Cette semaine, Donald Trump a présenté le projet Stargate. Cette initiative ambitieuse vise à propulser les États-Unis en tête de la course à l’intelligence artificielle. Le projet, issu d’une coentreprise entre OpenAI, SoftBank et Oracle, marque un tournant dans l’investissement en IA. Cependant, il suscite de vives inquiétudes en Europe.
Stargate prévoit un investissement total de 500 milliards de dollars. Parmi cette somme, 100 milliards seront immédiatement injectés dans le projet. Donald Trump a affirmé que Stargate représente « le plus grand projet d’infrastructure d’IA de l’histoire ». Il a également souligné que ce programme garantit « l’avenir de la technologie » aux États-Unis.
Masayoshi Son, PDG de SoftBank, a fait une prédiction audacieuse. Selon lui, cette initiative pourrait donner naissance à une « superintelligence artificielle ». Ce projet colossal vise à consolider la domination américaine sur le secteur de l’IA et à maintenir un écart technologique avec ses concurrents.
L’Europe, inquiète face à un retard grandissant
En Europe, Stargate est perçu à la fois comme un exploit impressionnant et comme une menace stratégique. David Villalón, PDG de la start-up espagnole Maisa, a exprimé ses préoccupations :
« L’Europe risque de confier son avenir aux acteurs mondiaux qui contrôlent le carburant de demain. »
Pour Villalón, ce projet ne se limite pas à un investissement technologique. Selon lui, il s’agit d’un événement comparable à la pose des bases d’une nouvelle révolution industrielle. Il insiste sur la nécessité pour l’Europe de répondre avec des investissements tout aussi ambitieux.

Les inquiétudes exprimées par Villalón trouvent un écho dans d’autres pays européens. Jan Marquardt, PDG de la start-up allemande Zivee, critique le manque de soutien européen aux entreprises technologiques. Il souligne que les États-Unis disposent de financements massifs, d’infrastructures avancées et d’une réglementation favorable. « Tout cela manque cruellement en Europe », affirme-t-il.
Christian Klein, PDG de SAP, va dans le même sens. Il considère que Stargate devrait servir de « signal d’alarme » pour l’Europe. Klein appelle à des investissements rapides et à des politiques plus audacieuses pour rester compétitif face aux États-Unis et à la Chine.
Des investissements insuffisants en Europe
David Villalón critique également les choix politiques de l’Europe. Selon lui, certains pays, comme l’Espagne, privilégient des projets symboliques ou publicitaires, au détriment d’infrastructures essentielles. « L’Espagne dispose d’un potentiel énorme dans les énergies renouvelables. Pourtant, elle manque de financements stratégiques pour rester compétitive », explique-t-il.
Cette situation illustre un problème général en Europe. Les pays européens manquent de budgets conséquents et d’une vision ambitieuse pour rivaliser avec les grandes puissances technologiques mondiales.
L’Europe en zone de relégation ?
Pour Villalón, l’Europe est à la traîne dans la course à l’IA. Il compare la situation à une équipe de football en zone de relégation. Pendant ce temps, les États-Unis et la Chine jouent en Ligue des champions grâce à leurs budgets et à leurs ambitions.
Stargate est bien plus qu’un projet d’infrastructure. C’est une démonstration de force qui pourrait redéfinir le paysage technologique mondial. Si l’Europe ne réagit pas rapidement, elle risque de devenir spectatrice de cette révolution.
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