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GAFAM : qu’est-ce que c’est, et comment dominent-ils le monde grâce au Big Data

Les GAFAM : , , , Amazon et . Aussi appelés  » Big Five « , ces cinq géants de la technologie dominent aujourd'hui le monde grâce au Big Data. Comment ces entreprises sont-elles devenues plus puissantes que les gouvernements, que font-elles de vos données, et comment l'Union européenne se débat-elle contre ce nouvel impérialisme ? Découvrez tout ce que vous devez savoir à travers notre dossier complet…

Durant des siècles, des millénaires, le monde était dirigé par les gouvernements. Encore aujourd'hui, les dirigeants politiques sont considérés par la plupart comme la plus haute sphère du pouvoir.

Pourtant, en réalité, les géants de la technologie ne cessent de gagner en influence. À l'ère où le web, les smartphones et les réseaux sociaux sont omniprésents dans nos vies, les titans du digital font la pluie et le beau temps.

Assises sur des montagnes de données, ces entreprises érigent peu à peu ce dont tous les plus grands leaders ont jadis rêvé : un empire mondial, couvrant toute la planète et s'étendant jusqu'aux contrées les plus reculées.

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) fascinent, émerveillent, inquiètent, et font trembler les plus grandes grandes puissances mondiales. Découvrez comment les  » big 5  » dominent la Terre grâce à l'IA et au Big Data.

Qu'est-ce que les GAFAM ?

L'acronyme GAFAM désigne les cinq entreprises américaines du secteur de la technologie les plus populaires et cotées en bourse : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.

Aussi appelés  » Big Five « , ces cinq géants atteignent à eux seuls une capitalisation boursière de 4,5 billions de dollars. Ils font tous partie des dix entreprises américaines les plus cotées. Elles sont toutes listées au NASDAQ.

La plus ancienne de ces cinq entreprises est Apple, dont l'introduction en bourse date de 1980. Viennent ensuite Microsoft en 1986, Amazon en 1997, Google en 2004 et Facebook en 2012.

Outre leur capitalisation boursière, ces cinq organisations se distinguent par une influence majeure sur leur secteur d'activité et sur le marché dans sa globalité. Beaucoup d'investisseurs sont convaincus que l'état de santé des GAFAM impacte le secteur tout entier. Leurs actions font donc aussi office d'index.

De manière générale, les GAFAM sont les leaders technologiques américains. Leurs produits s'étendent des systèmes d'exploitation mobiles et PC aux services d'hébergements en passant par les produits logiciels et les boutiques en ligne.

GAFAM vs FAANG, NATU, BATX…

Plus récemment, un nouvel acronyme a émergé : les FAANG (Facebook, Apple, Amazon, et Google). Le géant du streaming, Netflix, a remplacé Microsoft dans ce quintet en raison de son ascension fulgurante.

Soulignons toutefois que Netflix est la seule de ces cinq firmes à appartenir au secteur des  » services grand public  » et du contenu multimédia. Les quatre autres sont associées au secteur de la technologie.

Ainsi, même si Amazon propose aussi des services grand public comme le service de streaming Amazon Prime Video, elle est aussi et surtout spécialisée dans le e-commerce et le Cloud Computing.

Un autre groupe est celui des  » NATU « , rassemblant les entreprises récentes les plus disruptives : Netflix, Airbnb, et Uber. En Chine, l'équivalent des GAFAM sont les BATX : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi.

Les GAFAM et le pouvoir

Les avancées technologiques favorisent la « digitalisation » de notre quotidien. Pourtant, ce secteur est contrôlé par une poignée d'acteurs. Les GAFAM comptent plusieurs milliards d'utilisateurs et une capitalisation boursière de plus de quatre mille milliards de dollars.

Chaque nouveau produit ou innovation leur permet de consolider leur pouvoir et d'étendre leur influence dans les artères de l'économie mondiale. Leurs marques comptent parmi les plus renommées au monde.

