Pat Gelsinger, PDG d’Intel, tire sa révérence. Une annonce choc qui bouleverse le mastodonte des semi-conducteurs, déjà en pleine tempête économique et stratégique.
Intel a officialisé la retraite de son PDG, Pat Gelsinger, une figure historique ayant rejoint l’entreprise à seulement 18 ans en 1979. David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus prendront les rênes en tant que co-PDG par intérim, le temps que le conseil d’administration identifie un remplaçant « avec diligence et célérité ».
Mauvaise nouvelle : le PDG d’Intel abandonne
À la tête de la société depuis début 2021, Gelsinger avait pour mission de remettre Intel sur pied. À son arrivée, le géant peinait à rivaliser avec AMD sur le marché des processeurs de bureau et à suivre le rythme des fabricants de puces étrangers comme TSMC.
Sous sa direction, des progrès notables ont été réalisés, notamment avec la 12ᵉ génération de processeurs et une stratégie de fonderie audacieuse pour moderniser les usines américaines. Malgré cela, Intel reste en difficulté.
Les récents processeurs Lunar Lake et Arrow Lake ont été confiés à TSMC, faute de capacités internes suffisantes. Et d’ailleurs, ces produits peinent à convaincre face à une concurrence féroce.
La société a enregistré des pertes colossales de 16,6 milliards de dollars. Un contraste frappant face aux revenus records d’AMD et Nvidia, leaders sur le marché de l’intelligence artificielle.
Pire encore, Intel est confronté à une plainte déposée par des investisseurs et à une réduction massive de ses effectifs, avec 15 000 licenciements en 2024, soit 15 % de son personnel.
Intel : en quête d’un miracle ?
Le redressement de l’entreprise repose en grande partie sur les fonds publics alloués par la loi américaine CHIPS de 2022. Cette dernière a injecté près de 30 milliards de dollars dans Intel via subventions et prêts à faible taux.
Récemment, l’entreprise a annoncé un premier financement de 7,86 milliards de dollars pour développer son activité de fonderie, notamment le nœud 18A. Bien que ce projet implique des contrats majeurs, notamment avec Microsoft et le Pentagone, Intel a dû abandonner son nœud 20A et confier d’autres productions à TSMC.
Des rumeurs suggèrent même que l’administration Biden aurait incité Intel à vendre son activité de conception de puces à un concurrent comme AMD. Une éventualité impensable il y a quelques années, j’imagine.
Cette annonce intervient alors qu’Intel s’apprête à dévoiler sa nouvelle génération de GPU Battlemage. Destinées aux joueurs au budget modéré, ces cartes graphiques pourraient être un dernier espoir pour redorer l’image de l’entreprise.
Désormais, la question n’est plus seulement « quand » Intel va se relever, mais « comment ». La révolution promise arrivera-t-elle à temps pour sauver la marque ?
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