ressources énergétiques et en eau poseront une limite.
Les ressources, goulot d’étranglement de l’IA
Selon Eric Schmidt, les États-Unis, pourtant en tête dans la course, sont loin d’être prêts. Ce ne sont ni les financements ni les semi-conducteurs qui font défaut, mais l’électricité et l’eau.
« La limite naturelle de l’IA, ce n’est pas la puce, c’est l’électricité », souligne Schmidt. Pour soutenir la montée en puissance des systèmes intelligents, il faudrait 92 gigawatts d’énergie supplémentaires, soit l’équivalent de 92 centrales nucléaires.
À ce jour, aucune construction d’envergure n’est lancée. Pire encore, seules deux centrales ont vu le jour aux États-Unis en 3 décennies.
Et ce n’est pas tout. L’IA engloutit aussi d’importantes quantités d’eau pour refroidir les serveurs.
En 2023, Microsoft a consommé 1,7 milliard de gallons, soit une hausse de 34 % par rapport à l’année précédente.
Si la tendance se poursuit, l’IA pourrait absorber 6,6 milliards de mètres cubes d’eau d’ici 2027. C’est autant que la consommation annuelle du Canada.
L’IA branche ses espoirs sur le nucléaire
Face à ce goulot d’étranglement, les géants ne restent pas inactifs. Microsoft a signé un accord pour relancer la centrale nucléaire de Three Mile Island, à l’arrêt depuis 2019.
En parallèle, plusieurs entreprises, dont AMD, ont appelé les autorités à accélérer la délivrance des permis de production électrique pour éviter une saturation du réseau.
De son côté, Sam Altman, PDG d’OpenAI, parie sur la fusion nucléaire. Il a investi dans Helion, une start-up qui promet une première centrale opérationnelle en 2028.
Mais ces projets, aussi ambitieux soient-ils, restent incertains face à l’urgence du problème. « Nous ignorons ce que l’IA nous apportera, et nous ignorons encore moins ce que la superintelligence nous apportera, mais nous savons que cela arrive rapidement », a ajouté Schmidt. Et lorsque ce moment viendra, nous savons déjà ce qu’il impliquera en matière de ressources.
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