Les cinq GAFAM rivalisent sur plusieurs types de marchés tels que le matériel informatique, les systèmes d'exploitation pour mobiles et PC, et le divertissement. En se projetant dans l'avenir, ils entrent également en concurrence dans des domaines futuristes tels que le , l'IA et l'informatique quantique.

Actuellement, Amazon occupe la première place dans le domaine du commerce électronique tout en restant le leader américain de l'internet en termes de capitalisation et d'image de marque. De même, Apple fait figure de référence mondiale en matière d'électronique haut de gamme et de divertissement.

De son côté, Microsoft représente le principal rival d'Apple sur le marché des systèmes d'exploitation. Enfin, Google et Facebook continuent à dominer le secteur du web et des réseaux sociaux. Leurs revenus ne cessent de croître grâce à la publicité, et leurs bases d'utilisateurs sont gargantuesques.

https://www.youtube.com/watch?v=7JolqqgCEAY

Un empire bâti sur des centaines d'acquisitions

L'empire GAFAM repose sur des centaines d'acquisitions de startups et d'entreprises. Ces cinq géants ont suivi le même schéma. Ils ont commencé par opérer dans un seul secteur d'activité : le commerce électronique pour Amazon, ou la recherche sur le web pour Google. Par la suite, ils ont étendu leurs activités à d'autres domaines de manière tentaculaire par le biais d'acquisitions.

Amazon a ainsi passé du statut de simple libraire en ligne à celui de plus grande plateforme unifiée de commerce électronique au monde. Pour arriver au sommet, elle a racheté plusieurs dizaines d'entreprises de ce secteur, comme Zappos.

La firme de Seattle a également pris une place importante dans le secteur de la distribution alimentaire en rachetant Whole Foods Market pour 13,7 milliards de dollars. Elle a également investi l'espace IoT en acquérant des entreprises de sécurité domestique ou de routeurs.

En 2012, Amazon a commencé à acheter de nombreuses startups de cloud computing. Sa plateforme AWS domine désormais l'industrie du cloud au niveau mondial. Désormais, la firme lorgne sur les secteurs de la robotique, des soins de santé et des véhicules autonomes….

Apple a acquis de nombreuses entreprises dans le domaine de l'automatisation des logiciels, des assistants virtuels ou des capteurs de santé. En 2010, elle a acheté Siri qui avait été développé à l'origine par le ministère de la Défense.

Depuis 2013, la Pomme a acquis 14 entreprises d'intelligence artificielle, de reconnaissance faciale ou de Machine Learning. Elle a également acquis des entreprises qui lui permettent d'augmenter ses revenus liés aux services. Il en va ainsi pour Beats qui a été racheté pour 3 milliards de dollars en 2014. Cette acquisition lui a permis d'entrer dans le secteur du streaming musical avec Apple Music et de concurrencer Spotify. Au cours des six premiers mois de 2019, Apple a acquis 25 entreprises.

Google est loin d'être en reste. De Google Docs à Google Earth, presque tous ses produits découlent d'acquisitions. En juillet 2005, sept ans après sa fondation, la firme s'emparait d'Android et son système d'exploitation mobile pour 50 millions de dollars.

Pour concurrencer Microsoft sur le créneau des applications d'entreprise, elle n'a pas hésité à acquérir des startups déjà bien implantées. C'est ainsi que Writerly est devenu Google Docs, et que Tonic Systems est devenu Google Slides. En 2007 Google s'insérait sur le marché du streaming vidéo en achetant YouTube pour 1,6 milliard de dollars.Même ses revenus publicitaires découlent d'une technologie acquise au milieu des années 2000 avec l'achat de la startup DoubleClick.

Depuis 2007, Google a acquis plus d'une trentaine d'entreprises d'intelligence artificielle. C'est ce qui lui a permis d'enrôler les plus grands chercheurs en IA mondiaux, comme Demis Hassabis dont l'entreprise DeepMind fut acquise en 2014 pour la coquette somme de 625 millions de dollars.

Malgré les enquêtes des régulateurs, Google continue d'absorber de nombreuses entreprises. Elle s'active notamment sur le secteur du Cloud pour concurrencer Amazon et Microsoft, et a notamment racheté Alooma, Looker, Elastifile et CloudSimple sur la seule année 2019.

Le secteur de la cartographie numérique est détenu à 80% par Google. En plus de développer son outil Google Maps, la firme a acquis son principal concurrent Waze en 2013.

Enfin, Facebook a peut-être acheté moins d'entreprises que ses rivaux, mais elle a réalisé l'acquisition la plus chère parmi tous les GAFAM en accaparant WhatsApp pour 19 milliards de dollars en 2014. Deux ans plus tôt, elle avait acheté Instagram pour 1 milliard de dollars. Elle a aussi tenté de s'emparer de Snapchat pour 3 milliards de dollars, se heurtant au refus du fondateur Evan Spiegel.

L'histoire du réseau social de commence d'ailleurs par une acquisition. Dès 2005, la firme a acheté AboutFace qui détenait le nom de domaine  » facebook.com « .

En outre, Facebook utilise ses réseaux sociaux pour générer des revenus grâce à la publicité. Elle est entrée sur ce terrain via l'acquisition d'Atlas en 2013 et de LiveRail en 2014. La même année, elle s'est lancée sur le marché de la réalité virtuelle en achetant Oculus pour 2 milliards de dollars.

Cette stratégie impérialiste attire les critiques, car beaucoup d'experts craignent qu'elles nuisent à l'innovation et aux consommateurs. En octobre 2020, le House Judiciary Committee a publié un rapport sur le sujet.

Ces acquisitions ont permis aux GAFAM de s'emparer de précieux brevets ou d'ingénieurs brillants. C'est ainsi que des produits phares ont pu voir le jour, comme Google Docs ou iTunes. Dans certains cas, il s'agissait plutôt d'une façon d'éradiquer toute concurrence et les entreprises acquises ont rapidement disparu dans l'oubli. Une stratégie résumée par  » copier, acquérir, tuer « …

Comment les GAFAMs influencent le metaverse ?

En examinant la stratégie future à moyen terme des GAFAM, on peut conclure que ces derniers ont tous influencé le metaverse.

Facebook

Parmi les Big 5, Facebook a joué le rôle le plus important dans la domination du Metaverse. Désormais rebaptisé , le géant des médias sociaux concentre ses investissements sur les mondes virtuels et la réalité augmentée, dans le but de fournir l'infrastructure dont ces mondes ont besoin. Meta serait en train de développer le « superordinateur le plus puissant du monde » pour gérer le traitement des données du Metaverse. Il a également annoncé des plans d'échange NFT pour Facebook et Instagram.

Microsoft

Microsoft a suivi les traces de Meta, et rapidement. Après s'être forgé un nom dans les systèmes d'exploitation de bureau, l'entreprise de Seattle consacre désormais des ressources importantes à la création d'outils Metaverse professionnels. Sa technologie prête pour le Metaverse est Mesh, un outil de mise en réseau basé sur l'imagerie holographique. Mesh permettra aux entreprises de créer des avatars réalistes pour les réunions dans le monde virtuel.

Apple

Jusqu'à présent, Apple n'a pas généré autant de titres liés au Metaverse que Microsoft ou Meta. Même si ses activités sont discrètes, il est certain qu'Apple va jouer un rôle central dans la façon le Metaverse va se développer. Apple occupe une place de premier plan dans la mise à disposition des consommateurs de technologies radicalement nouvelles qui seront autant de points d'entrée accessibles au Metaverse.

Google

Comme Apple, la société de la Silicon Valley ne joue qu'un rôle secondaire dans le développement du Metaverse. Toutefois, cela ne signifie pas que les ingénieurs et les développeurs d'Alphabet laissent passer l'occasion. En 2020, Google a acquis North, le développeur des lunettes Focals, adaptées à la réalité augmentée.

Outre les lunettes, la plateforme YouTube de Google a fait des vagues dans le Metaverse avec l'annonce de vidéos NFT vérifiées et la perspective de regarder les joueurs dans des environnements virtuels.

Amazon

D'une certaine manière, Amazon est considéré comme l'intrus parmi les géants de la technologie. La société a fait peu d'annonces marquantes sur le Metaverse, et il n'y a pas de grands jeux technologiques grand public à l'horizon. Cependant, il y a une raison essentielle pour laquelle ceci reste une illusion : Amazon domine les services du stockage cloud. Ce dernier, en fait, est prêt à héberger et à alimenter le Metaverse dans le monde entier.

Pourtant, il existe une raison essentielle pour laquelle Amazon joue un rôle dominant dans le métavers.

Amazon Web Solutions détient environ 33 % du marché des services cloud, le système configuré pour héberger et alimenter le metaverse dans le monde entier.

Cela a conduit Meta à s'associer à AWS dans sa stratégie de développement. Les technologies potentiellement transformatrices comme les outils de streaming 3D de Mawari sont également hébergées sur des serveurs Amazon.

Comment le COVID-19 a-t-il renforcé le pouvoir des GAFAM ?

Le Big Data a-t-il permis aux GAFAM de devenir plus puissants que les gouvernements ? Cette question se pose aujourd'hui, encore plus après la crise du COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, des géants comme Amazon, Facebook, Netflix et Google ont joué un rôle clé. Dans les pays les plus touchés, les citoyens ont ainsi pu rester en contact grâce à eux. Ils ont pu commander des repas et des produits, mais aussi recevoir des informations et des instructions du gouvernement. En France, même la plateforme Doctolib, utilisée pour prendre des rendez-vous de vaccination, s'appuie sur le cloud AWS. Alors jusqu'où leur pouvoir va-t-il s'étendre ?

Ruée vers le e-commerce

En 2017, Amazon a racheté Whole Foods, la plus grande chaîne de supermarchés bio des États-Unis. Ce pari gagnant a été transformé en un véritable exploit par l'émergence du coronavirus. En fait, les Américains confinés se sont massivement tournés vers le commerce électronique.

Selon le rapport du CommerceIQ, du 20 février au 15 mars 2020, les commandes de médicaments contre le rhume ont été multipliées par neuf. Quant aux commandes de nourriture pour chiens, elles ont été multipliées par treize et les ventes de papier toilette et d'essuie-tout ont triplé. Amazon confirme que ses ventes ont atteint les niveaux de la saison de Noël. Ce géant de l'e-commerce a d'ailleurs embauché 100 000 employés supplémentaires pour faire face à l'augmentation de la demande.

Cette ruée vers le commerce électronique a permis à Amazon de recueillir le plus grand nombre de données sur les habitudes d'achat des Américains. Les experts craignent que le titan de Seattle ne s'approche d'un monopole du commerce.

Collecte de données massives

Amazon n'est pas le seul à accumuler des montagnes de données grâce à COVID-19. Près de la moitié de la population mondiale a été confinée pendant des mois, et la consommation de contenu multimédia a également explosé. La demande était si forte que Netflix et YouTube (propriété de Google) ont été contraints de réduire temporairement la définition de leurs vidéos. Ainsi, tous les utilisateurs ont pu profiter du streaming.

En quelques semaines seulement, Netflix, Google et Facebook ont récolté des volumes astronomiques de données. Ces entreprises détiennent désormais plus d'informations sur les habitudes et les préférences des consommateurs que les gouvernements.

GAFAM et Big Data : l'oeil de Big Brother vous surveille

Grâce aux vastes volumes de données qu'ils collectent, les GAFAM connaissent sans doute vos secrets les plus intimes. Le site web Security Baron a passé en revue les politiques de confidentialité de Facebook, Google, Apple, Amazon, Microsoft, mais aussi pour créer une infographie révélant toutes les données qu'elles agrègent sur les internautes.

Le plus gourmand des  » Big 5  » semble être Facebook. La firme de Mark Zuckerberg assemble des informations sur votre travail, vos revenus, vos origines ethniques, votre religion, vos opinions politiques ou encore les publicités sur lesquelles vous cliquez. Ces informations s'ajoutent à des détails personnels comme votre numéro de téléphone, votre adresse email, votre emplacement géographique ou les appareils que vous utilisez. Comme le souligne Security Baron, ces données peuvent être exploitées par des publicitaires, et sont aussi très convoitées par les cybercriminels.

En comparaison, Twitter est nettement moins avide. Contrairement à Facebook, Google et Microsoft, le service de microblogging ne collecte pas le nom, le genre ou la data d'anniversaire d'un utilisateur. Il se contente du numéro de téléphone, de l'adresse email, du fuseau horaire et des vidéos visionnées. C'est peut-être ce qui explique que la firme de Jack Dorsey soit moins rentable…

Microsoft et Google ne sont pas en reste, puisque l'assistant virtuel Cortana écoute en permanence et que Gmail passe en revue tous vos emails. Google conserve votre historique de navigation, votre activité sur le web ou encore l'historique de vos emplacements géographiques. Autant dire que ces entreprises vous connaissent peut-être mieux que votre propre famille…

Selon Security.org, Google et Facebook sont les deux GAFAM qui collectent le plus de données. Au contraire, Apple et Amazon respectent davantage votre vie privée. Cette différence s'explique par le fait que leurs revenus sont moins directement liés à la publicité.

GAFAM : acquisitions en matière d'intelligence artificielle 

Les GAMAFS ont racheté des startups du secteur de l'IA pour perfectionner leurs solutions existantes et se lancer à la conquête de nouveaux ou d'anciens marchés. En ce qui concerne Facebook, ses rachats ont pour but de mettre en place de nouvelles offres ou de faire évoluer celles qui existent déjà.

Parmi les acquisitions marquantes figure celle du projet de développement de LiveMaps qui a été annoncé au mois de septembre 2019. Cette entreprise met au point des technologies innovantes visant à créer une reproduction virtuelle de la réalité.

Par la suite, ce géant a racheté Scape Technologies au début de l'année 2020. Cette entreprise londonienne se spécialise dans la conception des logiciels basés sur la vision assistée par ordinateur. Sa mission consiste à analyser le contenu des data center pour les convertir en 3D.

À son tour, Mapillary a été rachetée en juin 2020. Elle conçoit des plans interactifs et des images de quartier en utilisant un système de visualisation par ordinateur. Quant à Apple, la plupart de ses rachats visent à parfaire la qualité de son assistant virtuel, Siri.

Ainsi, la firme a repris Voysis au mois d'avril 2020. En principe, cette jeune pousse aidera ce géant de l'électronique à faire évoluer la fonction de son assistant vocal pour lui permettre de reconnaître les langages utilisés par les internautes. Par ailleurs, pour faciliter le traitement des données utilisées par Siri, learning Inductiv a rejoint les équipes d'Apple. La startup est spécialisée dans la localisation et la rectification automatique d'erreurs présentes dans les bases de données.

Gafam

GAFAM : une hégémonie contestée, un château fort assiégé

La croissance explosive des GAFAM et leur domination totale du marché ont d'importantes conséquences pour les internautes, pour les concurrents, et plus généralement pour l'architecture entière d'internet.

Ces entreprises ont le pouvoir d'éliminer toute concurrence pour s'assurer l'oligopole, et n'hésitent pas à le faire. Ceci passe par l'acquisition des startups à succès et des nouveaux arrivants, à la manière dont Facebook a acquis Instagram et WhatsApp.

Elles peuvent aussi promouvoir leurs propres produits et services, à l'instar de Google via les résultats de son moteur de recherche. Cette stratégie impérialiste réduit fortement la diversité dans le domaine du numérique.

En conséquence, de nombreux boucliers se lèvent face à cette hégémonie. Depuis des années, les GAFAM sont accusés de pratiques anticoncurrentielles et font l'objet d'attaques en justice, d'enquêtes ou même de sanctions par les régulateurs du marché et les gouvernements des différents pays.

Dès les années 1990, Microsoft a dû faire face à ces opposants. Depuis lors, de nombreux procès ont été ouverts. Entre 2017 et 2019, la Commission européenne à elle seule a sanctionné Google à hauteur de 8 milliards d'euros pour son comportement anti-compétitif.

En plus d'asphyxier la concurrence, les GAFAM sont aussi accusés d'influencer lourdement la sphère politique. Par exemple, Facebook a été critiqué pour permettre aux partis politiques d'influencer les intentions de vote. Récemment, Twitter a suscité la controverse en censurant Donald Trump.

On leur reproche aussi de collecter des volumes massifs de données personnelles sur les internautes. À l'heure où le Big Data est considéré comme le nouveau pétrole, ces montagnes d'informations représentent une fortune dont la véritable valeur ne peut être mesurée. Elles représentent aussi une menace pour la confidentialité…

Le caractère multinational de ces entreprises leur permet aussi d'éviter les taxes, d'une manière souvent jugée injuste. Ces organisations ne se privent pas  » d'optimisation fiscale  » pour ne pas payer leurs impôts, notamment en Europe.

La domination des GAFAM est davantage contestée dans l'Union européenne qu'aux États-Unis. Pour cause, le vieux continent exerce des contrôles plus stricts sur les grandes entreprises et les droits des consommateurs occupent une place plus importante dans nos sociétés.

https://www.youtube.com/watch?v=3f0Jta0zvy4&t=1s

Pourquoi l'Union européenne lutte-t-elle contre les GAFAM ?

Depuis de nombreuses années,l'Union européenne s'oppose à l'hégémonie des GAFAM. Pour cause, ses principes fondateurs et ses valeurs sont aux antipodes de ces géants de la tech américains.

En effet, l'UE a toujours lutté contre les entreprises tentant d'acquérir un monopole, contre la concurrence déloyale, l'évasion fiscale, ou l'intrusion dans la vie privée des citoyens européens. Il n'est donc pas surprenant que tous les GAFAM fassent l'objet d'enquêtes sur le vieux continent.

Google est critiqué pour son exploitation des données personnelles à des fins de ciblage publicitaire. Dès l'adoption du RGPD, la CNIL lui a infligé une amende record de 50 millions d'euros. L'Europe lui reproche aussi ses pratiques anticoncurrentielles, notamment son abus de position dominante avec l'OS Android. Par le passé, Microsoft avait écopé d'une amende de 2,2 milliards d'euros pour des pratiques similaires avec son OS Windows. Au total, depuis 2010, l'Union européenne a lancé trois enquêtes sur Google et lui a infligé 10 milliards de dollars d'amende.

Apple est généralement plus exemplaire en matière de vie privée et de confidentialité. Toutefois, l'UE s'intéresse de près à ses pratiques en matière  » d'optimisation fiscale « . Il y a encore quelques années, la Pomme exploitait une faille du système fiscale pour alléger ses impôts en Europe et aux États-Unis grâce à l'Irlande.

Facebook est dans le collimateur de Bruxelles quant à la confidentialité des données. La politique de confidentialité de l'entreprise de Mark Zuckerberg est vivement critiquée, et plusieurs recours collectifs ont déjà été lancés. Les nombreuses fuites de données survenues sur le réseau social depuis l'affaire Cambridge Analytica ont ajouté de l'huile sur le feu.

Amazon et Netflix sont critiquées pour placer des restrictions d'un pays à l'autre. Le contenu Netflix ou les produits Amazon ne sont pas disponibles de manière uniforme dans tous les pays, et ceci s'oppose au principe de libre circulation de l'Union européenne.

Le plan de l'UE pour concurrencer les GAFAM

À l'heure actuelle, l'Union européenne accuse un lourd retard par rapport à la Chine et aux États-Unis dans les domaines de l'IA et du Big Data. Ce retard profite aux deux superpuissances, jouissant d'un libre accès aux données des citoyens européens.

Ce sont ces données qui permettent aux GAFAM de croître à un rythme effréné. Ces entreprises data-driven développent des services tels que les réseaux sociaux, les boutiques de e-commerce ou les systèmes d'intelligence artificielle.

Pour l'Union européenne, cette situation n'a que trop duré. En février 2020, lors d'une conférence de presse, la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, dévoilait un plan pour permettre au vieux continent de retrouver sa souveraineté technologique.

L'objectif de ce plan stratégique sera  » d'alimenter notre économie et de trouver des solutions européennes pour l'ère du numérique grâce à la transformation digitale « . Plusieurs mesures ont été annoncées.

Tout d'abord, concernant le Big Data, la Commission européenne veut créer un «  marché européen unique de la donnée  » d'ici 2030. À la manière des personnes et des biens, les données circuleront librement dans l'UE.

Ainsi, les entreprises européennes pourront enfin exploiter les vastes volumes de données. Davantage d'entreprises pourront devenir  » data-driven « , et nos géants de la tech européens pourront enfin rivaliser avec les GAFAM américains ou les BATX chinois.

Pour permettre cette transition, un framework de gouvernance d'accès aux données et de réutilisation sera développé. L'objectif sera d'encourager le partage de données, tout en respectant  » les valeurs européennes et les droits tels que la protection des données et la concurrence loyale « .

Une autre initiative stratégique de l'UE est l'ouverture des données ou Open Data. Des ensembles de données à haute valeur seront ouverts et pourront être librement réutilisés, tandis qu'une infrastructure Cloud sera développée pour supporter la réutilisation massive des données.

Au total, la Commission compte investir 4 à 6 milliards d'euros dans cette infrastructure Cloud sécurisée et respectueuse de l'environnement, et dans les systèmes permettant la réutilisation des données.

Dans le domaine de l'intelligence artificielle, l'Union européenne veut stimuler le développement de cette technologie d'avenir en attirant plus de 20 milliards d'euros d'investissement par an sur les dix prochaines années.

Toutefois, l'éthique reste le mot d'ordre. Pour éviter les risques de dérives liés à l'IA, l'Europe souhaite que les systèmes soient «  transparents, traçables, et supervisés par des humains « . Ils devront aussi être entraînés à partir de données non biaisées pour empêcher tout risque de discrimination.

Les méthodes d'authentification biométriques comme la reconnaissance faciale feront l'objet d'un grand débat. Pour l'heure, cette technologie est bannie d'Europe.

Une structure de gouvernance sera mise en place à l'échelle européenne pour veiller au respect des règles et éviter une fragmentation au sein du bloc des 27. En attendant que le plan de l'Europe soit finalisé, découvrez toutes les alternatives aux GAFAM pour vous libérer de leur emprise…

Top des amendes infligées par l'UE aux GAFAM

Les quatre géants américains de la technologie font l'objet d'une série de sanctions financières de la part de l'Europe. Ces amendes sont souvent contestées en justice par les Gafam en raison de leur portée limitée. Voici le top 5 des sanctions les plus élevées infligées par l'UE.

Apple : condamné à une amende de 13 milliards d'euros

En août 2016, Apple a été ordonnée par Bruxelles de verser 13 milliards d'euros à l'Irlande en raison d'impôts impayés. Quant à l'Irlande, elle a été dénoncée par le commissaire européen à la concurrence pour son rescrit fiscal qu'il accorde à la marque à la pomme.

Google : une amende de 4,3 milliards d'euros

Bruxelles a prononcé en juillet 2018 une lourde amende de 4,3 milliards d'euros contre Google. Il s'agit d'une sanction record que les autorités européennes n'ont jamais infligée dans le cadre d'une affaire d'abus de position dominante. Plus tôt en juin 2017, Google avait déjà été pénalisé de 2,42 milliards. Tandis qu'en mars 2019, la Commission européenne l'avait condamné de 1,5 milliard. Cette dernière mesure est due aux pratiques restrictives de sa régie publicitaire AdSense.

Microsoft écope d'une amende de 899 millions d'euros

Les autorités de la concurrence ont prononcé une sanction pénale de 497 millions d'euros au cours de l'année 2004 suite à l'abus de position dominante de Microsoft. En outre, ils ont exigé que le groupe prenne des mesures afin de garantir « l'interopérabilité » de ses logiciels avec ceux de ses concurrents. 

Cependant, Microsoft a mis du temps à agir. Ainsi, l'entreprise s'est vu infliger une nouvelle amende de 280,5 millions d'euros en 2006. Deux ans plus tard, la Commission lui a appliqué une autre amende de la somme de 899 millions en raison de son manque de réactivité.

Le Luxembourg a demandé 746 millions d'euros à Amazon

Le Luxembourg a imposé en juillet 2021 à Amazone une amende de 746 millions d'euros pour non-respect de la RGPD. Ce montant constitue la plus importante sanction infligée par la CNIL européenne. Amazon a dénoncé qu'il s'agit d'une accusation « sans fondement » et a indiqué qu'il se défendrait « vigoureusement » contre cette décision.

Facebook sanctionné à hauteur de 110 millions d'euros

En mai 2017, c'était au tour de Facebook de faire l'objet d'une sanction. La Commission européenne lui a imposé une amende qui s'élève à 110 millions d'euros. Elle lui reproche d'avoir délivré des données incorrectes lors de l'enquête sur la reprise de WhatsApp.

Les raisons pour démanteler les GAMAF

Démanteler Gamaf offre plus d'opportunités aux petites entreprises. En effet, il a été constaté que Google couvre 92% des requêtes de recherche dans le monde tandis qu'Amazon vend presque tout ce qu'un consommateur peut rechercher. Par conséquent, les propriétaires de petites entreprises n'ont que peu ou pas d'espace sur le marché.

En outre, le rachat de sociétés concurrentes constitue une autre pratique commerciale à laquelle se livrent les gamaf pour protéger leur position dominante. Une façon d'assurer un commerce équitable entre les industries consiste ainsi à les empêcher de pénétrer sur les marchés adjacents.

En outre, de nombreux observateurs estiment que les gamaf cherchent de plus en plus à surveiller et à dicter aux consommateurs ce qu'ils voient et achètent en ligne. Les publicités ciblées de Google ont suscité des réactions similaires. Une fois de plus, une concurrence saine peut résoudre les dilemmes de la vie privée des utilisateurs finaux

Plus le nombre d'acteurs cherchant à offrir des plateformes sécurisées augmente, plus le gamaf se voit contraint de renforcer la confidentialité des données des utilisateurs.

La réglementation de la portée de gamaf peut minimiser la portée et la gravité des cyberattaques contre les systèmes de sécurité nationale. En effet, des pirates russes ont pu accéder aux courriels envoyés par le personnel de l'Administration nationale des télécommunications et de l'information (NTIA) via Microsoft Office 365. Cet incident montre comment il peut ouvrir une porte sur les processus sensibles et les opérations militaires et de renseignement du gouvernement.

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